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Malgré les vacances scolaires et l’encadrement policier, plus de 10000 manifestants à Toulouse

Entre 10 et 12000 personnes ont défilé aujourd’hui dans les rues toulousaines. Moins que les journées précédentes, mais beaucoup pour un jour de vacances. Rendez-vous était fixé à 11h place Arnaud Bernard, le cortège s'est ensuite dirigé sans encombre vers Jean Jaurès, dans une ambiance très festive et énergique. En tête du cortège des travailleurs emmenés par la CGT, FO et Solidaires, suivi du cortège politiques, NPA, OCML-VP, LO mais aussi organisations du Front de Gauche, et terminé par Nuit debout, plusieurs centaines d’étudiants et de lycéens avançant au rythme entretenu par des musiciens bien déterminés. Le déploiement de CRS, déjà très important, s'est progressivement renforcé à mesure que le cortège avançait. Correspondants

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Scission du cortège à Jean Jaurès

Motivés pour donner le ton de cette importante journée de mobilisation, la majeure partie de la jeunesse a donc dès le début décidé de prendre la tête du cortège. Les directions CGT et FO n’ont semble-t-il pas très apprécié l’opération, décidant de faire scission dans le cortège avant même d’atteindre la place Jean Jaurès, quittant le parcours officiel avec une partie de leurs forces pour remonter les allées jusqu’à la Gare Matabiau. Pourtant, une partie importante des travailleurs et syndicalistes, bien conscients de l’importance de l’unité salariés-jeunes et appréciant à sa juste mesure, de surcroît, le dynamisme de la tête de manifestation, ont décidé de suivre le cortège principal avec les étudiants en direction de François Verdier, comme c’était initialement prévu.

Après une marche de quelques minutes, ce sont cette fois des militants du mouvement autonome,qui ont tenté de conduire une petite partie du cortège dans la rue des trois journées en direction du centre-ville. Sans sommation, une première forte répression des forces de police, avec jet de bombes lacrymogènes et quelques coups de matraque, a immédiatement éclaté, et fait monter la tension d’un cran.

Travailleurs combattifs et syndicalistes de la base restent aux côtés des jeunes


Cependant un bon millier de manifestants, mêlant jeunes, une partie de Solidaires, différents secteurs de la CGT, et même un petit groupe de membres de CFDT, intermittents, ont continué la marche sur le boulevard Lazare Carnot, avant d’être stoppé net par un déploiement massif de CRS, barrant le passage avec plusieurs camions et bloquant la plupart des rues adjacentes, à la hauteur du TNT (Théâtre National de Toulouse).

Si l’on doit se fier au communiqué de la Préfecture de Haute-Garonne, la manifestation aurait été interrompue suite aux « jets de projectiles très nourris » et à cause des « légères blessures » sur les crânes de deux policiers.Non seulement il s’agit pour la préfecture d’officialiser ses dispersions, alors même que la répression, les provocations policières, les gaz lacrymogènes, les matraquages, la mettent déjà en pratique. Le prétexte ? Des « blessures », qui ne sont bien évidemment, jamais celle subies par les manifestants. En attendant, cette interruption a été prise « après contact » avec des organisateurs qui n’étaient plus sur place, alors même que de nombreuses personnes continuaient de manifester ! On ne peut que déplorer cette façon irresponsable de procéder.

De la manifestation à l’AG interpro au TNT occupé, jusqu’à Nuit Debout


Mais les manifestants, quoiqu’encadrés par un dispositif policier écrasant (CRS devant chaque rue, camions à l’avant et l’arrière du boulevard, hélicoptère, etc.) sont restés au calme sur place, chantant des slogans et se préparant à un barbecue solidaire sur le tas, tout en restant attentifs à la situation. Si environ 150 jeunes sont ensuite partis en manifestation spontanée vers la gare SNCF, occasionnant chassés-croisées avec la police, avec trois interpellations à la clé, la CIP, s’appuyant sur le vote de l’occupation du théâtre Garonne pour 24h renouvelables, a accueilli au rdc du théâtre une assemblée dans laquelle nombre des représentants de différents secteurs en lutte (CIP, cheminots, éducation nationale, université, hospitaliers, etc.) ont pu continuer, comme à plusieurs reprises les semaines précédentes, à partager leurs combats et leurs expériences, et dans l’immédiat, à se préparer à la soirée Nuit Debout prévue.

Ce sont environ 350 personnes, depuis 18h jusqu’à 23h, qui ont ainsi poursuivi cette journée bien animée avec AG, ateliers et commissions, tâchant de tirer le bilan de cette journée de mobilisation en l’intégrant aux défis posés pour construire la victoire contre le gouvernement, son projet de loi, et son monde. Objectif pour lequel, sans le moindre doute, la détermination est profonde et intacte, même si, comme en a témoigné le scénario de la manifestation, ses voies concrètes sont encore à tracer et certains obstacles à lever.


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