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Toxique mais pas trop ?

Lubrizol : une gestion plus désastreuse que Tchernobyl ?

Si l’envergure de ces deux catastrophes industrielles est évidemment bien différente, un retour sur Tchernobyl permet de mettre en lumière la gestion gouvernementale désastreuse après l’incendie de Lubrizol. Mensonges, minimisation, cynisme, le macronisme peut-il faire encore pire que la bureaucratie soviétique ?

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Alors que l’usine Lubrizol n’en finit pas de brûler et que le gouvernement n’en finit pas de dire qu’il n’y a rien à craindre, les comparaisons avec le drame de Tchernobyl sont de plus en plus nombreuses. Cependant, si on observe la chronologie de la catastrophe nucléaire, il semble que le gouvernement français n’a pas trop de leçons à donner au gouvernement soviétique de l’époque.

Tout d’abord, il convient de garder en tête la différence de proportion entre le drame de Tchernobyl et l’incendie de l’usine Lubrizol, le premier étant clairement le plus grand drame industriel du XXème siècle. La zone de Prypiat en Ukraine sera encore inhabitable pour plusieurs siècles, voire dizaine de siècles, à cause des radiations issues de l’accident nucléaire. Cependant, il est tentant de comparer la réaction du gouvernement français aux mensonges de la bureaucratie soviétique après le drame. Un examen attentif des faits qui se sont déroulés en Ukraine à partir du 26 avril 1986 montre cependant que l’URSS a vite pris la mesure du drame et de la dévastation due aux radiations.

Pour rappel, le drame de Tchernobyl commence dans la nuit du 25 avril 1986. Les techniciens en charge de réguler l’activité de la centrale désactivent un certain nombre de sécurités suivant les ordres de leurs supérieurs. L’objectif est d’aller plus vite dans la réalisation des tests de sécurité. Les conséquences sont un échauffement du réacteur numéro 4 de la centrale qui ne peut pas être ralenti par les procédures d’arrêt d’urgence. Sous l’effet de la chaleur et de la pression, l’eau se sépare entre oxygène et dihydrogène, deux gaz hautement explosifs lorsqu’ils sont en contact. Il s’ensuit une explosion et l’incendie du cœur du réacteur.

Cet incendie libère un grand nombre d’éléments radioactifs dans l’atmosphère et des radiations très intenses qui tueront la plupart des pompiers venus éteindre le feu. Dans un premier temps, les autorités minimisent l’importance du drame et ainsi la population de Prypiat, à moins de 3km de la centrale, se réveille et passe une journée normale le 26 avril. Cependant, dès le 27 avril, tous les habitants de Prypiat sont évacués à une trentaine de kilomètres de la centrale. La plupart n’emportent que peu d’affaires, car les autorités font croire à un retour possible dans quelques jours.

L’évacuation définitive des populations dans les zones les plus touchées par la radioactivité commencera quelques jours plus tard, en mai et se poursuivra jusqu’en août. Gorbatchev, alors dirigeant de l’URSS reconnaîtra publiquement l’importance de la catastrophe et la responsabilité du gouvernement soviétique le 14 mai.

Ainsi, même si la gestion de la crise de Tchernobyl a été grandement ralentie par les problèmes liés à la bureaucratie de l’URSS, les populations les plus proches de la centrale ont été évacuées dès le lendemain, au contraire de la gestion de l’incendie de l’usine Lubrizol. En effet, depuis le début de la catastrophe chimique, les annonces des autorités ne cessent de montrer une volonté de camoufler les risques réels liés à l’incendie. Depuis le nuage de fumée « un peu toxique mais pas trop » au conseil de la ministre de la santé de laver les retombés d’hydrocarbures avec des gants, le gouvernement minimise l’importance du drame, les évanouissements dus aux vapeurs d’hydrocarbures, et la possibilité de la diffusion sous forme d’aérosols de l’amiante contenue dans le toit. Cette minimisation des risques justifie ensuite une absence d’actions importante pour assister les habitants.


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