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Don't Bomb Syria

Londres contre la guerre. L’exemple à suivre

« Don't bomb Syria ». C'est sous ce mot d'ordre que des milliers de personnes vont défiler dans les rues de Londres ce samedi 28 novembre. 25 000 personnes sont attendues dans le quartier de Westminster au centre de la capitale britannique pour marquer leurs oppositions à l'ingérence impérialiste au Moyen Orient.

Damien Bernard


et Julian Vadis


et K. Bartelemus

28 novembre 2015

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« Loin de s’attaquer au terrorisme, les quatorze dernières années de guerre ont vu croître massivement les organisations terroristes djihadistes dans le monde ». Dans une lettre ouverte adressée au premier ministre britannique David Cameron, l’humoriste Franckie Boyle, ainsi que 23 autres personnalités, ont appelé à la manifestation du 28 novembre. Dans la lignée des mobilisations "Refugees Welcome" qui avaient rassemblé plus de 100 000 personnes à Londres, l’appel de ce samedi pourrait être un premier pas pour impulser un large mouvement anti-guerre, à contre-courant des politiques va-t-en-guerre des principaux impérialismes occidentaux, et notamment européens, France et Royaume-Uni en tête.

Londres comme un point de départ ? Paris le second ?


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La période post-attentat du 13 novembre qui s’ouvre est marquée par une forte vague réactionnaire à échelle européenne. Alors que la France vient d’officialiser ses intentions en matière de respect des Droits de l’Homme, elle se lance en parallèle comme objectif d’imposer par la force une union nationale guerrière d’une part, tout en œuvrant de l’autre à la formation d’une large coalition pour intensifier les frappes sur le terrain.

À la différence des attentats du 7 janvier, "l’idéal républicain" que les classes dominantes prétendent vouloir défendre et les politiques du gouvernement PS, liberticides, réactionnaires et xénophobes, empruntées à l’extrême droite, et imposées par la force de la répression et de l’intimidation, apparaissent comme plus contradictoires et plus confuses auprès du peuple de gauche.

L’offensive guerrière en Syrie et les bombardements massifs touchant les civils lui sont imposés comme un « moindre mal » nécessaire contre le « terrorisme », mais n’ont en réalité comme légitimité - qui pourrait bien être éphémère - que la peur alimentée par les perquisitions, interpellations en série, les interventions quasi-militaires dans les colonies intérieures comme à Saint-Denis.

Ainsi, à la différence de janvier, où ne pas se dire Charlie valait « preuve indiscutable » d’appui au « terrorisme », ces attentats qui ont touché en masse la population et apparaissent beaucoup plus directement comme attaque réactionnaire contre les politiques guerrières du gouvernement, offrent un espace de contestation nouveau.

Comme lors des manifestations "Refugees Welcome" qui se sont propagées à travers l’Europe, cette initiative anglaise, à l’initiative de personnalités culturelles et artistiques, pourrait impulser un vaste mouvement anti-guerre international dans lesquels les organisations du mouvement ouvrier et la jeunesse ont un rôle central à jouer, pour lutter contre la guerre, les mesures liberticides et le repli nationaliste et xénophobe de l’Europe forteresse.

Comme nous pouvons le voir avec l’exemple de la COP 21, l’état d’urgence a bon dos afin d’interdire toute forme de mouvement contestataire, a fortiori des mouvements porteurs de valeurs internationalistes. Au vue de la place centrale que la France joue dans les interventions guerrières en Syrie et au Moyen-Orient et de la place qu’elle ambitionne d’occuper au sein de la coalition, mais aussi en raison de la place symbolique qu’elle incarne dans le contexte politique actuel, l’émergence d’un mouvement anti-guerre en France pourrait être la pierre angulaire d’un mouvement à échelle internationale, en Europe comme ailleurs.

C’est à cette condition que les classes exploitées et opprimées pourront opposer une alternative internationaliste contre le va-t-en-guerre et l’état d’urgence. Leurs guerres servent en réalité leurs intérêts au prix de nos morts.


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