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Vent favorable dans les sondages

Mélenchon. Le grand bond en avant ?

JLM est aux anges. Selon un dernier sondage, paru dans Le Figaro, il serait la personnalité politique que les Français souhaiteraient voir jouer un rôle de premier plan dans les années à venir, avec 47% d’opinions favorables.

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Cela fait plusieurs jours déjà que Jean-Luc Mélenchon est systématiquement classé devant Benoît Hamon dans les sondages, les deux candidats étant séparés de deux à quatre points dans les intentions de vote. Mélenchon souhaite creuser l’écart. C’est ce qui explique sa double fin de non-recevoir formulée au Havre : « non » à la demande un peu désespérée que lui a lancée Hamon de le rejoindre, mercredi à l’annonce de la trahison de Manuel Valls ; « non » également aux pressions répétées de Pierre Laurent qui souhaitait qu’une rencontre Mélenchon-Hamon-Jadot soit organisée pour que ne se présente qu’un seul candidat de la gauche modérée, condition sine qua non pour figurer au second tour.

Après avoir été peu audible, comme Hamon d’ailleurs, pendant les longues semaines de tractations et de faux-suspense autour des discussions PS-France Insoumise en février, Mélenchon commence à percer et à retrouver son niveau d’avant Primaire du PS dans les enquêtes d’opinion. Il s’agirait du double effet capitalisé du débat à cinq sur TF1, au cours duquel Mélenchon a su faire la différence (les autres candidats étant, quant à eux, incapables de réellement décoller), ainsi que des rassemblements et meetings organisés par la France Insoumise ces derniers temps, à commencer par le défilé du 18 mars et les meetings de Paris et du Havre.

C’est donc pour la « capitale de la grève » du printemps 2017 que Mélenchon a d’ailleurs balayé d’un revers de la main l’invitation de Hamon à le rejoindre. « Je ne dépends que de vous, c’est à vous que j’ai fait la promesse, je ne négocierai rien avec personne » ! », a-t-il lancé à la tribune de Docks Océane devant 5000 personnes. Nombre de présents ont souligné la différence entre la prestation de JLM et celle de Hamon, le 10 mars, dans la même salle mais… à moitié vide.

Mais si JLM s’engage à ne « rien négocier » et à « rattraper Fillon » puis, dans un second temps, avant le 23 avril, Macron lui-même, il n’a pas rompu tous les amarres avec le PS. « Je ne suis pas en compétition avec Hamon », a-t-il déclaré. A la France Insoumise également, avec ou sans pression du PCF qui souhaite sauver son groupe parlementaire dont dépend une bonne partie des finances, on se projette dans une séquence post-législatives où il se pourrait bien qu’il n’y ait aucune majorité claire au Palais Bourbon et pour laquelle une alliance avec ce qui reste du PS pourrait être décisive pour peser sur le jeu politique traditionnel. Au niveau de la « grève », puisque c’est bien elle qui était évoquée, au Havre, Mélenchon n’a dressé aucun bilan du printemps, pour qu’une telle mobilisation puisse déboucher de la prochaine période. Selon JLM, il suffit de voter et d’accompagner le grand bond en avant dans les enquêtes d’opinion.

A l’instar, également, du Président Mao, Mélenchon sait ménager « le drapeau et les revendications ». Alors que d’un côté il insiste dans ses tracts sur un certain nombre de mesures sociales visant à améliorer les conditions de vie et de salaires (sans jamais réellement affronter le patronat ni dire, autrement qu’à travers des lois qui seraient votées et que Gattaz accepterait sans rechigner, comment ces mesures seraient portées), sa rhétorique est également de plus en plus tricolore. Sans doute pense-t-il qu’agiter le fanion bleu-blanc-rouge et parler d’une France qui protège est une option stratégique pour gagner du terrain au sein d’une certaine frange de l’électorat, qui pourrait être tenté par autre chose. Certes, « il n’y a pas de route droite dans le monde », toujours selon le Grand Timonier. Mais à force de zigzaguer sur sa ligne tout en feignant l’intransigeance, il y a fort à parier que le grand bond sondagier de Mélenchon n’en reste… qu’aux sondages. Il n’est, en tout cas, d’aucune utilité pour avoir les idées claires sur la manière de se préparer à se battre, en comptant sur nos propres forces, sans aucune frontière nationale ni protection de l’Etat, dans la période à venir. Quant à sa qualification au second tour, elle est loin d’être acquise.


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