Ce samedi 15 avril, le centre de Tolbiac a été bloqué par les étudiants de l’université Paris 1 dès 7h du matin afin d’empêcher que ne se tienne une série de devoirs sur table. Plusieurs dizaines d’étudiants en économie se sont coordonnés pour organiser un blocage, avec le soutien de la majorité des étudiants venu passer leurs épreuves. A Paris 1 plusieurs partiels avaient déjà été empêchés, notamment en AES, pour protester contre le maintien des examens dans un contexte de mobilisation historique.

Le blocage a été décidé par des étudiants mobilisés contre la réforme des retraites, mais aussi suite au refus de la présidence de l’université d’adapter les modalités d’évaluation malgré un semestre perturbé par la mobilisation politique nationale sur les retraites. En effet, la répression de la mobilisation par la Présidence de Paris 1 a entraîné de nombreuses fermetures administratives ainsi que le passage répété des cours en distanciel. Une politique que les étudiants bloqueurs ont tenu à dénoncer comme s’inscrivant dans la continuité des mesures d’augmentation de la sélection mises en place ces dernières années.

C’est le cas, notamment, de Mathis, étudiant à Paris 1 en licence d’économie et militant au Poing Levé. « Cette action permet une fois de plus de dénoncer la volonté de la présidence de Paris 1 de casser la mobilisation étudiante. On ne doit pas être punis pour s’être mobilisés » explique -t-il. L’étudiant appelle à un « rassemblement ce mardi devant la CFVU pour protester contre la politique de la présidence de Paris 1 qui met à mal nos conditions d’études et de travail, qui remet en cause le droit de grève ». Plus largement, cette action est l’occasion de revendiquer pour les étudiants un autre modèle d’université. « Une université libre pour toutes et tous » conclue Mathis.

Cette action s’inscrit dans le contexte d’une longue mobilisation contre la réforme des retraites sur un grand nombre de facultés en France, citons par exemple la récente occupation de Paris 3, ou le blocage de la fac de droit de Rennes. Au cours des dernières semaines et notamment dans des AG ayant rassemblée plus de 1000 personnes, les étudiants et personnels de Paris 1 ont avancé à plusieurs reprises des revendications en direction de la présidence de l’université et notamment l’application d’un "10 améliorable" pour que personne n’ait à payer la gestion chaotique de la mobilisation étudiante par la présidence. Nombre d’étudiants demandent aussi un allègement des programmes, le passage forcé en distanciel n’ayant pas permis d’étudier dans des conditions acceptables.

Un rassemblement est prévu à l’initiative de l’Assemblée générale de Paris 1, mardi matin place du Panthéon devant la CFVU afin de d’obtenir le 10 améliorable pour tous-tes. Contre la présidence de l’université et la réforme des retraites, la jeunesse est loin d’avoir dit son dernier mot.