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Manœuvre autoritaire sur les examens au Mirail, les étudiants scandalisés réagissent

Hier, le vice-président de la CFVU du Mirail, a refusé de soumettre au vote le 10 améliorable malgré les demandes répétées des élu.e.s étudiant.e.s et personnels. Un scandale qui révèle le vrai visage de la « démocratie universitaire ». Sur les réseaux sociaux, les étudiant.e.s se sont mobilisé.e.s, pour dénoncer ce passage en force pour appliquer une sélection brutale.

Alberta Nur

30 avril 2020

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Après plus de 10 heures de débat, le vice-président de la Commission Formation et Vie Universitaire (CFVU) a tout simplement refusé de soumettre la motion pour le 10 améliorable au vote, modalité proposée par les élus étudiants. C’est un scandale qui révèle la supercherie de la démocratie universitaire, ainsi que le mépris de la présidence de l’université envers la situation de la majorité des étudiants. Pourquoi maintenir les partiels dans ces conditions, au milieu d’une pandémie mondiale ? Pour certains enseignants pour la liberté de notation (!), mais surtout, pour le ministère et ses relais de la présidence, pour acclimater les esprits à la sélection et sauver une « valeur des diplômes » qui se calcule sur la base de l’échec et de la concurrence entre les étudiants.
 
Ne même pas accepter de soumettre au vote le 10 améliorable par peur de perdre le vote démontre la volonté de la présidence de l’université : appliquer une sélection brutale, en méprisant la voix de l’opposition étudiante, et surtout en méprisant les conditions d’existence de tous les étudiants. Ce qui s’est passé hier à l’université du Mirail ainsi que dans d’autres universités (ce matin à Paris 1), est une preuve de plus, s’il en fallait, que la présidence de l’université est le relais de la volonté du gouvernement de sélectionner toujours plus à l’université.
 
Joachim, élu au CA de l’université du Mirail, revient sur la CFVU qui s’est tenue hier.
 

Scandale démocratique. La présidence de la fac refuse de laisser voter sur le 10 améliorable ! Joachim, élu au CA de l'...

Publiée par Révolution Permanente Toulouse sur Mercredi 29 avril 2020

 
 

SCANDALE. Le vice président de la CFVU, refuse de mettre au vote le 10 améliorable !!

Publiée par Révolution Permanente Toulouse sur Mercredi 29 avril 2020

 
 

 
 
Les étudiants du Mirail se sont mobilisés, à l’image de la mobilisation dans les universités du pays contre le passage en force des présidences d’universités pour maintenir les partiels comme si de rien n’était
 
 
 
 

 
 

 

 

 
 

 
 
Derrière un scandale démocratique, on aperçoit la fonction des présidents d’universités et des directions. Celle d’appliquer les mesures de sélection du gouvernement. Aujourd’hui, avec le spectre d’une crise économique sans précédent qui hante le gouvernement, le marché du travail va venir se contracter et les universités se doivent de sélectionner d’autant plus les étudiants. C’est ce qu’affiche bien la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, qui déclare ne pas vouloir « brader les diplômes » pour maintenir la « qualité du diplôme ». Au mois de mars, le chômage a augmenté de 7% ! Quelle garantie d’avenir offre un diplôme (même à grande valeur grâce à la sélection de nombreux étudiants) face à la crise économique ? Cette première bataille, aux temps du coronavirus, pour le 10 améliorable est une continuité de la lutte contre la sélection des étudiants. Il va falloir continuer tout au long des prochaines semaines et des prochains mois refuser la concurrence entre les étudiants, refuser la sélection et se battre de manière complémentaire contre les vagues de licenciements qui vont avoir lieu.
 
Le scandale démontre bien le rôle de l’université dans le système capitaliste, former de la main d’œuvre en fonction des besoins du marché du travail. La jeunesse est une des premières variables d’ajustement en temps de crise économique et sanitaire, premiers à voir leurs conditions de travail attaquées. Comme le dénonçait les tweets et témoignages des étudiants, « les jeunes on les préfère quand ils sont caissièr-e- ou livreurs ».
 
Les étudiants ont témoigné de la supercherie qu’est « la continuité pédagogique » et de leurs conditions de précarité. La violente sélection que signifie le maintien des partiels va venir s’abattre sur les étudiants les plus précaires : licenciés du jour au lendemain ou forcés à travailler pour un salaire minable, ils sont aujourd’hui en première ligne de la crise sanitaire. En maintenant les partiels, ils veulent faire payer la crise aux plus précaires. Il est temps de se battre pour ne plus subir cette précarité. Pendant que les profits du CAC40 gonflent, nos salaires et nos droits s’évaporent. Revendiquons un revenu étudiant, à la hauteur du SMIC pour tous les précaires, financé par un impôt progressif sur les grandes fortunes.
 
 
 

 
 

 


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