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Justice de classe

Main arrachée par GLI-F4. Le policier identifié mais l’affaire classée sans suite

Le parquet a classé sans suite la plainte de Gabriel Pontonnier, un Gilet jaune qui a eu la main arrachée par une grenade GLI-F4 en novembre 2018. Une mise en lumière supplémentaire d'une justice à deux vitesses, qui emprisonne les Gilets jaunes et laisse impunis les responsables de violences de mutilations.

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Dans un article de Mediapart, le déroulé de ce tragique épisode est raconté dans les détails : le rapport de l’IGPN donne toutes les clefs pour comprendre que Gabriel Pontonnier, 21 ans, a eu la main arrachée par une explosion de grenade, lancée par le major Jacky D. Et pourtant, le 10 octobre, alors que l’enquête de l’IGPN permet d’identifier le tireur et sa hiérarchie qui a donné les ordres, le parquet de Paris a décidé de classer sans suite la plainte de Gabriel et de sa famille, sous prétexte que les investigations de l’IGPN n’avaient « pas permis d’étayer les faits de violences illégitimes et de mise en danger de la vie d’autrui »

Comme l’écrit Mediapart dans son article, le major Jacky D. avoue lui-même qu’il ne « pouvait pas viser avec exactitude un endroit précis », en rajoutant qu’il n’a « pas vu l’explosion », ni « vu de personne blessée ». Son lancer a néanmoins changé le cours de la vie d’un jeune de 21 ans, qui a perdu sa main ce jour-là, ainsi que touché avec plusieurs éclats son frère et son cousin. Le commissaire Ronan Peres, responsable de la Division des unités spécialisées de direction de l’ordre public (DOPC) de la préfecture, qui dirigeait les opérations sur le terrain, a été interrogé : il déclare avoir validé les tirs après coup, jaugeant que les blessés « avaient le temps le partir ». Par radio, le commandement avait explicitement demandé « d’impacter très fort les manifestants »

Le tireur, CRS gradé major, qui dirigeait une équipe de 15 agents, n’hésite pas à raconter d’avoir tiré à lui tout seul 14 grenades de désencerclement et 8 grenades GLI-F4. Dans son rapport, aucune mention n’est faite à la blessure qui va changer le cours de la vie de Gabriel Pontonnier, qui avait pourtant été signalée par radio à l’état-major presque en direct. 

Un scandale qui montre une fois de plus le rôle de la police, qui blesse, éborgne et mutile, pendant qu’elle reste en totale impunité. Alors que des centaines de Gilets Jaunes ont été mis en prison pour le simple fait d’avoir manifesté et d’avoir dit non à la politique de ce gouvernement, les policiers qui arrachent des mains et éborgnent des manifestants continuent d’exercer normalement leurs fonctions. Il s’agit là d’une « justice » qui ne défend pas les intérêts de la majorité, de celles et ceux qui travaillent, mais qui est plutôt au service des puissants et de ceux qui veulent conserver leurs privilèges. 


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