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Lancement de klassegegenklasse.org

Maintenant en allemand, le réseau des quotidiens d’extrême-gauche se répand

Matias Maiello Le réseau des quotidiens d’extrême-gauche, initié par La Izquierda Diario, a d’ores et déjà des publications en castillan, en portugais, en anglais et en français. « Klasse gegen Klasse » (Classe contre Classe) arrive maintenant pour les lecteurs et lectrices germanophones.

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Le projet de La Izquierda Diario s’est mis en place en septembre 2014 en Argentine. Il s’agit du seul quotidien d’extrême-gauche en Argentine, qui constitue d’ores et déjà une référence dans ce domaine. En mars 2015, le réseau de quotidiens s’est étendu au Brésil et à des millions de personnes lusophones avec l’arrivée de Esquerda Diário, qui constitue aujourd’hui le site d’extrême-gauche le plus visité au Brésil. Puis, cette initiative a pris une projection régionale avec le lancement de LID Chile et LID México, ce qui en a fait le premier quotidien de l’extrême-gauche latino-américaine.

En juin dernier, le lancement de Révolution Permanente a ouvert une nouvelle étape. S’en est suivi le lancement de Left Voice, qui permet à La Izquierda Diario d’avoir sa version en anglais. Et puis finalement en septembre dernier, nous avons connu le lancement du même quotidien dans l’Etat espagnol, LaIzquierdaDiario.es.

Ce lundi 16 novembre, le lancement de Klasse gegen Klase en Allemagne permet au réseau de quotidiens de La Izquierda Diario non seulement de s’étendre au monde germanophone, mais également d’avancer dans la constitution d’un réseau proprement européen, qui vient s’ajouter aux éditions de l’Etat espagnol et de la France. C’est ainsi que le réseau La Izquierda Diario fait un nouveau saut dans cette initiative pionnière et internationaliste, unique au sein de l’extrême-gauche mondiale.

Faire entendre un autre son de cloche est plus que jamais nécessaire

Ce réseau européen de publications se met en place au moment où le continent européen vit une situation politique traversée par les attentats de Paris et les discours guerriers des gouvernements. Un contexte qui est également marqué par la participation des puissances impérialistes européennes aux attaques impérialistes au Proche Orient, ainsi que par l’existence de groupes comme l’Etat islamique ou Al Qaeda. Ces groupes, dont les membres ont été initialement armés par l’impérialisme nord-américain contre l’ex-URSS, sont désormais financés ou soutenus, directement ou indirectement, par des alliés régionaux de l’impérialisme comme la Turquie, le Qatar et l’Arabie Saoudite.

Une crise migratoire sans précédent touche l’Europe, qui reçoit des dizaines et des centaines de milliers de personnes tentant d’échapper à la guerre au nord de l’Afrique et du Moyen Orient, ou à la crise capitaliste en cours dans les pays d’Europe de l’Est. L’Allemagne est devenue l’une des principales destinations des personnes qui tentent de fuir la barbarie à laquelle ils sont soumis du fait du capitalisme. Dans ce contexte, la droite allemande pousse pour que des mesures plus dures soient prises à l’égard des réfugiés. Le gouvernement Merkel a d’ores et déjà mis en place de nouvelles mesures afin d’accélérer les expulsions, mais les secteurs les plus à droite en veulent davantage.

Dans le même temps, les secteurs islamophobes et « néo-nazis » en profitent pour attaquer les réfugiés et commencent à se mobiliser. Les soutiens des réfugiés se mobilisent également pour s’opposer aux manifestations réactionnaires et tentent de les bloquer. La réponse de la part de la police allemande ne pouvait être autre que la répression contre ceux et celles qui se mobilisent en défense des réfugiés, comme nous avons pu le constater récemment à Berlin. Parallèlement, la semaine dernière, les travailleurs de la compagnie aérienne Lufthansa étaient grève pour la cinquième journée, afin de s’opposer à l’austérité que le patronat allemand tente d’imposer. Elle a eu comme conséquence l’annulation de 930 vols dans les aéroports de Francfort, Munich et Düsseldorf.

Sur la terre natale de Marx et Engels

Au cœur de la principale puissance impérialiste d’Europe, Klasse gegen Klasse fait irruption en Allemagne avec l’objectif de faire entendre un autre son de cloche et donner la parole à celles et ceux que les grands médias essaient de faire taire : les travailleurs et travailleuses, la jeunesse, les femmes et les LGBTI, les réfugié-e-s et les migrant-e-s. Il s’agit également de diffuser les idées du marxisme révolutionnaire.

Le site Klasse gegen Klasse permet aux lecteurs et lectrices germanophones de trouver des informations, des opinions et des élaborations sur une diversité de sujets : la situation politique en Allemagne, la politique internationale, les luttes du monde du travail et la jeunesse, ainsi que des sujets autour de la vie quotidienne et de la culture. Des informations exclusives concernant la situation et les luttes dans d’autres pays seront également disponibles grâce au réseau international de correspondants de La Izquierda Diario, de même que des articles sur les débats qui traversent l’extrême-gauche.

Le site Klasse gegen Klasse dispose également d’une section en turc. Il est important de signaler qu’il existe en Allemagne une importante communauté turco-allemande comprenant plus de 2,5 millions de personnes, opprimées au sein de l’Etat allemand et parmi lesquelles des centaines de milliers de travailleurs subissent les pires conditions d’exploitation et de précarité dans le pays. Klasse gegen Klasse est une initiative de Revolutionären Internationalistischen Organisation (RIO), membre de la Fraction Trotskyste – Quatrième Internationale, avec le Parti des Travailleurs Socialistes en Argentine (PTS), le Movimento Revolucionário de Trabalhadores au Brésil, le Parti de Travailleurs Révolutionnaire au Chili, le Mouvement de Travailleurs Socialistes au Mexique, la Ligue Ouvrière Révolutionnaire en Bolivie, le courant Clase contra Clase dans l’Etat espagnol, des camarades au sein du Courant Communiste Révolutionnaire en France, qui militent au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), la Ligue de Travailleurs Socialistes au Vénézuela et des camarades en Uruguay.

Il s’agit d’une initiative internationaliste. « L’internationalisme n’est pas une idée abstraite pour nous, mais une nécessité stratégique », disent les camarades de RIO. Ils affirment que la publication Klassegegenklasse.org est mise au service de la construction d’un parti révolutionnaire, de la fusion des révolutionnaires avec des secteurs avancés de la classe ouvrière et de la jeunesse d’Allemagne, et s’inscrit dans la lutte pour mettre sur pied un parti mondial de la révolution socialiste, la Quatrième Internationale.

Peu de temps après le 26ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin construit par le stalinisme, à la suite de laquelle l’unification capitaliste néolibérale de l’Allemagne a été mise en place, ceux et celles qui font partie du réseau international des quotidiens d’extrême gauche La Izquierda Diario saluent avec enthousiasme le lancement de Klassegegenklasse.org, ni plus ni moins que dans la terre de Marx et Engels, de Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, et d’une des classes ouvrières avec le plus de traditions de lutte au monde.

Traduction : Laura Varlet


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