Sous Hollande, on connaissait le droit à manifester en cage. Sous Macron, désormais, on est en train de goûter à l’interdiction pure et simple des manifestations. Ce 17 avril, CGT, FO et Sud Rail et Solidaires avaient déposé une demande d’autorisation de manifester devant le Parlement Européen, où était attendu Macron. D’abord, la préfecture du Bas-Rhin avait « demandé » le report « à une autre date » prétextant « une forte mobilisation des forces de l’ordre ». Avant de publier sur internet, lundi 16 soir, un « arrêté préfectoral interdisant la manifestation pour « toute la journée du 17 avril » mettant en avant la prévention des « troubles à l’ordre public ».

Déjà ce samedi, l’on avait eu droit à un avant-goût. Dans la région du Nord, en vue de la manifestation interprofessionnelle du 19 avril, des syndicats étaient privés de bussuite à des ordres donnés par les services de préfectures à plusieurs sociétés d’autocars. De façon analogue aux ordres d’expulsions des étudiants mobilisés dans les différentes universités, l’on observe de la préfecture du Nord à la préfecture du Bas-Rhin une continuité claire des ordres préfectoraux : celui de restreindre le droit à manifester. Plus encore, dans le cas de Strasbourg, c’est une interdiction pure et simple d’une manifestation appelée par des organisations du mouvement ouvrier.

Alors que Macron compte bien aller « jusqu’au bout » avec son plan ferroviaire contre les cheminots et derrière contre l’ensemble du mouvement ouvrier, cette interdiction de manifester prise par la préfecture, relai de l’Etat, s’apparente à une décision politique, aux ordres de Macron, visant directement le droit démocratique à manifester des organisations du mouvement ouvrier. Contre cette surenchère de mesures répressives et liberticides, ce dont il s’agit pour les organisations du mouvement ouvrier, c’est de dénoncer cette interdiction, et cette remise en cause de nos droits démocratiques, notamment de celui à manifester.

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