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Épuisement dans l’Education Nationale

Malaise dans l’Education Nationale : 60 % des profs subissent une « quantité de travail excessive »

Deux jours avant la journée de grève du 9 janvier, le Ministère de l’éducation a publié une première enquête sur le « climat scolaire » dans le second degré auprès des personnels de l’Éducation Nationale. Les résultats viennent confirmer le profond malaise que les stylos rouges, la grève du Bac ou encore l’actuelle grève, ont exprimé. Le gouvernement de son côté se dit satisfait.

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Si jamais le mouvement des stylos rouges, l’insubordination lors de la grève du Bac, le suicide de Christine Renon – dont l’administration a été récemment reconnue responsable – ou encore la grève massive des enseignants contre la réforme des retraites n’étaient pas des preuves suffisantes de la dégradation des conditions de travail et du profond malaise que ressentent les personnels dans l’Education Nationale, il fallait en plus au Ministère de l’éducation une enquête.

Cette enquête publiée par la Direction de la statistique du ministère de l’Education Nationale a été réalisée auprès de 450 00 personnels dans l’Education Nationale. Les résultats montrent la surcharge de travail qui accable les enseignants et le personnel ainsi que le manque de moyens qui pèse autant sur le personnel que sur les élèves. Des difficultés qui reviennent que trop souvent dans les témoignages que de nombreux travailleurs de l’éducation ont pu adresser à Révolution Permanente

Selon l’enquête – alors que le gouvernement estime qu’on peut travailler plus long temps et pour une retraite plus faible – et comme le soulignait Les Echos, « plus de 60% des enseignants du public ne se voient pas exercer jusqu’à la retraite alors que pourtant la plus grande majorité iront jusqu’au but de sa carrière professionnelle ». Un résultat qui rappelle fortement la conclusion qui clôturait un des témoignages que nous avons récemment reçu : [« il m’est douloureux d’admettre que si j’étais aujourd’hui plus jeune ou simplement moins endetté, je présenterais probablement ma démission. »

A la base de ce malaise se trouve la casse accélérée de l’Education Nationale, qui s’est traduit annuellement par une baisse du budget ce alors que le nombre d’élèves était à la hausse. Le choix du ministre de l’Éducation nationale alors que les conditions étaient déjà largement dégradées a été de licencier 1 800 travailleurs de l’éducation « compensée par une augmentation du volume des heures supplémentaires effectuées par les professeurs, levier majeur d’augmentation de leur pouvoir d’achat », tel que l’indiquait Bercy au moment du projet de loi de 2019. Ce projet de casse de l’Education Nationale sous l’offensive néolibérale, qui va en s’approfondissant avec l’introduction de la rupture conventionnelle dans la fonction publique, a abouti à l’introduction de la logique managériale et de gestion d’entreprise dans les établissements : pressions aux chiffres, surcharge de travail et des nombreuses économies qui ont fini par entasser les élèves en classes de 35, voire plus.

Ces phénomènes se traduisent largement dans l’enquête du Ministère. Celle-ci révèle que plus du 60% des travailleurs de l’éducation considèrent être soumis à « une quantité de travail excessive » ; les 58% estiment « ne pas avoir le temps et les moyens nécessaires pour faire bien le travail » ; ou encore, plus d’un tiers considère que son travail n’est pas utile. De même cette casse de l’Education Nationale, où la pression aux chiffres, la sélection sociale, la surcharge de travail, la concurrence entre élèves -approfondie par Parcoursup, l’entassement dans les salles où la manque de moyens s’additionnent, abouti à des tensions dans les établissements. L’enquête, relève ainsi que les travailleurs dans l’éducation indiquent comme « présence de violence », « la contestation où le refus d’enseignement (35%), les moqueries et les insultes (24%) et les menaces verbales (12%) ».

Devant ce panorama et alors que l’Education Nationale – avec un 70% de grévistes en décembre – est le troisième secteur le plus mobilisé aux côtés de la RATP et de la SNCF depuis le 5 décembre, le gouvernement s’est permis d’ignorer les chiffres et la malaise profonde qui traverse les travailleurs dans l’éducation. Lors de la présentation de l’enquête le Ministère a mis juste en avant que « plus de 85% des personnels se sentent bien ou très bien dans leur établissement et 74% d’entre eux sont satisfaits ou très satisfaits ». Devant ce mépris vis-à-vis des travailleurs de l’Education, une seule réponse est possible : soyons nombreux le 9, 10 et 11 janvier, élargissons et reconduisons la grève jusqu’à faire plier le gouvernement. Ni amendable ni négociable, retrait total des réformes Blanquer et du projet de réforme des retraites !


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