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Censure

Paris-Cité. La liste du Poing Levé censurée pour « propos diffamatoires à l’encontre de Macron »

Alors que Le Poing Levé se présente aux élections étudiantes à l’Université Paris-Cité, une version de la profession de foi de la liste n’a pas été validée car elle comporterait des propos « diffamatoire à l’encontre du président de la République Emmanuel Macron ». Une censure inacceptable contre une liste étudiante, sous prétexte que Le Poing Levé dénonce les violences policières.

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A l’université Paris-Cité, le collectif anticapitaliste et révolutionnaire Le Poing Levé se présente aux élections étudiantes, qui doivent se tenir du 18 au 20 avril. Cependant, la fac cherche à museler l’expression de cette liste, et a censuré une version de la profession de foi, au motif qu’elle aurait comporté des propos « diffamatoire à l’encontre du président de la République, Emmanuel Macron ».

A l’UPC dénoncer les violences de la police et du gouvernement ça dérange !

En terme d’attaque contre la liberté d’expression on pensait avoir tout vu depuis qu’une femme est sous le coup d’un procès pour avoir traité Macron d’ordure sur Facebook, mais l’Université Paris-Cité (UPC) veut aussi prendre sa part, en refusant une version de la profession de foi du Poing Levé parce qu’elle critique Emmanuel Macron au sujet des violences policières !

En effet, cette candidature aux élections étudiantes intervient au milieu d’un mouvement inédit, avec des millions de travailleurs et d’étudiants qui se mobilisent contre la réforme des retraites et le 49-3, et qui s’affrontent à une répression féroce de la part de l’Etat. Dès lors, dans sa profession de foi, le Poing Levé dénonce les violences policières qui ont touché durement les manifestants, avec notamment une AESH qui a perdu son pouce à cause d’une grenade à Rouen, un cheminot qui a été éborgné à Paris, et deux manifestants écologistes plongés dans le coma suite à la répression à Sainte-Soline, avec un d’entre eux est encore entre la vie et la mort, sans oublier les arrestations massives dont ont souffert les jeunes se rendant en manifestations sauvages.

Ainsi, la profession de foi mentionnait la phrase suivante : « Alors que le 49.3 est venu renforcer la colère déjà profonde, Macron a répondu par la matraque et les gardes à vue, éborgnant, frappant, et mutilant, avec deux personnes entre la vie et la mort suite à la manifestation écolo à Sainte-Soline », afin de signifier la responsabilité du gouvernement et du chef de l’Etat dans le saut autoritaire que l’on connait ces dernières semaines.

On l’aura compris : ce ne sont pas les violences policières dont les jeunes, y compris des étudiants de l’université Paris-Cité, ont été victimes ces dernières semaines qui choquent l’UPC, mais bien le fait de critiquer le président de la République. Au mépris de toute considération pour les étudiants et leur droit à s’organiser, l’université censure donc des propos politiques. En effet, la présidence n’a aucune autorité juridique pour évaluer le caractère « diffamatoire » de la profession de foi d’une liste étudiante, dont nous sommes les seuls responsables de son contenu, que nous assumons pleinement. Pour ne pas que notre liste soit privée de profession de foi, nous avons donc du enlever la référence à Emmanuel Macron pour simplement mentionner « le gouvernement » qui, puisqu’il n’est pas une personne physique ou morale, ne peut être diffamé, et qui, bien entendu, n’a rien avoir avec le président de la république Emmanuel Macron, ou plutôt « celui dont on ne doit pas prononcer le nom ».

Face à la répression et à une fac anti-démocratique : voter le Poing Levé du 18 au 20 avril !

En plus de représenter un crachat au visage des jeunes réprimés par la police, cette censure rejoint les multiples tentatives de l’université Paris-Cité de restreindre les droits des étudiants à s’organiser, mais aussi d’empêcher l’expression d’une voix révolutionnaire, incarnée par Le Poing Levé. Depuis deux ans que nous sommes élus au conseil centraux de l’université, la présidence a cherché à nous museler systématiquement, en nous empêchant de réserver des salles pour présenter une candidature révolutionnaire à l’élection présidentielle, de faire voter une motion permettant aux étudiants de se mobiliser sans être sanctionné, ou simplement de transmettre une enquête sur la précarité étudiante dans cette université.

C’est justement parce que nous nous battons contre la sélection à l’université et la précarité étudiante, et que nous dénonçons la proximité de l’université Paris-Cité avec des représentants du patronat et avec le gouvernement, que la présidence cherche ainsi nous empêcher de faire de la politique, en censurant notre profession de foi. Au contraire, nous sommes déterminés à nous battre pour une autre société, pour une université ouverte à toutes et tous et des savoirs mis au service des besoins de la majorité de la population, comme nous le faisons dans les luttes et les mobilisations, notamment contre la réforme des retraites.

Dans le contexte de répression policière et de durcissement autoritaire depuis le 49-3, dont on mesure les effets jusque dans nos universités, nous pensons qu’il est plus que jamais nécessaire de faire entendre une voix révolutionnaire dans les conseils. Face a l’offensive de Darmanin qui menace de dissoudre des organisations, criminalise le mouvement social et accuse le « terrorisme intellectuel d’extrême-gauche », avec Le Poing Levé nous nous plaçons aux côtés des jeunes arrêtés et des travailleurs réquisitionnés, et nous comptons continuer de dénoncer la répression dans les luttes et depuis les conseils universitaires.

Malgré les obstacles dressés par la présidence de l’université, nous comptons continuer à faire entendre cette voix dans les conseils centraux, et notamment à l’occasion des élections étudiantes qui se tiendront du 18 au 20 avril, avec la liste : Le Poing Levé - Des élu.e.s au service des luttes !


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