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PSA Mulhouse : des conditions de travail inhumaines, 50 postes de supprimés au montage

Avec le contexte de crise sanitaire et de crise économique, le groupe PSA tente par tous les moyens de faire des économies afin de préserver ses profits. Apparemment, les 3 milliards de bénéfices de l'entreprise valent plus que la vie de ses salariés.

Vincent Duse

10 juillet 2020

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Crédits photo : SEBASTIEN BOZON / AFP

Avec le contexte de crise sanitaire, le site de PSA Mulhouse a redémarré en juin la production de véhicules sur une seule équipe dans les usines dites terminales, c’est-à-dire là où se fabriquent les véhicules terminés. Devant le peu de production et, surtout, pour faire des économies, avec une partie des salariés en chômage partiel donc rémunérés par les fonds publics et non pas par l’entreprise, PSA a décidé d’aller encore plus loin dans l’économie en ne faisant travailler certains salariés que le matin. Mais tout ça ne résulte que d’une politique de recherche permanente de gains de productivité. Résultat : une partie des salariés travaille de façon intensive pour que cela soit le plus rentable possible.

Au montage, une nouvelle répartition de la mort

La direction du site a décidé d’une nouvelle répartition du travail suite à la baisse de la cadence horaire de 29 voitures par heure à 26. Suite à cela, elle va donc supprimer 50 postes dans les différents secteurs du montage. Une répartition qui coince : les postes étant tellement chargés, personne ne peut tenir son poste sans une aide. Avec seulement trois voitures en moins, supprimer 50 postes équivaudrait à une mise à mort des salariés. Mais pour la direction, les profits passent toujours avant la vie des travailleurs. Sous couvert de difficultés financières et prenant le prétexte de la crise économique, le groupe PSA compte bien licencier le plus possible afin de toujours faire plus d’économies. Pourtant, le groupe omet souvent de mentionner ses 3 milliards de bénéfices et le rachat d’autres groupes tels que Fiat. Plus encore, dans ce contexte, imposer de tels remaniements et licenciements permet aux patrons de tester les salariés, de leur faire baisser la tête. Ainsi, au montage par exemple, plus de 300 intérimaires ont été licenciés quand d’autres sont convoqués pour être mutés à l’usine voisine de Sochaux. Autant de pressions qui font monter l’inquiétude chez les salariés.

Pour couronner ces conditions de travail dignes du Moyen-Âge, beaucoup de salariés travaillent 6 jours sur 7 avec le samedi d’obligatoire, commencent à 5h15 le matin, finissent le samedi à 13h06 et recommencent le lundi à 5h15 de façon presque non-stop. Même le 14 juillet, ils sont obligés de travailler, alors que le travail les jours fériés ne peut être basé que sur le volontariat.

Avoir un plan de bataille pour gagner c’est possible

Mais faire un constat est une chose, proposer un plan de bataille en est une autre. Pour gagner cette bataille qui est une question de vie ou de mort pour beaucoup de salariés, il faudrait commencer dès maintenant un front unique ouvrier, les attaques du gouvernement et du patronat touchant tous les salariés, syndiqués ou non. Il faudra se battre pour des postes supplémentaires et pour que tout le monde puisse travailler sans perte de salaire. Les travailleurs produisent, c’est à eux de décider.


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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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