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En route vers le 5 décembre

Paris 3. Plus de 100 personnes, étudiants et personnels, votent en Assemblée générale la grève à partir du 5 décembre

Sur l’appel des syndicats étudiants et personnels de la fac, plus d’une centaines de personnes se sont réunies ce mardi en Assemblée générale, ont voté la grève et leur participation à la manifestation du 5 décembre, contre la réforme des retraites et contre les politiques de précarité du gouvernement.

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A deux jours de la date annoncée pour le départ de la grande grève contre la réforme des retraites, appelée il y a maintenant trois mois par la RATP, l’université Paris 3 accueillait une Assemblée Générale réunissant étudiants et personnels mobilisés, en vue de préparer leur participation à cette grande lutte qui s’annonce dans la rue !

Le gouvernement attaque nos retraites : tous concernés, répondons collectivement dans la rue !

Appelée par un ensemble de syndicats, cette première Assemblée générale rassemblant étudiants et personnels à Paris 3 contre la réforme des retraites s’est réunie ce mardi midi. Les interventions ont ainsi développé la nécessité de se battre pour le retrait total de ce projet de réforme, pour l’ensemble des classes populaires, et pour les secteurs représentés à l’université en particulier. C’est en rappelant que les retraites - comme l’assurance chômage ou la sécurité sociale - sont des questions collectives, et que c’est tous ensemble que l’on doit lutter contre les politiques qui veulent nous en priver, que s’est ainsi ouverte l’assemblée.

Une étudiante a ensuite lancé la discussion en rappelant que cette réforme, qui vise à établir des retraites plus tardives et avec des pensions de plus en plus maigres, allait précariser en premier lieu les femmes. En effet, pour celles qui occupent la majorité des temps partiels, sont toujours payées aujourd’hui presque 20% de moins que leurs collègues masculins à travail égal, connaissent la discrimination face à l’embauche, ou encore voient leurs carrières hachées et freinées par les congés maternité, le système par points proposé par le gouvernement, tout comme le calcul de la pension sur l’ensemble de la carrière ne fera qu’amoindrir les pensions déjà insuffisantes pour de nombreuses retraitées.

C’est sur la question de l’assiduité impossible aux cours, lorsque l’on est l’un des étudiants parmi les 50% qui doivent se salarier pour survivre, qui est ensuite abordée. Or, comme le rappellent plusieurs interventions dans le débat, ce sont ces jobs précaires, fatigants et mal payés, qui nous empêchent lors de nos études d’assister aux cours et de réussir nos partiels, qui vont être, selon la promesse de la réforme Delevoye, comptabilisés pour nos retraites et donner là encore des pensions misérables.

Durant le débat, c’est autant en futurs grévistes qu’en appel à la jeunesse que se sont positionnés les personnels mobilisés de la fac. L’une d’elle rappelle ainsi que, contrairement à toute la propagande gouvernementale autour de la réforme, “Non, ça ne répond pas à une urgence, c’est une décision politique ; décision politique contre laquelle nous souhaitons nous battre !’ Avant que l’une de ses collègues enseignantes enchaîne : “quand j’écoute les étudiants, je suis choquée d’entendre que beaucoup sont résignés, ont renoncé à un jour bénéficier d’une retraite !”, rappelant que c’est par la lutte que nous défendrons et obtiendrons nos droits : “la seule façon de stopper le gouvernement, c’est d’imposer un rapport de force !”

Au-delà d’une lutte contre la réforme des retraites, la jeunesse en guerre contre Macron et son monde !

Dans le sens des différentes interventions qui ont nourri le débat, c’est contre l’ensemble de la politique néolibérale menée par le gouvernement Macron que les étudiants seront dans la rue le 5 décembre. A l’heure où la jeunesse meurt de la précarité, où des jeunes étudiants et lycéens s’immolent, ou d’autres sont retrouvés morts dans leurs chambres universitaires, à l’heure où plus de la moitié des étudiants sont en situation de mal-être ou ont des pensées suicidaires, cette jeunesse doit se rallier à cette grève pour défendre ses droits, et notamment celui d’étudier dans des conditions de vie dignes ! C’est dans ce sens qu’ont été proposées des solutions comme celles d’un salaire étudiant, à hauteur du SMIC, indexé sur l’inflation, financé par un impôt sur les grandes fortunes, ou encore l’expropriation de tous les logements vides.

En plus d’avoir toutes les raisons de se mobiliser, contre tout un système néolibéral qui “prend toujours aux plus pauvres et sert toujours les plus riches”, les étudiants ont discuté au cours de cette AG de la menace qu’ils représentent pour le gouvernement, bien conscient du poids que peut avoir le mouvement étudiant s’il se soulève et se joint aux travailleurs, dans un moment de grève reconductible générale dans le pays. Une peur d’ailleurs bien peu dissimulée, avec la fermeture administrative du campus de Tolbiac, parmi les plus mobilisés ces dernières années, un jour d’Assemblée générale !

C’est ainsi contre la réforme des retraites, contre le gouvernement, et pour leurs droits, notamment celui à s’auto-organiser pour construire leur lutte sur leurs lieux d’études, que les étudiants de Paris 3 ont voté, aux côtés des personnels de l’université, la grève pour le 5 décembre, leur départ commun pour la manifestation ce jour-là, et le retrait total du projet de réforme des retraites.


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