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La convivialité selon PSA

PSA Mulhouse : Vous êtes viré, venez fêter ça avec nous !

Vincent Duse Aujourd’hui, vendredi 12 juin, c'est le dernier jour de fonctionnement de la chaîne de montage de la C4/DS4. A partir du lundi 15 juin nous passerons définitivement en mono-flux (un seule chaîne de montage pour 3 véhicules), avec, au passage, 450 intérimaires et salariés en CDD envoyés à Pôle Emploi, sans aucune autre perspective que de devoir se débrouiller.

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Dans un grand geste d’humanité, la direction et certaines organisations syndicales ont décidé d’organiser pour l’ équipe de l’après-midi un moment de convivialité de 10 minutes accolé à la pause de 21 minutes, pour fêter le passage au mono-flux. Tous les salariés sont invités à prendre un pot, avant d’être mis en fin de mission ou, pour les embauchés, mutés sur la chaîne 2008 et bientôt aussi C4/DS4.

Une jeunesse précaire sacrifiée au nom de la course au profit

Le démontage de la chaîne C4/DS4 est une attaque contre l’ensemble des salariés du site de Mulhouse et en particulier du montage, qui verront leurs conditions de travail se détériorer avec la poursuite du plan de suppression d’emplois. Mais le sadisme dont fait preuve la direction du site est à vomir. 450 salariés mis au chômage, la plupart des précaires venant des quartiers populaires. Affectés aux postes les plus difficiles, obligés de courir toute la journée, sans compter les over-times de 10 minutes presque tous les jours, travaillant les jours fériés, les samedis, en contre-tournée (ce qui implique de quitter l’usine à 20h32 le vendredi et de devoir y être de retour le lendemain à 5h37), le tout pour un salaire de misère, puisque les intérimaires sont payés au coefficient le plus bas à 1100 euros nets mensuels. Comme disait un intérimaire, « si tu ne fais pas des heures supplémentaires tu ne peux pas vivre avec un tel salaire », alors que les « grosses têtes » du groupe reçoivent 300 millions de retraite.

Colère, humiliation et grève

Les intérimaires ne décolèrent pas. Pour exemple, 7 intérimaires de la chaîne C4/DS4 ont débrayé pendant 10 minutes 5 fois ces deux dernières semaines, contre l’over-time mais surtout pour exprimer leur colère envers le « système PSA » qui conçoit que, puisqu’ils sont précaires, tous les abus sont justifiés. Le moniteur du secteur, un ouvrier professionnel qui fait office de bras droit du chef, a décidé que chaque intérimaire ne serait remplacé sur son poste qu’une fois par jour pour aller aux toilettes ou pour se rendre à l’infirmerie. Tu demandes à te faire remplacer et tu dois attendre 3 heures quand on ne te dit pas d’y aller pendant ta pause repas. Les contrôles du travail sont réguliers, il faut respecter le standard de travail sous peine de recevoir une brimade. La pression est permanente. Pour casser le petit groupe d’intérimaires grévistes, la direction a anticipé la fin de mission pour deux d’entre eux. On a dit à l’un des deux, le samedi à 13h11, qu’il était en fin de mission, sous prétexte qu’il aurait insulté son chef. La direction l’a fait accompagner jusqu’aux vestiaires par la sécurité générale, la « police de PSA », puis jusqu’au bus par peur d’une réaction de sa part. Des incidents ont eu lieu dans les bus jeudi dernier :dans la mesure où les intérimaires sont à cran, et qu’ils craignent pour leur avenir, ils sont prêts à exploser à la moindre occasion.

Un cynisme inouï

Et pendant ce temps-là, la direction prépare son petit moment de convivialité, quel cynisme ! La CGT du site a appelé à boycotter cette mascarade. Il faut en finir avec cette situation où ces travailleurs, qui sont comme nous, obligés de vendre leur force de travail, puissent être traités de la sorte. Se battre à leurs côtés pour imposer l’embauche en CDI de tous et chacun est la seule chose juste que l’on puisse faire.


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