Ce jeudi, alors que 2 millions de personnes ont manifesté à travers toute la France, dans plusieurs dizaines de lycées des élèves ont exprimé leur rejet de la réforme. C’est notamment le cas du lycée Jean Macé, à Rennes, qui a été bloqué pour la première fois depuis 4 ans.

Les lycéens, principalement des élèves de première et de terminale, se sont retrouvés tôt le matin pour mettre en place les poubelles et condamner l’entrée. « Quand tout était en place, on a mis de la musique. On était une soixantaine et c’était une ambiance très festive » raconte Paul*, élève en classe de première.

Peu après, les prises de paroles ont commencé. « On a fait tourner le mégaphone. On a exprimé notre rejet de la réforme et on a insisté sur l’importance de soutenir les travailleurs, ainsi que la nécessité de la méthode du blocus pour nous, étant donné qu’on a aucun autre moyen de s’exprimer ». Des professeurs étaient également là en soutient.

Aux alentours de 10 H, des étudiants de l’IEP de science politique et de la prépa lettre de Chateaubriand ont rejoint le blocus afin de former un cortège commun de près de 250 personnes, avant de rejoindre la manifestation dans le centre de Rennes.

« C’est grâce à l’assemblé générale que le blocus a réussi »

Les jours qui ont précédé le blocus, plusieurs lycéens se sont mis en tête d’organiser une assemblée générale en amont. Pour cela, ils ont distribué des tracts et coller des affiches dans leur établissement. Le mardi, deux jours avant le blocus, ils étaient près d’une quarantaine à s’être réunis devant le lycée.

« Après discussion, on a voté le blocus et on a fait tourner une feuille de contact. Après quoi, on a créé un groupe Télégramme avec tout le monde pour organiser le blocus. C’est grâce à l’assemblée générale que le blocus a réussi, ça nous a permis d’évaluer nos forces et de se préparer en amont » nous raconte Paul.

Alors que la mobilisation ce jeudi a servi de tour de chauffe dans les lycées, s’atteler à la préparation de la suite doit être la priorité. S’il va falloir élargir le nombre de lycéens mobilisés, l’un des outils indispensables pour le faire peut-être les assemblées générales.

En effet, contre les pressions institutionnels et académiques à la dépolitisation, les lycéens n’ont pas d’autre choix que de s’organiser. « Pour construire une riposte lycéenne à la réforme, on va devoir multiplier les assemblées générales » conclue Paul.

*Les prénoms ont été modifié