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En pleine grève mondiale pour le climat

Naufrage du Grande America : 2 200 tonnes d’hydrocarbures se dirigent vers les côtes françaises

C'est une bien belle manière de célébrer la grève mondiale pour le climat. Depuis mardi, le naufrage du Grande America, un navire italien, provoque le déversement de centaines de tonnes de fioul dans l'Atlantique.

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Le Grande America, navire battant pavillon italien, a sombré par près de 5km de fond mardi dernier, après plusieurs jours en proie à un incendie. Parti d’Hambourg quelques jours plus tôt pour rallier Casablanca, le bateau a coulé à un peu plus de 300km au nord-ouest de La Rochelle. L’équipage a pu, lui, être secouru.

Ce que transportait le navire est encore flou : en effet, on parle de 2 200 tonnes de fioul dans les soutes, qui ont pour l’instant deux nappes d’hydrocarbure dérivant déjà vers les côtes françaises. De plus, FranceInfo parle de 2 210 véhicules et 365 conteneurs, dont 45 de matières dangereuses. Concernant ces derniers conteneurs on sait qu’il y aurait au moins 100 tonnes d’acide chlorhydrique et 70 tonnes d’acide sulfurique. La réalité est que la catastrophe ne peut pas encore être mesurée. Le transporteur précise que « 34 de ces conteneurs étaient entreposés sur le pont supérieur, le reste à l’intérieur du navire », mais on ne sait pas encore s’ils y resteront. D’après les estimations, les deux nappes d’hydrocarbures se dirigeant vers le littoral avancent à environ 30km/h, elles pourraient atteindre les côtes françaises « dimanche ou lundi », selon les dires du ministre de la Transition écologique, François de Rugy. Mais le navire continue peut être de libérer des parties de sa cargaison, les suites sont donc inconnues.

Un pompage d’une partie de la nappe par des navires et des avions dédiés à ce type d’opérations devrait être tenté à partir de samedi, si les conditions météorologiques – trop compliquées pour l’heure – le permettent. « Nous suivons avec évidemment beaucoup, beaucoup, beaucoup d’attention la situation », a quant à lui déclaré le Premier ministre, Edouard Philippe.

Un navire jugé défectueux à plusieurs reprises

Il va maintenant falloir établir les responsabilités des uns et des autres dans ce drame, et savoir s’il aurait pu être évité. Une enquête a été ouverte.

Le Grande America avait été jugé défectueux plusieurs fois par les autorités de surveillance. C’est ce que dénoncent plusieurs associations de protection de l’environnement. Depuis sa mise en eau en 1997, le navire avait dû à plusieurs reprises être immobilisé après que des déficiences importantes aient été constatées. Ce fut notamment le cas en 2010, lorsqu’il fut bloqué 9 jours dans le port de Tibury (Royaume-Uni), une mesure exceptionnelle, supposée permettre, donc, de résoudre ses déficiences. Cela n’a semble-t-il pas été suffisant : 14 des 35 insuffisances constatées alors concernaient la sécurité incendie...

Une situation qui fait écho à plusieurs marées noires qui ont touché les côtes françaises ces dernières décennies. Des armateurs autorisent des navires à transporter des matières dangereuses en passant outre les règles de sécurité, qui seraient trop coûteuses économiquement. Ce qui aboutit à ce genre de drames écologiques. Tout le monde se rappelle de la gigantesque marée noire provoquée par le naufrage de l’Erika en 1999, qui avait déversé plus de 30 000 tonnes d’hydrocarbures et souillé 400km de côtes bretonnes, tuant des centaines de milliers d’oiseaux. Un accident pour lequel Total avait fini par être reconnu responsable par la Cour de Cassation, après plus de 7 ans d’instruction. Un épisode qui – même si les conséquences seront moindres aujourd’hui – n’a pas servi de leçon au moment d’autoriser la navigation à des navires qui ne répondent pas aux normes de sécurité…

Au delà des conséquences directes sur les côtes françaises dans les jours à venir, et des dégâts écologiques que ce naufrage va causer dans tous les cas, il faut souligner que ce sont près de 100 bateaux qui coulent chaque année dans le monde d’après BFMTV, c’est-à-dire un tout les 3 ou 4 jours. Le président de l’association de protection de l’homme et de l’environnement Robin des Bois, précise que concernant les gros navires, un incendie se déclare environ une fois par mois. C’est donc un problème récurrent que connaissent les transporteurs navals, mais qui se poursuit sans remise en cause réelle ; ce qui s’explique par intérêt économique : quand on sait qu’environ 90 % du commerce mondial transite par transport maritime, les entreprises ne risqueront pas de réduire leur profit pour éviter ce type de catastrophe. Une nouvelle illustration de l’incompatibilité entre le capitalisme et la préservation d’un environnement sain.

Crédit photo : Loic Bernardin - Marine Nationale - AFP


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