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PALESTINE VAINCRA

« Morts aux arabes » : la contestation palestienne réprimée alors que les attaques réactionnaires se multiplient

Depuis jeudi dernier, des affrontements ont lieu à Jérusalem suite à l’interdiction faite aux Palestiniens de s’asseoir sur les marches entourant la porte de Damas, alors que ce lieu sert de rassemblement en cette période de ramadan. Cette interdiction s’est doublée de la provocation de suprématistes juifs venus manifester sur ce même lieu aux cris de « morts aux arabes ». Face à ces provocations, de jeunes Palestiniens ont exprimé leur colère mais se sont fait réprimer par la police israélienne.

Emilia Louise

26 avril 2021

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Jérusalem Est a été annexée par Israël à la suite de la guerre des six jours en 1967. Une loi de 1980 vient entériner le statut de Jérusalem comme capitale « éternelle et indivisible » d’Israël. Depuis, Jérusalem Est est un territoire occupé par l’État d’Israël, comme de nombreux autres territoires palestiniens colonisés et annexés. Les Palestiniens se voient expulsés de leurs logements et les quartiers palestiniens sont progressivement colonisés.

Une manifestation de suprémacistes juifs protégés par la police : une énième provocation contre les Palestiniens

Alors que nous sommes en pleine période de ramadan, les provocations à l’égard des Palestiniens se sont multipliées. Depuis le début du ramadan, des barrières ont été installées autour de la porte de Damas, un des principaux accès à l’esplanade des mosquées situées dans la vieille ville. Ces barrières empêchent ainsi la communauté musulmane de se rassembler après la prière nocturne comme elle a l’habitude de le faire pendant cette période spéciale pour les personnes musulmanes. Cette interdiction s’est doublée d’une provocation de suprémacistes juifs proches du groupe « puissance juive », un groupe d’extrême-droite messianique élu au parlement. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des suprématistes juifs ont organisé une manifestation à côté de la porte de Damas. Cette « manifestation » était fortement protégée par la police afin, selon elle, de garantir la « liberté d’expression » et le « droit de manifester ». Face à cette marche aux cris de « mort aux arabes », de jeunes Palestiniens ont organisé une contre-manifestation pour protester contre cette nouvelle attaque. Une centaine de Palestiniens ont été blessés lors des affrontements qui ont éclaté et une cinquantaine d’arrestations ont eu lieu.

Selon France 24, « des incidents avaient déjà éclaté mercredi à Jérusalem. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux et par les médias locaux montraient des employés arabes travaillant dans des commerces du centre-ville et des journalistes être agressés violemment par des jeunes juifs »

Les menaces de l’État israélien face à la colère palestinienne

Ces affrontements se sont étendus à la bande de Gaza d’où trois roquettes ont été tirées samedi soir, une étant interceptée par le bouclier anti-missile israélien, une autre s’étant écrasée dans un terrain vague et une s’étant abattue sur la bande de Gaza. Le ministre de la défense israélien Benny Gantz a déclaré que l’armée « était prête à la possibilité d’une escalade ». Et que, en cas de nouveaux tirs de roquettes, « Gaza sera durement touchée […] et les dirigeants du Hamas en seront les responsables. » Face à cette colère des Palestiniens, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, lui, déclaré de façon hypocrite que « Nous garantissons la liberté de culte comme chaque année, pour tous les habitants et tous les visiteurs de Jérusalem ». Une affirmation mensongère au vu de la façon dont l’État israélien traite la communauté palestinienne, et protège les suprématistes juifs.

Alors qu’Israël a quasiment éradiqué le Covid-19 grâce à une campagne de vaccination massive, la communauté palestinienne a été largement exclue du processus. Alors que la campagne a commencé dès le mois de janvier, il a fallu attendre trois mois pour que les travailleurs palestiniens légalement employés par Israël commencent à se faire vacciner.. Pour le reste des territoires palestiniens, dont les territoires occupés par Israël, la situation reste extrêmement compliquée et Israël s’est déchargé de toute responsabilité vis-à-vis des territoires qu’elle occupe.

Depuis dimanche soir, des barrières ont été retirées et les Palestiniens ont accès à une promenade autour de la vieille ville. Mais la présence policière persiste et un groupe de Palestiniens célébrant le retrait des barrières en brandissant un drapeau palestinien ont été chassés par la police. La situation reste très tendue, et alors que Joe Biden a confirmé que l’ambassade des USA resterait à Jérusalem, il est plus que nécessaire de soutenir le peuple palestinien contre la répression de l’Etat israélien et les attaques de suprémacistes anti-musulmans.


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