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La barbarie sioniste continue

Palestine. Un bébé tué en Cisjordanie, un an après l’opération Bordure Protectrice

Des colons israéliens ont tué ce vendredi 31 juillet un bébé de 18 mois. Il a été brulé vif dans l'incendie criminel de la maison où il dormait avec sa famille. Ses parents et son frère de quatre ans ont été grièvement blessés. Le jour même des milliers des jeunes palestiniens sont sortis dans les rues de Cisjordanie pour affronter l'armée israélienne avec comme seules armes des pierres, exprimant leur légitime colère après cet horrible assassinat. Deux jeunes palestiniens ont trouvé la mort dans ces affrontements.

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Mariana Cano

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Pour calmer les esprits, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a parlé « d’acte de terrorisme » de la part des colons israéliens. Ce que craint tel Aviv, c’est une nouvelle Intifada. Le gouvernement essaye de faire croire qu’il serait « impartial » et que justice sera faite. Il veut faire croire à l’utopie d’une « démocratie » israélienne. Ces allégations sont fausses. Tsahal continue à tuer des jeunes au lendemain de l’assassinat du bébé. Le gouvernement de coalition droite-extrême droite israélien soutient, en dernière instance, les colons dans leurs exactions et c’est lui qui encourage la haine, le racisme et la colonisation des terres palestiniennes. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité Nationale Palestinienne (ANP), tente de donner crédibilité à une solution qui viendrait de la Cours Pénal Internationale. Ramallah a déposé plusieurs dossiers pour crimes de guerre contre l’Israël.

Côté Gaza, maintenant,un an après les attaques d’Israël contre la frange occidentale de l’ANP, les conditions de vie ont empiré. Des familles entières séparées et désintégrées. De leurs maisons, il nereste parfois qu’un mur. Souvent un tas des décombres. Ni eau, ni gaz. Des milliers de Palestiniens qui n’ont pas de toits. Les enfants ont grandi trop vite, mutilés par milliers, avec des séquelles psychologiques atroces.

Mountasser, 11 ans, et déjà plusieurs tentatives de suicide

Pour ce qui est des enfants de Gaza, nous venons d’apprendre, le mois dernier, une triste nouvelle. Source d’indignation. Pendant l’Opération Bordure Protectrice, quatre jeunes garçons âgés de 9 à 11 ans jouaient sur la plage de Gaza. C’est alors qu’ils ont été touchés par des frappes israéliennes. L’enquête israélienne sur la mort de ces quatre enfants a été close le 11 juin 2015, sans que personne ne soit condamné. Mountasser, lui, a rechapé à ce missile israélien qui a tué son frère et trois de ses cousins sur la plage. A 11 ans, il a déjà fait plusieurs tentatives de suicide.

8 juillet 2014. Bordure Protectrice

Il y a juste un an, au cours des mois de juillet et d’août 2014, l’Etat terroriste d’Israël attaquait une fois de plus le peuple de Palestine. Le 8 juillet commençait une série de raids et de bombardements aériens meurtriers, suivis d’une offensive terrestre, lancée le 18 juillet, laissant des milliers des Palestiniens sous les décombres. La justification des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas depuis la bande de Gaza ainsi qu’au réapprovisionnement en armement de la formation islamiste en détruisant pour cela les tunnels creusés entre la bande de Gaza et l’Egypte.

Tout commence en réalité pendant le mois de juin, à la suite de l’enlèvement de trois adolescents israéliens et la découverte des corps, quelques jours après. Tel-Aviv accuse la direction du Hamas de ces assassinats, malgré l’absence de revendication de la part du mouvement islamiste qui dirige la Bande de Gaza depuis 2006.

Le 8 juillet, l’opération commence. Durant le conflit, qui a duré 51 jours, 2.251 palestiniens ont été tués, dont 551 enfants. Plus de 10.000 blessés, amputés, handicapés à vie, une situation terrible pour ce qui reste des hôpitaux qui manquent cruellement de moyens. Arrive un moment au cours duquel il n’y a plus d’anesthésie pour les opérations. Aujourd’hui, ce sont les prothèses et les fauteuils roulants qui manquent. Coté israélien 73 personnes ont été tuées dont 67 soldats.

Ni eau potable, ni courant. Une situation économique catastrophique

Sur cette étroite bande de terre qui est le territoire le plus densément peuplé de la planète, les écoles, et les hôpitaux ont été détruits, de même que le réseau routier, plus de 12.000 maisons, 100.000 étant gravement endommagées. Les sans-abris survivent, depuis, sous des tentes. Les réserves d’eau potable ont été aussi prises pour cible, en 2008-2009, déjà, et en 2014. Aujourd’hui, l’assainissement des eaux présente un problème majeur à Gaza, avec un terrible manque d’infrastructure. Dans ce territoire palestinien, le dessalement des eaux est un enjeu crucial mais cette infrastructure est extrêmement coûteuse et Israël en garde le monopole. 450.000 colons israéliens utilisent plus d’eau que l’ensemble de la population palestinienne, composée de 2.3 millions de personnes. Les habitants de Gaza ne peuvent pas consommer l’eau du robinet. Beaucoup sont contraints de creuser des puits, mais c’est de l’eau salé qui ressort. Côté israélien, des piscines et des jardins arrosés. Côté palestinien, on se rend au puits avec un seau.

La seule usine génératrice d’électricité de Gaza ainsi que les lignes électriques ont été bombardées l’été dernier. Israël a ainsi le monopole sur l’électricité. La compagnie publique israélienne décide depuis des coupures pour la Cisjordanie occupée, en raison de soi-disant impayés de l’ANP. Gaza souffre déjà des pénuries d’électricité et n’a d’électricité qu’une partie de la journée. Les générateurs ne fonctionnent que par intermittence, compte-tenu du siège israélien qui limite l’approvisionnement en carburant. L’électricité est délivrée par tranches de huit heures avec des fréquentes coupures. Il suffit d’imaginer ce que peut être la vie de tous les jours avec huit heures d’électricité entrecoupées.

1,8 million de personnes entassées sur 362 km2.« Bordure Protectrice » a enfoncé encore un peu plus la population de Gaza, dans un état de marasme économique et de désespoir dont il est difficile de trouver un équivalent. Selon la Banque mondiale, le territoire palestinien enregistre le plus fort taux de chômage au monde, à 40%. Parmi les jeunes, qui composent l’essentiel de cette population, le chiffre grimpe au-delà de 60%.

En réponse à la demande d’adhésion de la Palestine à la Cour Pénale Internationale, Israël a répondu en bloquant le transfert de 106 millions d’euros des taxes collectées pour le compte de l’ANP. Depuis les Accords d’Oslo en 1993, Tel-Aviv collecte pour le compte de l’Autorité palestinienne des taxes qu’il lui reverse chaque mois. Ces fonds représentent près de la moitié du budget palestinien. Non contents de les bombarder, de détruire leurs écoles, leurs maisons et leurs hôpitaux, de les empêcher d’avoir accès à l’eau et l’électricité, l’Etat d’Israël ne reverse même pas aux Palestiniens les impôts qu’il récolte en leur nom, et qu’il bloque également à cause des dettes cumulées pour l’électricité, l’eau et les services médicaux.

En dix ans, trois opérations militaires contre la Palestine

Pendant l’opération « Pluies d’été » (une appellation d’un cynisme révoltant), au cours de l’été 2006, l’armée israélienne a tué plus de 200 Palestiniens et a en a blessé plus de 1000, dont une majorité de femmes et d’enfants.

Pendant l’opération « Plomb durci », qui a débuté le 27 décembre 2008 et a duré jusqu’au 19 janvier 2009, il y a eu 1315 morts côté palestinien, et 13 côté israélien.

Israël a approuvé l’exécution, la torture et la punition collective ainsi que d’autres graves violations du droit international contre les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza.

Depuis le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000, des milliers de Palestiniens ont été tués ou torturés par les forces israéliennes.

Complicité impérialiste

Les puissances impérialistes, de par leur soutien inconditionnel à Tel Aviv, laissent le champ libre à Israël pour continuer et amplifier ses massacres.

Le gouvernement américain est le premier fournisseur d’armement à l’armée israélienne, notamment pour ce qui est des grenades et des obus de mortiers, mais également des avions. C’est le cas du programme de l’armée américaine appelé« War Reserves Stock Allies-Israel »(WRSA-I), dont le principe est de stocker des munitions en Israël, à l’usage des Américains. Les Israéliens peuvent y avoir accès dans des « situations d’exception ».La coopération entre Israël et les États-Unis est très importante dans beaucoup de domaines d’activité militaire. Les États-Unis supervisent la recherche et le développement en armes d’Israël, contribuant au financement d’importants projets de défense israélien comme le char d’assaut Merkavaet le chasseur IAI Lavi. Israël reçoit assistance militaire de la part des États-Unis plus que n’importe quel autre pays au monde.Depuis 1987, Israël reçoit en moyenne chaque année 1,8 milliard de dollars. Cette aide a été portée à 2,4 milliards sous l’administrationClinton. En 2007, les États-Unis ont augmenté de 25% leur enveloppe pour Israël, portant leur subvention à 3 milliards de dollars chaque année pour la décennie à venir.

L’Union Européenne, elle, ne se contente pas de soutenir politiquement et économiquement l’état raciste et colonialiste d’Israël. A la création de l’Etat d’Israël en 1948, le principal fournisseur d’armement était la France. A l’époque,Paris fournit à Israël des équipements militaires tels que le chasseur-bombardier Dassault Mystère II, assiste et soutient le programme militaire nucléaire israélien. D’après le Ministère français de la Défense, les exportations d’armes de la France vers Israël atteignaient, en 2007, 4,81 milliards d’euros.

Le gouvernement « socialiste » de Hollande et Valls a soutenu Israël pendant les opérations meurtrières en 2014, puis en mettant sur un pied d’égalité les tirs de roquettes du Hamas et les raids israéliens.« Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces », avait alors déclaré le président d’un pays qui se définit comme la « patrie des droits de l’homme ».L’été dernier, le gouvernement français avait même interdit les manifestations de soutien au peuple palestinienviolant ainsi le droit fondamental à manifester, et lajustice poursuit encore les manifestants qui ont osé montrer leur solidarité avec la Palestine.

Cet alignement avec le gouvernement israélien s’est encore manifesté après les attentas deCharlie Hebdoet contre l’hyper cacher de Vincennes, quand le président François Hollandea défilé bras-dessus-bras-dessous avec Benjamin Netanyahu. Pour faire l’unité nationale contre le terrorisme, les représentants du gouvernement n’ont pas hésité à se montrer plus unis que jamais… avec le chef d’un grand Etat terroriste.

Palestine, camp de concentration à ciel ouvert

La Palestine est aujourd’hui un grand camp de concentration à ciel ouvert dont le monde entier a connaissance, dont tous les gouvernements des pays impérialistes sont complices et qu’ils financent, le reste du monde ayant décidé de garder le silence.

L’Etat d’Israël est un Etat artificiel, créé comme une enclave impérialiste contre les peuples arabes. Depuis sa fondation, en 1948, il a eu recours à la politique de « nettoyage ethnique » pour constituer un Etat à majorité juive. Pour cela, Israël a massacré et expulsé les Palestiniens de leurs terres en les condamnant à vivre comme des parias dans les camps de réfugiés de Gaza, en Syrie, en Jordanie ou au Liban. Penser qu’on pourrait résoudre le problème historique de la Palestine en « démocratisant » l’Etat d’Israël est complètement utopique, l’Etat d’Israël étant une enclave coloniale armée par les puissances impérialistes. Impossible de transformer cette monstrueuse machine de guerre en une démocratie, car cela va contre sa raison d’être.

Les récentes déclarations de la vice-ministre des Affaires étrangères israélienne montrent le caractère raciste et colonialiste de cet Etat et l’impossible utopie d’une constitution de deux Etats démocratiques. « Toute cette terre est à nous » a déclaré Tzipi Hotovely. Ses propos visaient l’ensemble du territoire palestinien de Cisjordanie occupée et de la bande de Gaza, et tout le territoire palestinien historique. « Toute cette terre appartient au créateur de ce monde et quand il a décidé, il l’a leur a prise et nous l’a donné ». La ministre de la Justice, Ayelet Shaked, a comparé, pour sa part, les Palestiniens à des « serpents », déclarant, à propos des bombardements de l’été 2014 que l’ensemble des victimes palestiniennes, femmes et enfants inclus, étaient « des combattants ennemis » et que « leur sang devrait leur retomber sur la tête. Cela inclut également les mères de martyrs, qui les envoient en enfer avec des fleurs et des baisers. Elles devraient suivre leurs fils, rien ne serait plus juste. Elles devraient partir, tout comme les maisons dans lesquelles elles ont élevé les serpents. Sinon, d’autres petits serpents y seront éduqués ».

Le problème palestinien ne sera résolu ni par Mahmoud Abbas, le président de l’ANP, ni par les régimes arabes complices. Les gouvernements du monde leur tournent le dos, les régimes arabes et le gouvernement égyptien aussi. La punition collective infligée aux Palestiniens cherche à briser la résistance d’un peuple, toujours insoumise, qui tient par la seule chose qui reste au peuple palestinien, le combat pour sa dignité. Sa légitimité est établie, et elle nécessite tout notre soutien et notre solidarité internationale.

La résolution de la tragédie palestinienne ne viendra que par la libération du peuple de Palestine. Ni les directions du Fatah, pro-impérialistes, ni du Hamas,qui font la part belle aux gouvernements bourgeois arabes, ne peuvent y apporter une solution. Seule l’auto-organisation et l’auto-défense du peuple palestinien, et de ses organisations ouvrières et de la jeunesse, ainsi que l’unité avec la classe ouvrière des autres pays arabes permettront d’obtenir une issue en faveur de la libération du peuple palestinien, car la lutte nationale palestinienne est au cœur de la lutte pour la révolution des tous les pays arabes. Par ailleurs, l’unité et le soutien des travailleurs et des jeunes israéliens qui s’opposent à la politique colonialiste est également indispensable. Les travailleurs et le peuple de tous les pays du monde, en commençant par ceux d’Europe et de France en particulier, ont le devoir moral de s’opposer au soutien politique, économique et à l’armement de l’Etat sioniste.

La classe ouvrière, les étudiants, les organisations d’extrêmegauche, ainsi que les les organisations des droit de l’homme se doivent de soutenir les Palestiniens pour le retour aux frontières d’avant 1948 et l’autodétermination nationale, la seule solution pour que puissent vivre en paix arabes et juifs.

Comme le chante le Ministère des Affaires Populaires,« Même si le monde à décidé de rester sous le silence/ De rester sourd au râle de la souffrance / Palestine, Falastine, toujours résistera / Palestine, Falastine, jamais ne se rendra/ Grands, fiers, forts, dignes/ Resterons les enfants de Palestine,/ Blanc, vert, rouge, noir/ Sont les couleurs de la lutte et de l’espoir ».


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