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La Macronie en crise

Municipales. LREM en opération pour « limiter la casse »

A un peu plus d'un mois des élections municipales, les divisions des listes et les perspectives possibles de débâcles s'accumulent pour La République En Marche. L'objectif semble désormais avoir changé, passant d'une volonté de s'ancrer profondément dans le pays à celui de limiter la casse.

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Bien sûr, il serait aventuriste de prévoir avec certitude quels seront les résultats des prochaines élections municipales. Les élections présidentielles de 2017, qui devaient à coup sûr couronner François Fillon, appellent ainsi à la prudence. Toutefois, il est possible de voir quelques tendances, notamment concernant la dynamique actuelle de La République En Marche (LREM). Et force est de constater que les voyants sont loin d’être au vert pour le parti présidentiel.

En soi, les élections municipales sont centrales pour LREM, constituer à l’occasion des élections présidentielles, et qui manque assez logiquement d’ancrage territoriaux, à l’exception des quelques « poids lourd » qui se sont investis au côté d’Emmanuel Macron. L’objectif clair, et ce depuis le début du quinquennat, était bien de réaliser une razzia en mars 2020, pour dynamiser la fin du quinquennat et préparer l’échéance présidentielle de 2022.

Sauf que l’élan jupitérien des premières heures, qui masquait mal les faiblesses déjà visible de la macronie que nous avions identifié dès son élection sur Révolution Permanente, n’est plus. Les couacs multiples, les démissions de ministres emblématiques et la multiplication des affaires ont mis en lumière une série de brèches par en haut, tandis que le mouvement des Gilets jaunes, puis la contestation de la réforme des retraites qui était censée être débattue après les municipales, ont fragilisés à la base le régime Macron. Dernier exemple en date, le scandale autour du rejet de l’allongement du congé de deuil en cas de décès d’un enfant, voté par la majorité présidentielle à l’assemblée nationale. Alors que l’effritement de sa base sociale de « centre-gauche », heurtée tant par la médiatisation des violences policières contre les manifestants que par le tournant de l’Acte II sur les questions régaliennes, et la perte quasi-définitive de l’électorat des classes populaires se conjuguent avec une forme d’isolement institutionnel visible au travers des prises de position défavorables à la politique du gouvernement du corps de l’Armée ou bien encore du Conseil d’Etat, un nouveau problème s’ajoute pour la mcronie : celui de l’émergence visible de divisions à l’intérieur même de LREM.

La conquête d’un maillage territorial important s’éloigne pour LREM

Aujourd’hui, il semble assez clair que le bilan sera globalement négatif pour LREM, dans le monde rural et dans les petites et moyennes villes. A tel point qu’il a été préconisé de ne pas afficher le logo et le nom du parti sur le matériel de campagne, pour un sobre et discret « soutenu par LREM » et que le gouvernement a cherché à camoufler en amont cette éventuelle déconvenue, avec la fameuse circulaire Castaner qui entendait invisibilisé les résultats des partis dans les villes de moins de 9000 habitants, soit 96% des communes du territoire et 50% du corps électoral. Là encore, la manœuvre a pitoyablement échoué, la circulaire Castaner ayant été retoquée par le Conseil d’Etat.

Concernant les grandes villes, le constat est tout aussi contrasté. Certes, les « bastions LREM », comme Lyon devraient rester sous giron macroniste. Par un jeu d’alliance, en particulier avec Les Républicains, une série de ville moyenne ou de ville importante comme Toulouse pourraient être gagnées à LREM. Toutefois, dans des villes importantes comme Marseille ou Lille, le scénario de la victoire et loin d’être acquis.

Mais ce qui marque aussi la campagne municipale de LREM, c’est la division. En effet, un phénomène de multiplication de listes issues de la majorité présidentielle est à l’œuvre. Le cas le plus grave est sans nul doute celui de Paris, où la bataille entre Griveaux et Villani, qui a été officiellement exclu de LREM, pourrait coûter à terme la conquête de cet mairie ô combien stratégique. La palme du ridicule revient à Biarritz, ou deux ministres ont faillis s’affronter avant que le président Macron en personne ne demande aux deux... de renoncer à se présenter.

Edouard Philippe envoyer au front : Aveu de faiblesse et tactique pour éviter le Bérézina

En ce sens, la candidature d’Edouard Philippe à la mairie du Havre a de quoi, à première vue, étonner. Le premier ministre est envoyé directement au front, malgré une popularité en chute libre, dans une ville dont il a été certes maire, mais qui est aussi l’une des capitales de la contestation sociale.

Cette candidature est à la fois un aveu de faiblesse, puisqu’il semble indispensable pour la Macronie d’envoyer ferrailler le premier ministre pour avoir une chance de gagner la mairie du Havre, mais aussi une opération visant à sauver les meubles. En effet, une victoire d’Edouard Philippe serait avant tout une forme de « légitimation électorale » pour le gouvernement, tout autant qu’une défaite en serait un camouflet retentissant. Un jeu dangereux donc, qui illustre à merveille les contradictions et les faiblesses de la Macronie à l’approche de l’échéance des municipales.


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