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Le mouvement continue

Paris 8 se joint à l’appel à une coordination nationale des facs mobilisées

Correspondants L’amphi X de Paris 8 était à nouveau plein à craquer ce jeudi 10 mars. Plus une place assise, des gens assis à même le sol, des gens debout. Au moins 700 étudiants et étudiantes ainsi que des personnels et des enseignants ont à nouveau participé aux discussions sur la suite du mouvement contre la « Loi Travail » que le gouvernement veut imposer.

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Après la journée d’hier, où près de 500.000 étudiants, lycéens et salariés se sont mobilisés dans tout le pays pour exprimer leur refus de cette régression sociale, il fallait continuer à marquer le pas et affirmer que la lutte doit se poursuivre. Ce n’est qu’un début !

Le gouvernement a peur de voir la jeunesse descendre dans la rue. Il commence à reculer, à faire des concessions (même si elles restent limitées) et appelle des organisations de jeunesse à « négocier ».

Sur ce point, la position des étudiants de Paris 8 est claire : ni négociable, ni amendable, retrait du projet de loi ! Et les représentants de l’Unef qui sont intervenus dans l’assemblée pour dire qu’ils allaient « s’entretenir avec Valls » se sont bien fait huer par l’ensemble des présents. A la fin de l’AG, un vote a ratifié la revendication du retrait pur et simple de la loi.

Dans l’assemblée s’exprimait également beaucoup de mécontentement vis-à-vis de journalistes malhonnêtes qui sont venus à l’AG précédente sans s’identifier comme tels, en prenant des gens en photo et les postant sur Twitter sans leur autorisation et en déformant leurs propos, entre autres. C’est le cas notamment d’un article calomniateur paru sur Le Figaro Etudiant où, de façon incroyable, on affirmait, entre autres énormités, qu’il y avait 250 étudiants à l’AG. Très peu sérieux. C’est pour cela que cette fois l’assemblée a demandé aux journalistes de s’identifier et, après un échange, l’assemblée a décidé de les accepter mais sous certaines conditions.

Un représentant du département de philosophie a informé que le département se mettait en grève et occupait une salle de l’université de façon permanente et la mettait à la disposition du mouvement. L’idée de lancer des assemblées par département a ensuite été évoquée, ce qui pourrait effectivement être un moyen d’élargir le mouvement au sein de l’université et pousser des enseignants encore hésitants à rejoindre la lutte.

Après le débat sur le bilan des actions, de la manifestation et du travail des commissions ce sont les perspectives de la mobilisation qui ont été discutées. La grève a été reconduite de façon unanime. Aux différentes revendications, comme le retrait de la loi, a été ajoutée l’exigence de la levée immédiate de l’état d’urgence par la presque totalité des participants. Le principe de se lier à d’autres secteurs de la population de la ville de Saint-Denis comme les lycéens et les travailleurs a été acté aussi.

Une autre discussiona eu lieu : celle de bloquer les cours avant la prochaine AG ou de continuer la modalité de barrage filtrant avec diffusion massive de tracts pour continuer à informer les étudiants. Finalement, c’est cette dernière option qui a été largement majoritaire. Non que les participants rejetaient en soi l’idée de bloquer, mais une majorité a estimé que ce n’était pas encore le temps de passer à cette modalité d’action et que l’heure était encore à élargir le mouvement.

Le principe de la souveraineté de l’assemblée générale a été réaffirmé également. Ce sont l’auto-organisation et la démocratie la plus large qui peuvent non seulement empêcher que le mouvement soit « récupéré » par certaines organisations syndicales ou politiques ou par des groupes organisés officieusement, mais surtout d’exprimer le plus fidèlement la volonté des personnes mobilisées et en lutte.

En ce sens, et pour éviter que certaines aillent négocier avec le gouvernement sur le dos du mouvement, l’AG a voté sa participation à la coordination inter-universités de la région d’Ile-de-France pour mercredi 16 mars au soir pour préparer la mobilisation du lendemain. Ce seront des délégués élus et révocables qui auront le droit de participer à cette réunion.

Pour élargir le mouvement au niveau national et pour que celui-ci fonctionne sur la base des AG dans chaque université, l’assemblée de Paris 8 a décidé de se joindre à l’appel pour organiser une coordination nationale des universités mobilisées samedi 19 mars qui avait été voté par l’AG de Paris 1. Comme pour la coordination d’Ile-de-France, les participants doivent être des délégués élus et révocables.

La lutte contre la « Loi Travail » commence à prendre de l’ampleur. Les meilleures méthodes de lutte du mouvement étudiant commencent peu à peu à réapparaitre. C’est dans la voie de l’organisation en AG et en coordination et de la convergence avec d’autres secteurs en lutte comme les lycéens et les travailleurs qu’il faut continuer ! Ce n’est qu’un début !

Appel de l’AG :

Environ 500 000 personnes ont participé aux rassemblements et manifestations ayant eu lieu dans plus de 200 villes, dont 100 000 à Paris. Des assemblées générales se sont tenues dans de nombreuses universités rassemblant étudiants profs et biatoss et on peut déjà compter une cinquantaine de facs mobilisées. Les lycéens ont été aussi de la partie et ont bloqué environ 130 lycées partout en France.{}

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Certains voudraient minimiser le succès pourtant évident de cette journée en la comparant avec ce qui n’est pas comparable, à savoir les plus grosses manifestations du mouvement anti-CPE. Ils « oublient » que ces manifestations ont eu lieu après plusieurs semaines (et non pas deux jours) de mobilisation. La réalité est que la dynamique du mouvement actuel est plus forte et plus rapide que pendant le début du CPE.{}

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Le gouvernement le sait bien et c’est pourquoi il commence d’ores et déjà à évoquer la possibilité d’un « allègement » de son projet de loi de façon à pouvoir se mettre d’accord avec des syndicats dit « réformistes », la CFDT en tête.{}

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Face à cela nous réaffirmons qu’aucune version de ce projet de loi ne peut nous convenir. Il n’est pour nous ni amendable ni négociable et nous resterons mobilisé-e-s jusqu’à son retrait total.{}

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C’est pourquoi nous serons à nouveau dans la rue le 17 mars et appelons les organisations du mouvement ouvrier à nous rejoindre une fois de plus, mais cette fois-ci avec un seul et même rendez-vous. Au niveau de Saint-Denis, nous proposons également que cette journée soit l’occasion de tenir une première assemblée générale interprofessionnelle.{}

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Mais la possibilité d’une tentative d’accord entre le gouvernement et certaines directions syndicales renforce aussi la nécessité que nous soyons maîtres de notre propre mouvement et que ce soit aux assemblées générales démocratiques de décider de ses suites et non pas à telle ou telle organisation syndicale. Pour cela il faudra vite reprendre la méthode des coordinations avec délégués mandatés et révocables.

Nous revendiquons :


  •  le retrait, sans négociations, de la"Loi Travail"
  •  la levée immédiate de l’Etat d’urgence

    Pour nous organiser, nous avons décidé de :

  •  la mise en place d’un comité de mobilisation et de commissions ouvertes à tou-te-s
  •  la mise en place d’un barrage filtrant à l’entrée de l’université, afin d’informer les étudiant-e-s et amplifier la mobilisation
  •  la tenue d’une coordination des facs d’Ile de France le 16 Mars, à Paris 1, pour préparer la journée de mobilisation du 17 Mars
  •  notre participation à la coordination nationale étudiante du 19 Mars, appelée par Paris 1 et que nous nous proposons d’héberger à Paris 8

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