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Une sortie de crise ?

Merkel cède ses ministères au SPD pour former son gouvernement de coalition

Quatre mois après son élection, avec 32,9% des voix, Angela Merkel semble enfin avoir trouvé la possibilité d'une coalition gouvernementale. De quoi sortir de la crise politique ? Il est encore trop tôt pour le dire.

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A la fin du mois de novembre, la nouvelle est tombée. Après un mois de négociations, Angela Merkel se trouvait dans l’incapacité de former une coalition gouvernementale. Le début d’une longue paralysie institutionnelle, qui a pris fin ce 7 février. En effet, les conservateurs du CDU, menés par Merkel, la CSU et les sociaux-démocrates du SPD ont trouvé un accord, après quatre mois de crise politique.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la chancelière a dû se résoudre à de nombreuses et coûteuses concessions pour convaincre le SPD. Ainsi, les sociaux-démocrates obtiennent les portefeuilles ministériels des finances et de l’intérieur et conservent le travail , les affaires sociales, les affaires étrangères, la justice, la famille, et l’environnement . La CSU récupère de son côté l’intérieur, un porte-feuille clé et garde les transports et le développement. De son côté, le CDU arrache l’économie aux mains du SPD, et conserve la défense, la santé, l’éducation et la recherche. Des chamboulements qui voient donc deux portefeuilles importants filer entre les doigts du CDU (intérieur et finances), qui paye un lourd tribu pour sortir de la sclérose. Autre élément important, les adhérents du SPD doivent encore donner leur accord, par une consultation, pour que l’accord soit définitivement scellé.

Dans ses négociations, le SPD a été appuyé par le syndicat IG Metall, qui avait lancé une série de grèves dans la métallurgie qui a abouti la semaine dernière à un accord avec le patronat ; le président d’IG Metall, Detlef Wetzel, est par ailleurs membre du SPD. Mais plus important encore, le président du DGB (le principal syndicat allemand), Reiner Hoffman, s’est positionné à de nombreuses reprises pour la grande coalition entre le SPD et le CDU, allant jusqu’à affirmer « craindre le chaos » si les négociations n’aboutissaient pas.

La base de la coalition réside dans une feuille de route de 177 pages, concluant notamment, sur la question européenne, de « renforcer financièrement l’Union européenne pour qu’elle puisse mieux assurer ses missions », avec une marge financière de 45 milliards d’euros. Les conservateurs continuent de tenir la corde en matière d’immigration, tandis que les questions retraite et climat ne sont toujours pas tranchées, et seront abordées en commission.

Face à la crise politique inédite qui secoue l’Allemagne depuis quatre mois, la coalition formée ce 7 février permettra-t-elle de relancer Merkel ? Déjà, les médias conservateurs ont été très critiques des concessions faites par la chancelière, estimant qu’il s’agissait d’une capitulation dans les grandes largeurs. Reste à savoir si la maigre alliance, qui a abouti après d’interminables négociations, suffira à relancer la stabilité politique qu’avait su proposer Angela Merkel au patronat allemand, ou si ce gouvernement ne sera que le dernier chapitre de la domination de « Mutti » sur la politique allemande.

Crédit photo : Crédits : MAURIZIO GAMBARINI / DPA - AFP


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