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RÉPRESSION

Nantes. Répression des livreurs : jusqu’à 500€ d’amende pour exercer leur métier

A Nantes, un arrêté municipal interdit les scooters en zone piétonne, empêchant les livreurs de faire leur travail correctement. Mobilisés devant la mairie, ils exigent le retrait de toutes les amendes et la fin du harcèlement policier qu'ils subissent.

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Crédits photo : LOIC VENANCE/AFP

À Nantes, l’interdiction des scooters en zone piétonne s’avère être une mesure délétère pour les livreurs des plateformes comme Uber Eats, Deliveroo, Fritchi… Ils se retrouvent, chaque semaine, à cumuler des amendes suite au stationnement de leur véhicule dans l’exercice normal de leur activité. Pourtant, la mairie de Nantes avait promis de ne pas leur administrer d’amendes jusqu’au mois d’avril, période qui, selon le gouvernement, promet un retour à « la vie normale ». Pour donner suite à cette situation injuste, les livreurs nantais sont en lutte contre la mairie et exigent un retrait de la totalité des amendes reçues depuis le lundi 8 Mars 2021, ainsi que cesse le harcèlement policier qu’ils subissent. Ces derniers refusent toute négociation avec la municipalité avant l’acceptation de la première revendication.

« L’ubérisation » est un terme nouveau qui désigne l’entrée d’un nouvel intermédiaire entre un utilisateur et un prestataire. Ce terme est né de l’observation des effets de la firme « Uber » sur l’économie. Il témoigne d’une nouvelle adaptation du capitalisme, qui parvient à maintenir une exploitation sur l’individu, tout en supprimant le statut salarial. En effet, les « livreurs Uber Eat », bien que disposant d’un statut d’auto-entrepreneur, dépendent totalement de la plateforme « Uber ». Ainsi, nous pouvons observer l’émergence d’une nouvelle catégorie de travailleurs précaires : des individus qui travaillent à la mission et qui sont traités fiscalement comme des indépendants, subordonnés à une plateforme, qui, tout en récoltant un revenu sur les « les frais de service » (la mise en relation entre utilisateur et prestataire), s’affranchissent de toutes les obligations qu’implique un contrat salarié. La facilité d’accès au travail de livreur, mis en relation avec un climat particulièrement marqué par le chômage et un contexte favorisant la demande en livraison, attire indubitablement une population déjà précaire et souvent racisée, désireuse de travailler.

Les livreurs n’ont jamais cessé de travailler durant la crise sanitaire. Pire, la demande a même explosé en cette période, puisque les mesures gouvernementales interdisent la consommation sur place ainsi que la vente à emporter après 18h pour les restaurants.Cette population déjà précarisée par un statut flou, s’avère être en première ligne de la politique répressive des autorités. A Nantes, l’interdiction des scooters sur les zones piétonnes rentre donc en conflit avec la gestion de la crise sanitaire du gouvernement. Le couvre-feu à 18h cause une augmentation significative de la demande en livraison et incitent les livreurs à travailler sur ce créneau pour pouvoir rester rentable. En résulte une explosion des contraventions pour ces livreurs, qui se retrouvent avec des amendes pouvant aller jusqu’à 500€ par semaine. Encore une fois, ce sont les plus précaires qui se retrouvent à payer les conséquences de la gestion catastrophique de la crise sanitaire par le gouvernement et à subir la répression qui en découle. Face à cet étalage constant de mépris, les livreurs sont de plus en plus nombreux à s’organiser et à lutter pour des conditions de travail plus digne. On peut notamment citer la grève des livreurs Fritchi débutée en Mai dernier, qui, après un mois et demi de grève, a réussi à obtenir la régularisation de 100 livreurs sans-papiers.


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