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Refugees Welcome !

Marseille. Une dizaine d’organisations rassemblées pour la régularisation des étudiants réfugiés d’Ukraine

Jeudi dernier, une dizaine d’organisations ont appelé à se rassembler devant la fac Saint-Charles pour demander la régularisation et l’inscription de tous les réfugiés de la guerre d’Ukraine. Si l’université d’Aix-Marseille avait déjà reculé suite à la mobilisation en acceptant d’inscrire tous les étudiants ayant fait la demande, il faut encore batailler pour l’inscription et la régularisation de l'ensemble des étudiants réfugiés.

Raji Samuthiram

18 avril 2022

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A l’appel des multiples organisations de jeunesse, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées dans de nombreuses villes en France pour exiger l’inscription de tous les étudiants réfugiés et la régularisation de tous les réfugiés. C’était le cas aussi à Marseille où plus d’une cinquantaine de personnes se sont retrouvées devant l’université de Saint-Charles à l’appel d’une dizaine d’organisations.

« Suite à notre mobilisation, l’université d’Aix-Marseille est la première université en France qui accepte d’inscrire tous les étudiants réfugiés ayant fait la demande, mais pour le moment, on attend toujours une quinzaine de réponses de la part de l’université, il va falloir faire suivre ces annonces des faits ! » affirmait Mateo, militant à Révolution Permanente, à l’initiative de l’inter-organisation. En effet, c’est suite à la parution d’un article la semaine dernière et d’un communiqué unitaire que l’université a décidé de rendre publique cette mesure, qui comporte toutefois plusieurs limites. 

Une première victoire pour les étudiants réfugiés, qui ont eu le droit d’envoyer leur dossiern sans toutefois avoir reçu de réponse pour le moment. C’est le cas pour Othmane, 19 ans, étudiant en pharmacie présent au rassemblement : « J’ai essayé de m’inscrire à Aix-Marseille ici pour continuer mes études, mais j’ai été refusé à cause de ma nationalité algérienne ». Il est arrivé à Kiev pour ses études en 2021, puis a fui lorsque la guerre a éclaté en février. « J’ai été à la préfecture aussi et j’ai encore été refusé » explique ainsi Othmane, qui a essayé d’obtenir la protection temporaire. « Ils m’ont donné un papier pour écrire mes renseignements. Il y a une case pour “nationalité”. J’ai mis ‘algérienne,’ ils m’ont dit ‘Ah non, c’est juste pour les Ukrainiens. Soit tu demandes l’asile, soit tu rentres en Algérie ».

Ses autres amis de Kiev, de nationalité algérienne, également, se retrouvent dans des situations semblables non seulement dans toutes les villes de France, mais partout dans l’Union européenne. « Il y avait beaucoup de racisme aux frontières, surtout contre les noirs » raconte Othmane, qui a pris le train de Kiev à Lviv, à côté de la Pologne, et a attendu 6 heures à la frontière avant de prendre un taxi. « Ce n’est pas juste, j’étais en Ukraine et j’ai fui la guerre comme tous les Ukrainiens. Pourquoi sont-ils prioritaires, et moi non, c’est la faute de l’Etat ».

Si le rassemblement était l’occasion de célébrer une première victoire, les différentes organisations insistaient sur le fait que le combat est loin d’être fini. Pour Ali, militant de la FSE : « Le CROUS refuse aujourd’hui de donner des logements à ces étudiants parce qu’il n’ont pas de titre de séjour, on est pour un accueil digne ces gens ont fui la guerre, il leur faut un logement, de quoi étudier dignement ! ». Matéo, militant de Révolution Permanente renchérit : « C’est déjà une petite victoire, cela nous montre qu’il va falloir maintenir ce cadre dans les années à venir, les politiques racistes et xénophobes risquent d’être encore plus importantes, et ça, on ne va pas l’accepter ! ».

Dans le contexte d’un second tour de l’élection présidentielle opposant une candidate d’extrême droite ouvertement raciste et un président sortant qui a mené des politiques réactionnaires, notamment en faisant la chasse aux migrants, il est plus que jamais nécessaire de construire une alternative par la mobilisation de notre camp social. C’est par la lutte et non par les urnes que nous pourrons réellement faire barrage aux idées d’extrême droite, et dans ce sens, le combat pour l’inscription et la régularisation de tous les étudiants réfugiés est un premier pas primordial.


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