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Interview dans le Monde

« On aurait dû tout arrêter » : Agnès Buzyn accable la gestion gouvernementale de l’épidémie

Dans une interview accordée au Monde ce 17 mars, Agnès Buzyn est revenue sur la gestion de l’épidémie et le maintien des élections décidé par le gouvernement, un maintien des municipales dans lequel est intervenu des querelles politiciennes entre LR et LREM. Des choix qu’elle regrette a posteriori et qui pointe à nouveau la gestion plus qu’erratique et dangereuse du gouvernement qui se plaît désormais à fustiger l’indiscipline de la population pour mieux imposer une gestion répressive de l’épidémie.

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« Je pleurais », « depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée ». C’est par ces mots qu’Agnès Buzyn, dit exprimer ses regrets d’avoir quitté le ministère de la Santé pour briguer la Mairie de Paris, dans une interview publiée dans Le Monde ce 17 mars.

Regrettant la tenue des élections municipales, elle affirme notamment avoir eu conscience dès le départ de la gravité de l’épidémie : « Je pense que j’ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J’ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. Je rongeais mon frein. » Dès lors, pourquoi tout lâcher pour remplacer Griveaux ? « Ni Emmanuel Macron ni Edouard Philippe ne m’ont mis la pression. Mais je recevais des milliers de textos me disant : “Il n’y a que toi…” Je me suis dit que je n’allais pas laisser La République en marche dans la difficulté… Paris est un beau mandat. J’ai appelé moi-même le président pour lui dire que j’y allais. »

Des déclarations qui indique que si Buzyn a agit en connaissance de cause, sachant « que la vague du tsunami était devant nous »…montrent en définitive que le gouvernement n’était pas moins informé, au regard de l’expérience de la Chine, et plus proche de l’Italie. Ainsi, cette confession d’Agnès Buzyn met à nu tout le discours du gouvernement et la propagande macronienne durant des semaines, mais elle rappelle le caractère erratique de la gestion de l’épidémie par le gouvernement : La ministre de la Santé « savait », tandis qu’Emmanuel Macron s’affichait au théâtre pour nous convaincre qu’il était possible de continuer à vivre une vie normale. Elle « savait », alors que le gouvernement annonçant le maintien du premier tour des municipales. Un véritable scandale, qui en dit long sur la soi-disant « transparence » du gouvernement depuis le début de cette crise sanitaire.

Alors qu’aujourd’hui ce même gouvernement, en père fouettard, vient sermonner la population qui « manque de rigueur » et de « discipline », ces déclarations éclairent bien la culpabilité du gouvernement dans l’évolution de la situation !


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