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Mort de Steve. L’IGPN minimise sa propre enquête et protège les policiers mis en cause

Dans une interview pour défendre le résultat de l'enquête de l'IGPN, la directrice cherche à se dédouaner du résultat de leur enquête, tout en jouant la défense jusqu'au bout des policiers en service ce soir-là.

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Une tentative de minimiser leur scandaleuse enquête

Depuis la publication de la synthèse de l’enquête menée par l’IGPN au sujet de la mort de Steve qui "n’établit aucun lien entre l’intervention des policiers et la mort de Steve", la colère générale qui régnait s’est renforcée. En plus des mobilisations dans la rue ce samedi pour exiger justice et vérité sur l’affaire – deux choses que l’IGPN n’est apparemment pas prête de proposer – la colère a pris sur les réseaux sociaux où de très nombreuses personnes ont mis en avant le fait que l’IGPN sert au gouvernement à blanchir sa police qui mutile et qui tue.

Alors que les mensonges de l’IGPN et ses tentatives de protéger ses policiers sont mis à nu, des hauts responsables de l’IGPN : la directrice Mme Jullien et le chef de l’unité de coordination des enquêtes David Chantreux, ont été poussés à donner une interview à Libération pour défendre les résultats scandaleux de leur enquête.

Et leur défense passe en premier lieu par une tentative de se dédouaner et de minimiser l’utilité même de leur propre enquête en affirmant que « Le travail de l’IGPN est toujours en cours, dans le cadre de la procédure judiciaire. On ne dit pas qu’il n’y a aucune possibilité qu’il y ait un lien entre la chute de Steve et l’intervention de police, ou que la victime est tombée pour une tout autre cause ». Ils tentent ainsi de trouver une voie de sortie pour ce scandale qui saute aux yeux et qu’ils ne pourront repousser indéfiniment.

En repoussant aux résultats de l’enquête judiciaire de la même IGPN, ils tentent de se cacher derrière un manque de moyens. Ils expliquent ainsi ne pas avoir eu accès au procès-verbaux, ni avoir pu faire d’appel à témoin. Pourtant, il est intéressant de constater qu’ils ont entendu les CRS présents ce soir là et bien pris en compte leur version tout en fermant les yeux sur les vidéos et témoignages qui circulent en nombre. Et quand Libération les questionne à ce sujet, en leur demandant pourquoi ils ne l’ont pas utilisé, leur unique réponse est « Ça aurait pu être utilisé, peut-être que nos enquêteurs ne l’ont pas vu, je ne sais pas ». Leurs enquêteurs ont donc bien écouté les CRS mais n’ont pas vu, ni lu les témoignages et vidéos auxquels tout le monde a accès... Une défense pitoyable mais qui met en évidence le « deux poids, deux mesures » de leur justice.

Une défense totale des violences policières

Même si d’un côté l’IGPN minimise la portée de son enquête et repousse les résultats, elle ne change pas son discours pour autant et soutient toujours les policiers. La directrice a en effet déclaré une fois de plus que « l’emploi de la force était légitime en réaction à des jets de projectiles » et que « Vous ne pouvez pas porter un jugement de valeur sur quelqu’un qui fait du maintien de l’ordre. Cela pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la gestion de l’ordre public si on dit aux policiers qu’ils auraient dû reculer. Si on dit ça aujourd’hui, demain les policiers ne tiendront plus la position et reculeront en se disant que finalement, c’est ce que pense l’administration dans cette situation. » Ainsi, elle assume clairement le fait de préserver le statut des policiers et leur « légitimité », justifiant par là même les violences commises ce soir-là.

En réalité, c’est leur manière de « gérer l’ordre public » qui a mené à plus d’une conséquence catastrophique – ici, la mort d’un jeune homme de 24 ans. Et si pour eux, comme l’affirme Chantreux, « au strict plan juridique, « violences policières », ça ne veut rien dire », pour nous, pour toutes les victimes des violences policières dans les quartiers, pour tous les Gilets Jaunes éborgnés et encore pour Steve aujourd’hui, ça a un sens – un sens très concret et dramatique. C’est pourquoi il est urgent de relever la tête, tous ensemble, pour exprimer notre opposition aux violences policières et à la répression.

Crédit photo : Révolution Permanente


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Philomène Rozan

Etudiante à l’Université Paris Cité , élue pour Le Poing Levé au Conseil d’Administration

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