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Mafia corse et violences policières : itinéraire du commissaire de la BRAV qui a matraqué un manifestant samedi

Ce samedi à Paris, en marge de la manifestation contre le projet de loi sécurité globale, un commissaire a assené une dizaine de coups de matraque à un manifestant. D’après les révélations du journal Streetpress, ce policier connu pour sa violence serait lié à la mafia Corse.

Taula Automne

3 février 2021

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Crédit photo : Compte Twitter de Remy Busine

D’après les révélations du journal Streetpress, il s’agit du commissaire-divisionnaire Paul-Antoine Tomi. Il est membre du bureau national du Syndicat National des Commissaires de la Police Nationale, syndicat réactionnaire qui a pour habitude de justifier les violences policières les plus atroces et qui n’a pas hésité à défendre le commissaire sur les réseaux sociaux sans mentionner qu’il s’agit de l’un de ses membres.

Surnommé “Tomi le Corse” par des journalistes, ce fonctionnaire n’en est pas à son coup d’essai en matière de brutalité.

Un commissaire réputé pour sa brutalité

Le commissaire Paul-Antoine est, depuis 2016, à la tête de la Division Régionale des Motocyclistes de la Préfecture de Police de Paris (DRM) et donc en charge des policiers à moto de la BRAV. Ces unités créées en 2019 par le préfet Lallement sont réputées pour leurs méthodes violentes et sont responsables de nombreuses violences sur les manifestants. Comme le révèle le journal : « Au moment où Didier Lallement prend la tête de la préfecture de Police, en mars 2019, sa cote remonte légèrement. Les motocyclistes qu’il dirige, jusque-là peu employés dans le maintien de l’ordre, deviennent un élément clé de la nouvelle stratégie de maintien de l’ordre mise en place ». La brutalité exercée contre les Gilets Jaunes semble donc payer. A l’été 2019, le commissaire a même été décoré de la médaille de la sécurité intérieure.

Mais son curriculum de violences ne s’arrête pas à son service contre les Gilets Jaunes. Le journal nous explique aussi que c’est ce même commissaire qui en mars 2018, à Paris, charge seul, matraque en main, un cortège de manifestants lycéens. Isolé, il doit être récupéré par une charge de CRS.

Il est également responsable de l’intervention policière violente en juin 2019 à l’encontre des militants écologistes d’Extinction Rebellion qui occupaient le pont de Sully à Paris de manière pacifique. Ce jour-là, des militants non-violents ont été gazés à moins d’un mètre de leur visage et traînés au sol par les forces de l’ordre.

En octobre 2019, il décide également d’attaquer un cortège de pompiers qui manifestaient. En plus de son appétence pour la brutalité, le média Streetpress a également détaillé ses liens avec la mafia corse.

Le petit frère du “parrain des parrains” de la Mafia Corse

Paul-Antoine Tomi n’est ni plus ni moins que le petit frère de Michel Tomi, un mafieux Corse lié à l’affaire du financement du parti de Charles Pasqua et « à des affaires de blanchiment et de corruption auprès de figures de la Françafrique. »

De plus, en 2015, Médiapart révèle dans un procès-verbal qu’un “lieutenant” de Michel Tomi aurait avoué des versements en liquide au policier. Des versements dont le montant s’élèverait à 25 000 euros par an. Bien que ces informations n’aient jamais été démenties par les principaux concernés, Paul-Antoine Tomi n’a jamais fait l’objet de condamnation pour ces faits, démontrant une fois de plus l’impunité à l’œuvre dans l’institution policière, que le gouvernement s’apprête encore à renforcer avec la Loi Sécurité Globale

Mais cette impunité orchestrée par l’Etat n’est guère surprenante quand on sait que cet homme a aussi occupé les plus hautes sphères de la police politique.

Des liens étroits avec sphère politique

En 2003, il a été recruté à Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) par Bernard Squarcini, ancien bras droit de Nicolas Sarkozy qui lui a confié un centre d’écoute téléphonique, une mission habilité “secret-défense”.

Il a également été acteur de l’établissement du “nouveau schéma national du maintien de l’ordre” du gouvernement Macron en 2019. Le recours à ce genre d’individus connus pour leur brutalité est le revers de la médaille des politiques autoritaires – comme la loi séparatisme, la Loi Securité Globale ou encore le Beauvau de la Sécurité – avec lesquelles le gouvernement vise à renforcer l’appareil répressif d’Etat pour faire face aux mouvements de contestation à venir.

Si l’ouverture d’une enquête administrative a été demandée par le préfet Lallement, les précédents traitements judiciaires des cas de violences policières nous ont démontré à maintes reprises que l’on ne pouvait faire confiance à cette justice de classe et à cette machine à blanchir qu’est l’IGPN. Plus que jamais, contre le tournant autoritaire de gouvernement, il est donc urgent de se mobiliser contre la loi sécurité globale, la loi séparatisme et revendiquer l’abrogation de toutes les lois racistes, islamophobes et liberticides.


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