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Paris contre l’indépendance de la Catalogne

Macron a choisi son camp : celui de la monarchie espagnole

Pas étonnant, pour un président-monarque républicain qui se rêve en Jupiter, que de choisir de se ranger derrière les Bourbons d’Espagne. Mais la déclaration de Nathalie Loisseau, la ministre française des Affaires européennes, va au-delà du simple soutien. C’est aussi un message en direction de Rajoy, le premier-ministre espagnol.

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L’indépendance de la Catalogne ne serait pas reconnue et entraînerait immédiatement une sortie de l’Union européenne : « s’il devait y avoir une déclaration d’indépendance, elle serait unilatérale, elle ne serait pas reconnue », a ainsi déclaré Loisseau, sur Cnews, à la veille d’une journée cruciale pour la Catalogne. Carles Puigdemont, président de la Généralité, devrait s’exprimer, mardi, devant le Parlement, et pourrait proclamer, d’une façon ou d’une autre, l’indépendance.

Brandissant la menace de l’exclusion immédiate d’une Catalogne indépendante, ce qui serait un véritable cauchemar pour Puigdemont et le PDECat, la ministre a apporté sa pierre à l’édifice du « coup de force financier » qui consiste à faire plier bagage à toutes les grandes entreprises catalanes pour installer leur siège sociale à Madrid, tout en annonçant qu’en cas d’indépendance les comptes en banque catalans ne seraient pas garantis. « La première conséquence [d’une déclaration d’indépendance pour la Catalogne, c’est] qu’automatiquement, elle sortirait de l’UE », a lancé Loisseau. Ce faisant, elle relayait les déclarations de Macron qui, au lendemain du référendum du 1er octobre, avait assuré Rajoy de son soutien par téléphone, sans se hasarder néanmoins, à une quelconque déclaration publique.

En filigrane, cependant, ce qui ressort de l’intervention de Loisseau et du silence de Macron, c’est l’idée que le dialogue soit rétabli entre Madrid et Barcelone. Rajoy, pour l’instant, est absolument hostile à cette option. Ce faisant, pour Macron et Merkel, il continue à tendre inutilement la situation. Ni la France, ni l’Allemagne ne souhaite que la crise catalane, qui est la crise la plus importante pour l’impérialisme européen de ces dernières années, ne devienne plus convulsive. Sans le dire explicitement, Paris et Berlin font pression sur Madrid pour qu’une issue soit trouvée à travers une médiation.

Que l’on s’appelle Pablo Iglesias, Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, tous ont un point commun : leur hostilité à un référendum qu’aucun ne reconnaît comme légitime, mais également l’idée d’une médiation pour circonscrire le caractère explosif de la situation. Puigdemont, de son côté, ne demande pas mieux, même si Rajoy n’est pas prêt à accepter cette option qui reviendrait à lui faire manger son chapeau. En attendant, Macron a choisi son camp : « nous sommes des partenaires, des alliés de l’Espagne, et l’Espagne est une grande démocratie », a conclu Loisseau. Une grande démocratie qui matraque celles et ceux qui veulent se rendre aux urnes et qui refuse aux nationalités historiques qui composent l’Etat espagnol le droit à décider de leur destin.


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