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Solidarité face à la répression d'Etat !

Paris. Manifestation ce vendredi contre les violences faites aux travailleur.se.s du sexe

Vendredi 17 décembre a lieu la journée mondiale contre les violences faites aux travailleur.euse.s du sexe. Un événement important pour soutenir les personnes en situation de prostitution, dénoncer les violences subies et commémorer la mémoire de celles assassiné.e.s. En première ligne de la crise sanitaire et économique et confrontées à la répression d’Etat, il est d’autant plus important d’apporter solidarité et soutien à toutes les personnes en situation de prostitution.

Emilia Louise

16 décembre 2021

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Crédits : RP

La journée mondiale contre les violences faites aux personnes en situation de prostitution a lieu depuis 2003 en mémoire des travailleur.euse.s du sexe assassiné.e.s et pour lutter contre la stigmatisation engendrant ces violence.

Comme l’explique le site aatds, « La première journée de lutte contre les violence faites aux travailleuses du sexe […] se donnait pour objectif alors de transmettre la mémoire des victimes de Gary Ridgway, tueur en série qui avait assassiné plus de 70 femmes, pour la plupart des adolescentes fugueuses ou des travailleuses sexuelles, ciblées en sachant que leur disparition provoquerait peu de réactions. L’idée était alors que cesse l’invisibilisation des violences que subissent les TravailleurSEs du sexe ». Alors que quatre femmes en situation de prostitution ont encore été tuées dans l’indifférence la plus totale cette année en France : Anais, Lili, Ivana et une autre femme, et que ces violences se produisent partout dans le monde, ces mobilisations sont centrales pour visibiliser ces luttes et dénoncer l’indifférence.

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Des personnes encore plus précarisés avec la crise sanitaire

La crise sanitaire du Covid a davantage fragilisé des personnes en situation de prostitution déjà dans un état de grande précarité. Dans un article publié sur Tétu [https://tetu.com/2020/03/26/on-va-avoir-des-mortes-et-tout-le-monde-sen-moque-la-crise-du-coronavirus-fragilise-davantage-les-travailleur%C2%B7se%C2%B7s-du-sexe/], Anaïs Lenclos, porte parole du Strass (Syndicat des Travailleu.r.se.s du sexe), alertait déjà en mars 2020 sur la situation : « certain.e.s crèvent littéralement la dalle. […] On va avoir des mortes et tout le monde s’en moque ».

Depuis, la situation n’a fait que s’aggraver. Les différents confinements ont empêché ces personnes de travailler ou alors les ont obligées à s’exposer à des amendes et au virus pour celleux ayant continué.e.s de travailler. Or dans un contexte où beaucoup de personnes en situation de prostitution sont étranger.e.s, sans-papiers et privé.e.s d’accès au travail et à tout système de protection sociale, rien n’a été fait pour leur assurer un revenu minimal leur permettant de vivre. Alors qu’iels auraient eu besoin plus que jamais de droits sociaux et de revenus de substitution, l’État a préféré verser des millions aux grandes entreprises.

État complice des meurtres des personnes en situation de prostitution

Les personnes en situation de prostitution subissent quotidiennement la stigmatisation et l’exclusion entraînant des violences systémiques à leur égard, dont l’État est complice. En ce sens, la loi de 2016 sur la prostitution a eu pour effet de précariser, criminaliser et augmenter l’insécurité, dès lors que ces personnes sont poussées à travailler toujours plus loin de centres villes, dans des zones désertiques. Dans ce contexte, les conditions de prostitution sont d’autant plus dégradées et dangereuses (rapport non protégés…) pour espérer garder leurs clients. Alors que les violences à leur encontre sont en augmentation, la police participe à leur harcèlement et à leur précarisation.

Face à cette gestion répressive, antisociale et criminelle du gouvernement, il est urgent de s’allier avec les personnes en situation de prostitution pour exiger l’abrogation de la loi de 2016 et des conditions de vie dignes.


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