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JUSTICE POUR ZINEB

Marseille. Des centaines de personnes rendent hommage à Zineb Redouane, la police réprime le cortège

Ce samedi à Marseille, des centaines de personnes se sont retrouvées au Vieux Port pour rendre hommage à Zineb Redouane, décédée suite à un tir de grenade lacrymogène le 2 décembre 2018. Une commémoration combative en présence de familles de victimes, que la police a durement réprimée lors de l’arrivée du cortège dans le centre-ville.

Erell Bleuen

6 décembre 2021

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Trois ans après la mort de Zineb Redouane, décédée suite à un tir de grenade lacrymogène reçue en plein visage alors qu’elle était à la fenêtre de son domicile le 2 décembre 2018, un week-end de mobilisation a été organisé à Marseille pour lui rendre hommage. Un hommage qui s’est conclu ce samedi par une manifestation appelée à 16 heures sur le Vieux Port, que la préfecture avait tenté d’interdire la veille via un arrêté, en stipulant que les précédents hommages à Zineb avaient « donné lieu à des troubles à l’ordre public et des affrontements avec la police ».

Une tentative évidente de taire le combat contre les violences policières que mène les familles de victimes, mais qui n’a pas suffi pour arrêter les manifestants. Après s’être rejoints sur le Vieux Port, plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues de Marseille, rendant hommage à Zineb, Souheil, Idir, et l’ensemble des victimes de violences policières.

Dans le cortège de Révolution Permanente, Anasse Kazib, cheminot et candidat aux présidentielles, était présent pour réaffirmer que « oui, la police tue, Zineb Redouane à Marseille, Adama Traoré à Beaumont, Babacar à Rennes ». Face à la montée des idées réactionnaires, il expliquait ainsi qu’il est plus que jamais nécessaire de se battre pour la justice et la vérité pour toutes les victimes de violences policières : « On dit que Marseille doit être le laboratoire des idées réactionnaires, racistes et xénophobes, comme le fait Macron ou encore Éric Zemmour la semaine dernière, mais Marseille devrait être un laboratoire à la lutte de classes, aux idées anticapitalistes, antiracistes et révolutionnaires ! »

Plusieurs collectifs de familles de victimes étaient présents dans la manifestation, dénonçant l’impunité systématique dont jouissent les auteurs de violences policières, à l’image des deux CRS à l’origine du tir responsable de la mort de Zineb, que le Directeur Général de la police nationale a décidé de ne pas sanctionner. Les mères de Mohamed Gabsi, décédé à la suite d’une interpellation pendant le couvre-feu à Béziers en avril dernier, et Idir Mederess, décédé à la prison de Lyon-Corbas, ont ainsi expliqué leur combat pour obtenir la justice pour leurs enfants : « On veut la vraie justice, pour tout le monde, pas celles des riches et des pauvres ! Nos proches, vous les avez tués, nos proches sont morts avec vos mains sales ».

A leurs côtés, Kamel Guemari, membre fondateur de l’Après M, qui a réquisitionné le Macdonald’s des quartiers Nord de Marseille, était lui aussi dans le cortège, interpellant « toutes les personnes qui nous gouvernent, qui dirigent ce pays » parce que « la justice devrait exister pour toutes et tous et à toutes classes sociales ».

Après avoir défilé devant la maison de Zineb, le cortège de la manifestation s’est imposé dans le centre-ville, traversant la place populaire de la Plaine, faisant résonner dans les rues du centre-ville les slogans tels que « À bas l’État, les flics et les fachos », ou encore « Zineb, Zineb, on oublie pas, on pardonne pas ! ». Un moment de vive émotion, que la police est venue écourter : vers 17h30, les CRS ont pris en étau le cortège, en tirant des lacrymogènes et chargeant violemment les manifestants.

Alors même que la commémoration de la mort de Zineb s’inscrit dans une dénonciation plus large des violences policières, la préfecture et plus largement le gouvernement ont de nouveau tenté de faire taire la contestation coûte que coûte. C’est dans ce sens que le gouvernement, et toute une partie de la classe politique ne cessent de mener des offensives sur le terrain répressif et sécuritaire, cherchant par là à répondre au combat contre le racisme d’État et les violences policières qui a explosé à l’international en mai dernier. Face à ces attaques, il est primordial de continuer à se battre pour que de nouveaux noms soient ajoutés à la liste mortifère des victimes de violences policières.


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Erell Bleuen

Twitter : @Erellux

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