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Tournant sécuritaire

Manuel Valls souhaite (déjà) prolonger l’état d’urgence au delà du 26 février

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Fréderic Apoyo

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10 jours seulement après la prolongation de l’état d’urgence pour 3 mois, Manuel Valls s’est montré favorable, ce mardi, à maintenir ce dernier au delà du 26 février. Alors que cette mesure "exceptionnelle" s’est montrée très efficace pour réprimer les contestations sociales et écologiques, comme ce weekend à Paris lors des manifestations contre la COP 21, le premier ministre entend maintenir cette chape de plomb liberticide.

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« L’état d’urgence est là précisément pour protéger nos libertés. Nous avons fait face à un acte de guerre avec une menace précise (…), il faut se protéger, c’est le sens de l’état d’urgence. Nous devons vivre avec et les Français doivent vivre avec, mais ma responsabilité, c’est de dire cette vérité » a ainsi déclaré Manuel Valls ce mardi. Il aurait été difficile de faire plus ironique quelques jours seulement après la répression féroce des militants écologiques et d’extrême gauche lors de la manifestation contre la COP 21.

Plus que jamais, le premier ministre rabâche son discours sécuritaire, surfant sur l’émotion des attentats du 13 novembre dernier, pour faire taire toute contestation dans un contexte social tendu. Sur RMC, Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, dontl’Etat a officiellement annoncé qu’il ne les respectait plus, s’est inquiété d’un « état d’urgence permanent » : « On crée une situation de suspension d’un certain nombre de libertés qui est à mon avis génératrice de danger{} ».

Perquisitions, GAV, assignations à résidence : un « bilan positif » pour Valls

Le premier ministre a clairement défendu le bilan liberticide du gouvernement PS depuis l’instauration de l’état d’urgence. Pour lui, les quelques 2000perquisitions administratives 529 gardes à vues et 300 assignations à résidence permettent « d’étayer des soupçons objectifs » et ne sont pas «  le fruit du hasard  ». Bien entendu, Valls se garde bien d’entrer dans le détail, n’évoquant pas que sur les 529 gardes à vues prononcées depuis le 20 novembre, 317 ont été réalisées lors de la manifestation contre la COP 21.

Invisibilisées aussi sont les dérives quotidiennes lors des perquisitions par les forces de l’ordre, tout comme les détails pour le moins scandaleux en ce qui concerne le fameux fichage labellisé S. Une avalanche de contradictions et d’omissions volontaires qui n’empêchent donc pas le gouvernement PS de poursuivre son chemin sécuritaire alors que, dans le même temps, le président Hollande redouble d’efforts afin de mettre en place une coalition va-t’en-guerre afin de défendre plus efficacement encore les intérêts impérialistes français partout dans le monde, et au Moyen-Orient en particulier.

Alors que Valls s’époumone à appeler les électeurs, mais aussi les candidats des forces républicaines, à faire barrage au FN lors des régionales qui approchent à grand pas, le gouvernement PS adopte le programme du parti d’extrême droite en matière sécuritaire.

Il va sans dire qu’une nouvelle prolongation de l’état d’urgence maintiendra la chape de plomb imposée par l’exécutif sur les masses populaires, et continuera de réprimer toutes les formes de mouvements sociaux de résistances légitimes aux politiques mortifères de Valls et de Hollande.

Pour l’instant, et à de rares exceptions près (CGT, NPA, AL, etc...), l’ensemble des organisations de la classe ouvrière tarde à se mettre en ordre de bataille pour contrer les politiques liberticides imposées. Cependant, cet état d’exception laisse la situation ouverte, et les positions de chaque organisation sont amenées à bouger dans ce contexte politique fluctuant. Les manifestations en marge de la COP 21 et la mobilisation de ce 2 décembre pour les salariés d’Air France ouvrent la voie à la construction d’une alternative à l’unité nationale. Maintenir et intensifier les luttes sociales et construire un cadre large et unitaire pour s’opposer frontalement aux répressions syndicales, écologiques et politiques, à l’état d’urgence, au va-t’en-guerre du gouvernement, au racisme et à l’islamophobie sont autant de tâches vitales pour les masses populaires. Jusqu’au 26 février et au delà...


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