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Témoignage. La manifestation contre la Loi Travail marquée par des violences policières

Lyon. 2 jours d’ITT, les flics m’ont amoché le 31 mars

À la suite de la manifestation partant de la Manufacture des Tabacs jusqu’à la Place Bellecour, une occupation de place a été décidée par le collectif assemblée de Lyon. L’après-midi avait été marqué par une utilisation massive de gaz lacrymogène et de canons à eau sur la foule, ainsi que de violentes arrestations de manifestants. Correspondant

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De la place Colbert, où s’étaient réunis quelques centaines de manifestants, le groupe décide de partir vers une autre place, plus propice à un rassemblement. Après un moment d’échange dans la bonne humeur, vers 20h, un groupe de personnes non affiliés à des organisations prend la tête du mouvement et décide de partir vers une autre place en descendant les pentes de la Croix-Rousse. On compte alors encore plus d’une centaine de manifestants. Une poignée parmi eux se serait alors livré à quelques actions contre des voitures et des habitations, des actions fortement réprimandées par le reste du groupe.

De là commencèrent à arriver quelques informations, notamment le fait que des groupes de CRS parcouraient le dédale de petites rues pavées à la recherche des manifestants. Au détour d’une ruelle, un groupe de CRS casqués, matraque à la main, se dirige alors dans notre direction. À ce moment, le groupe de manifestants – à l’exception des individus ayant précédemment débordé - se sépare et fuit dans des directions différentes. Dans une rue en pente, le groupe de CRS charge et, accompagné par quelques manifestants, je pars en courant, sentant la violence des forces de l’ordre monter. Dans ma course, dos aux forces de l’ordre, je me retourne pour voir mes assaillants. C’est alors que je reçois un coup de matraque très violent sur le bas du front. Le CRS poursuit sa course vers d’autres manifestants sans se soucier de mon état, ni de savoir quel a été mon rôle dans les violences matérielles. Dans le feu de l’action, il m’est impossible de voir le visage du policier ni de savoir ce qu’il est arrivé aux autres personnes présentent dans la ruelle. Mon visage se met alors immédiatement à saigner abondement et, pris de panique, je cours le plus vite possible pour trouver une place avec des personnes encore dehors pour me porter secours.

Arrivé sur la place des terreaux, je retrouve des camarades qui me font rentrer dans un bar, dans lequel le personnel me donnera des compresses pour arrêter l’hémorragie. Un camarade appelle alors les pompiers, qui seront sur place en une dizaine de minutes et me transféreront vers les urgences de l’hôpital St-Joseph. Les CRS débarquent alors sur la place et encerclent un groupe de manifestants installés pacifiquement sur les marches de la mairie. Aucun des représentants des forces de l’ordre ne se manifestera pour savoir l’état de ma blessure, ni ne se rendra auprès des pompiers.

Dans le camion, les pompiers, très empathiques, me conseillent de faire attention car les policiers pourraient venir me chercher à l’hôpital, ce qu’ils ne feront pas. Arrivé sur place, je suis pris en charge par les médecins qui me feront 5 points de suture sur le visage, puis me feront passer un scanner quelques heures plus tard. Une prise de sang me sera faite dans la nuit, sans m’informer que c’était en réalité dans le but de rechercher mon taux d’alcoolémie. Cette information ne me sera donnée qu’au moment de mon départ vers 5 heures du matin. Le test révélera un taux d’alcoolémie nul. Je rentre alors chez moi, avec une ITT de 2 jours et le visage gonflé.


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