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#NosViesPasLeursProfits

PSA, Toyota, Bombardier, Renault : face au virus, les ouvriers imposent l’arrêt de la production

Alors que de nombreuses entreprises tentent de maintenir la production en dépit des risques encourus par les salariés, les ouvriers s’organisent pour imposer l’arrêt. A PSA, Toyota, Bombardier ou Mercedes, les débrayages et droits de retrait ont ainsi conduit les directions d’entreprises à revenir sur leur volonté de maintenir coûte que coûte l’activité.

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Crédit photo : PHOTO ARCHIVES PIERRE ROUANET - VDNPQR

Défendre notre santé contre leurs profits

Alors que la semaine dernière les grèves se multipliaient en Italie pour obtenir l’arrêt de la production derrière le mot d’ordre : « nous ne sommes pas de la chair à canon », l’extension de l’épidémie et les annonces du gouvernement qui a fait fermer les commerces « non essentiels » depuis samedi soir génère de la contestation dans de nombreuses entreprises en France.

En effet, alors même qu’ils produisent des biens « non essentiels », voitures, trains, restauration rapide, … de nombreux ouvriers sont contraints de continuer à travailler malgré les risques qu’ils encourent. Après les droits de retrait chez Transdev pour exiger des moyens pour contrer l’épidémie dans les transports publics franciliens au début du mois, on a ainsi pu assister récemment à des droits de retrait dans l’automobile comme à PSA Mulhouse et Trémery, deux usines dont des salariés avaient contracté le coronavirus. Finalement, et sous la pression des travailleurs, le groupe PSA a annoncé ce matin l’arrêt de la production.

Du côté de Renault Sandouville, après le dépôt lundi d’un droit de retrait par la CGT et FO « pour danger grave et imminent », un CSE s’est tenu et a annoncé la fermeture de toutes les usines du groupe pour au moins une semaine. Une procédure similaire avait été lancée à Renault Cleon, où la CGT réclamait la fermeture de l’usine dès lundi. Comme l’expliquait Pascal Le Manach, secrétaire adjoint du syndicat CGT Renault « Comment concevoir sérieusement que l’on puisse participer au freinage du virus si les salariés du site continuent à s’entasser, à se changer dans les vestiaires, à manger et à travailler les uns sur les autres le jour, la nuit et le week-end ? ». Si les deux usines ont été arrêtées, Renault entend poursuivre l’activité dans la logistique (Cergy, Sofrastock) et à Lardy (essais moteurs), sous prétexte que des « moyens de prévention peuvent être mis en place » Un nouveau CSE est prévu demain.

A l’usine Bombardier de Crespin, face aux mesures très minimales et impossibles à respecter prises par la direction, le syndicat SUD a menacé la direction d’une procédure de danger grave imminent, et fini par obtenir l’arrêt de la production. Une victoire qui a donné des idées à d’autres travailleurs, comme à Toyota Onnaing, où un débrayage avait lieu hier après-midi dans l’atelier de peinture pour exiger un arrêt de la production, obtenu par la suite à l’issue d’un CSE extraordinaire tenu hier à 17h30 et qui a acté la fermeture de l’usine à partir de mercredi.

Une dynamique similaire à celle qui a pris en Italie et en Espagne, où les travailleurs d’entreprises telles que Fiat, Chrysler, Ikea ou Mercedes sont entrés en lutte derrière des slogans tels que « contre les patrons et le coronavirus » ou « la santé avant leurs profits », et ont obtenu l’arrêt de la production ou de meilleures conditions sanitaires.

Arrêt de la production : les intérimaires doivent être protégés

S’il faut célébrer la capacité des travailleurs à imposer la fermeture de leurs usines, même face à des entreprises multinationales, l’arrêt de la production pose une question brûlante, celle de la situation des intérimaires et des salariés des sous-traitants, dont l’activité est menacée par le chômage technique mis en place.

En effet, si les salariés des usines vont voir leurs revenus baisser à cause du chômage partiel - ce qui invite à exiger un chômage partiel rémunéré à 100% du salaire (part variable incluse), payée intégralement par le patron en prenant sur les profits – les intérimaires et salariés des sous-traitants risquent de perdre tout simplement leur emploi. Cela serait une attaques en règle contre l’ensemble du monde ouvrier, aussi l’interdiction des licenciement est-elle impérative. En effet, les syndicats ne peuvent se contenter de lutter pour défendre la santé des salariés en CDI, et doivent également revendiquer des mesures de chômage partiel à destination des intérimaires en exigeant le paiement de la totalité de leur salaire sans perte, ainsi que leur embauche et la ré-internalisation des activités sous-traitées.


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