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Crise sociale

Malgré l’explosion de la précarité, le gouvernement exclut toute augmentation du RSA

Après un plan de relance de 100 milliards à destination du patronat, dont à peine 1% de est destiné à aider les plus démunis, le gouvernement exclut une augmentation du Revenu de solidarité active (RSA) selon Libération.

Violette Renée

7 octobre 2020

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Crédit photo : PHILIPPE DESMAZES / AFP

Selon les informations de Libération « « d’ici quinze jours », le Premier ministre Jean Castex fera des annonces à destination des publics les plus touchés par la crise économique ». « Le gouvernement a déjà exclu toute augmentation du revenu de solidarité active (RSA). […] Dans l’entourage du chef du gouvernement, on assure en revanche que des mesures sur le « logement », « l’insertion » ou « l’accès aux droits » devraient composer cet « acte 2 de la stratégie pauvreté » de l’exécutif. […] Il serait temps : l’Assemblée nationale débute cette semaine l’examen du projet de loi de finances pour 2021 qui contient, notamment, une baisse massive (20 milliards d’euros sur deux ans) des impôts de production en faveur des entreprises. Mais pas grand-chose pour les plus démunis  ». 

En effet il serait temps car l’on sait déjà que le projet de loi de finances pour 2021 contient 100milliards d’euros à destination du grand patronat, et que seul 1% de ce plan est à destination des plus démunis. Cette « relance par l’offre » comme aiment à l’appeler les éditorialistes bourgeois ne promet qu’une augmentation exponentielle des inégalités entre les très riches et les plus pauvres, toujours plus nombreux. L’assemblée des départements de France (ADF) indique, dans une étude faite sur quinze département, une augmentation de 9% des demandes de RSA par rapport à l’an dernier.

« Selon les associations caritatives, la crise sanitaire a fait basculer dans la pauvreté un million de Français, qui s’ajoutent ainsi aux 9,3 millions de personnes vivant déjà au-dessous du seuil de pauvreté monétaire » explique un article du Monde. Et alors que toujours selon Libération, le gouvernement se réjouit que « près de 30 milliards d’euros ont été dépensés en chômage partiel, c’est un premier rempart face à la précarité  ». Or le chômage partiel est un dispositif qui a d’abord et surtout servi de matelas au grand patronat, qui aurait eu les moyens de payer ses salariés au vu des milliards d’euros de dividendes qui ont été versés au patronat ces dernières années. Matignon rétorque également : «  nous avons pris le parti, assumé, dans ce plan de relance, de préserver l’emploi en renforçant la compétitivité des entreprises et, donc, leur pérennité ». Une belle ironie quand l’on sait que les différents plans de relance s’accompagnent de la mise en place de plan de licenciements massifs, ou encore d’Accord de Performance Collective (APC) - permis grâce aux ordonnances Macron- qui permet de baisser les salaires ou encore le décret du 20 mai qui permet aux patrons de racheter leur propre entreprise après un dépôt de bilan.

Le taux de chômage pour la fin 2020 pourrait atteindre 10% selon l’institut national de la statistique dans Latribune.fr car la période de crise n’en est qu’à ses balbutiements. Avec déjà des plans massifs, voir des suppressions de sites : Bridgestone, Total avec le site de Grandpuits, Airbus et tous les sous-traitants où une trentaine de PSE ou APC ont eu lieu rien qu’en Occitanie, en sont les premiers exemples. En parallèle un autre secteur est déjà touché par la crise : la jeunesse. Macron ne propose que des contrats précaires alors que le chômage frappe durement cette catégorie de la population (entre 20 et 25%) lui promettant un avenir de misère. 

Alors qu’aujourd’hui le RSA ne s’élève qu’à 559,74 € pour une personne seule, si l’ont veut lutter conséquemment contre la précarité qui s’amplifie ; il est nécessaire d’exiger, à rebours des mesures du gouvernement, une allocation universelle à hauteur du SMIC. Un impôt progressif sur les grandes fortunes doit être mis en place pour le financer et et permettre de faire face à la crise économique et prévenir l’extrême pauvreté qui attend une partie de la population et notamment une partie croissante de la jeunesse !


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