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Jeunesse

Manif du piquet des éboueurs à celui des cheminots : près de 2000 jeunes à Paris en soutien aux grévistes

Ce mercredi après-midi à Paris, près de 2000 étudiants ont manifesté au départ de l’incinérateur d’Ivry jusqu’à la gare d’Austerlitz pour exprimer leur soutien aux grévistes. Une démonstration de solidarité face à la répression et aux attaques contre le droit de grève à reconduire pour repartir à l’offensive contre Macron.

Lorélia Fréjo

21 mars 2023

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Manif du piquet des éboueurs à celui des cheminots : près de 2000 jeunes à Paris en soutien aux grévistes

Crédits photo : Révolution Permanente

A l’appel de l’Assemblée générale interfac parisienne, entre 1500 et 2000 jeunes ont manifesté ce mercredi, au départ de l’incinérateur de déchets d’Ivry, point chaud de la grève des éboueurs qui subissent la répression et les offensives antigrève du gouvernement. Cette démonstration de solidarité avec les grévistes réquisitionnés s’est close à la Gare d’Austerlitz pour rejoindre les cheminots. L’important dispositif policier déployé contre la sortie dans la rue de ces étudiants, avec des dizaines de camions de CRS, a montré (une fois de plus) la fébrilité du gouvernement face à l’entrée en scène de la jeunesse dans le mouvement.

Après l’Assemblée générale massive à Tolbiac ce lundi, qui a réuni plus de 1000 participants, de nombreux étudiants de Paris 1 ont rejoint cette manifestation. A leurs côtés des étudiants mobilisés de l’Université de Paris étaient aussi présents, suite à la plus importante AG de l’université depuis le début du mouvement, et malgré la fermeture des grilles du campus par la Présidence, au moment du passage du cortège. Les étudiants de l’UFR d’art mobilisé de Paris 8 ont également répondu à l’appel pour la manifestation, après avoir voté la grève reconductible de leur département. « On est venus pour soutenir les grévistes […], car la situation n’est pas normale : Macron passe en force avec son 49-3, envoie les CRS aux étudiants, met des jeunes en garde à vue pour nous démobiliser, nous on sera en grève tant qu’il y aura des réprimés » explique Alex, étudiant en cinéma à P8.

« Cette manifestation de jeunesse, appelée par l’interfac notamment, est l’occasion de nous retrouver et donner un autre tempo à la mobilisation, alors que l’intersyndicale depuis l’annonce du 49-3 n’a proposé qu’une date, une fois de plus isolée, jeudi prochain. On voulait montrer qu’avec les travailleurs à nos côtés, on pouvait imposer un autre calendrier à la hauteur de la rage qui s’exprime dans les assemblées générales étudiantes et dans le monde du travail » explique de son côté Ariane Serge, militante au Poing Levé. En effet, ces derniers jours, dans toute la France, les Assemblées générales étudiantes grossissent : 500 à Toulouse au Mirail, plus de 500 dans les deux universités bordelaises (Montaigne et Victoire), ou encore à Aix-en-Provence, où les étudiants ont débrayé les cours au son de « une solution, Révolution ».

Ces phénomènes envoient un message clair : le 49-3 et le coup de force du gouvernement ne passent pas dans la jeunesse. « 49-3 ou pas on ira jusqu’au retrait et bien au-delà. On veut aller chercher bien plus : la retraite à 60 ans sans condition d’annuité, l’augmentation des salaires, la fin de la précarité de la jeunesse, de la sélection, du SNU ». Et de conclure « face aux fermetures administratives, et la répression, la manifestation d’aujourd’hui, autoorganisée par les étudiants à la base, et en soutien aux travailleurs qui bloquent l’économie, est un bon exemple des alliances que nous devons forger pour espérer gagner ».

Après être passée par Tolbiac, et par le campus des Grands Moulins de l’Université de Paris, à l’arrivée à Gare d’Austerlitz, le cortège a pu se joindre à des grévistes. « Les jeunes sont soit déjà des travailleurs, soit des futurs travailleurs. Il y a une volonté de bousculer les organisations syndicales dans la jeunesse, et c’est tant mieux » affirme sur place, Fabien Villedieu, cheminot de Gare de Lyon, gréviste depuis 15 jours.

Partout, le mouvement étudiant se construit et pourrait bien avoir à jouer un rôle majeur dans la suite du mouvement pour dépasser le calendrier de la défaite de l’intersyndicale, qui ne propose pas un plan de bataille à la hauteur. Allié à la reconduction de la grève dans le monde du travail, cela pourrait être le cocktail explosif pour faire tomber la réforme de Macron, mais surtout obtenir bien plus, alors que le gouvernement est affaibli et a franchi un palier dans ses offensives autoritaires.

De ce point de vue, cette initiative, comme le rassemblement massif interprofessionnel contre les réquisitions à la raffinerie de Fos Sur Mer, est très importante pour la suite du mouvement. Alors que Darmanin attaque le droit de grève et s’en prend à toutes les contestations, nous devons faire front contre la répression qui s’abat sur les manifestants et sur les piquets de grève.


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