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Manifestation à Toulouse, fléchissement dans le nombre mais pas dans la détermination

Correspondants Un climat sécuritaire et répressif s’est clairement installé depuis le 17 mars envers les lycéens et les étudiants en lutte contre la loi travail, pour diviser la mobilisation en criminalisant les plus dangereux pour le pouvoir. Ce climat s’est confirmé dans plusieurs villes importantes aujourd’hui, rappelant à tout le monde que le gouvernement est bien de concert celui des flics et des patrons sous état d’urgence. Toulouse ne pouvait pas manquer d'être sous tension dans ce contexte. Mais son cortège d’environ 6000 manifestants, et le même dynamisme que la semaine passée chez les lycéens d’abord, les étudiants ensuite, cette fois sous le soleil, a entre autres débouché sur une assemblée générale au TNT (Théâtre National de Toulouse) à l’invitation de la Coordination des Intermittents et Précaires. Le moment de tension avec la police en fin de manif n’a pas conduit, cette fois, aux bavures que l’on connait, même si le dispositif répressif, démesuré, était bien installé en avance pour prévenir toute velléité de mouvement dans un centre-ville interdit aux contestataires.

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Avant la manif, 3 points d’accès au périphérique bloqués à l’aube

C’est dès 7h du matin que la mobilisation a commencé ce jeudi à Toulouse : à l’appel de l’Intersyndicale de ville, trois ronds-points d’accès au périphérique ont fait l’objet de barrages filtrants et de blocages temporaires. De leurs côtés, après avoir battu le rappel dans les amphis, côté étudiants, et dans les classes, côté lycéen, malgré l’abjecte décision de plusieurs proviseurs de boucler leurs lycées, notamment celui des Arènes, pour empêcher le départs des jeunes motivé-e-s, la manifestation, appelée à 12h30, a progressivement grossi pour crier son rejet d’un projet de loi inique, une troisième fois consécutive. En tête de cortège, les lycéens une nouvelle fois très dynamiques, puis des étudiants, regroupés derrière les banderoles des fac du Mirail et de Paul Sabatier. Ensuite, le cortège des travailleurs en lutte, Airbus, Thalès, métallurgie, côté privé, organisé principalement par la CGT, une petite partie par FO et Solidaires, services territoriaux, éducation nationale, côté public, ou encore les travailleurs des cinémas.

De la manif à une assemblée générale au TNT

Certes, on note un fléchissement objectif dans le nombre par rapport au 17 mars : mais pas dans la détermination des présents ni dans la volonté de réussir le 31 mars, que tout le monde a dorénavant en tête. Environ 200 personnes, lycéens, étudiants, chômeurs, intermittents, travailleurs sociaux, profs, se sont retrouvés avec cet esprit, dans la foulée de la manif pour une AG au sein du TNT, à l’invitation de la CIP-MP, d’abord pour faire un état de la mobilisation dans chacun des secteurs, puis pour parler des perspectives, autant au plan stratégique qu’au plan des actions. Difficile, naturellement, de trouver des solutions miracles, mais un effort commun, au-delà des échanges et d’un partage d’expériences de part et d’autres enrichissant, pour aller plus loin dans la convergence concrète des luttes, incarnant, à son échelle, la dynamique à poursuivre et généraliser. En début de soirée un concert de lutte au service de la mobilisation ponctuait, à la fac du Mirail, cette longue journée qui en appelle d’autres.

Alors que les chiffres officiels du chômage sont officiellement pires que jamais, que le gouvernement réprime au point de devoir mettre la police des police sur le dos des CRS matraqueurs de lycéens pour calmer le jeu, Cazeneuve osant même se dire « choqué » par le tabassage de l’adolescent du lycée Bergson, les medias risquent de se retrouver bien idiots dans peu de temps à dire, aujourd’hui, que la mobilisation des jeunes « faiblit », comme Le Monde le titrait ce jeudi après-midi. Alors que la tension monte, que le 31 se prépare aux quatre coins de l’hexagone, et que 71% des français (selon un sondage pour France Info) sont contre le projet de loi, la poursuite d’une telle folie sécuritaire montre dans l’évidence que le gouvernement a peur de ce qui se joue dans la rue en ce moment.


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