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PS, LREM, LR et FN

Pas d’Université d’été pour les grands partis. Un symptôme de plus de la crise politique ?

Traditionnellement, la fin de l’été est marquée par l’organisation d’Universités d’été. Pourtant, ce mois d’août va faire exception. Si les défaites électorales et le « manque de moyen » en sont le principal facteur, c’est avant tout les crises touchant respectivement le PS, La République En Marche, Les Républicains et le FN qui s’affichent sur le devant de la scène.

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Crédit photo : Sipa

Une réelle baisse des dotations publiques pour les principaux partis… sauf pour LREM

Selon le Figaro, les principaux partis ne pourront organiser d’Université d’été suite à une forte baisse de leur dotation publique, expliquée par les défaites aux présidentielles du Parti Socialiste, des Républicains et du Front National. Sans surprise, c’est pour les premiers cités que la baisse est la plus vertigineuse. En effet, le PS ne touchera de l’État « que » 7 millions d’euros en 2018 contre… 25 millions en 2017. Du côté des Républicains s’ajoute à la baisse de dotation une dette colossale de 55 millions d’euros qui traîne depuis l’affaire Bygmallion. Enfin, du côté de la formation d’extrême droite, la dotation suite aux résultats des présidentielles et des législatives baisse de 500 000 euros, tandis que les dettes contractées par Marine Le Pen auprès de son père et d’une banque tchéquo-russe (d’un montant de près de 9 millions d’euros) amène le parti à « accentuer [sa] sobriété » selon les termes de Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN.

La baisse des dotations est donc réelle pour ses partis, et même s’il ne s’agit pas forcément d’un élément central, il n’en reste pas moins un facteur important. Mais qu’en est-il de La République En Marche ? Avec près de 100 millions d’euros de dotation, il fait peu dire que la formation d’Emmanuel Macron a les moyens d’organiser une Université d’été, événement traditionnellement important de rencontre entre militant pour une formation politique. En définitive, parmi les « gros », il n’y a guère qu’Europe Écologie les Verts et la France Insoumise qui organiseront leur université d’été.

Des dissensions interne comme dénominateur commun

Apparue dans la période post-68, la tradition des universités d’été n’a pas seulement comme « intérêt » pour une organisation de faire se rencontrer les différents militants. Un tel événement, à la veille de la rentrée sociale, a pour but d’afficher une unité du parti et de tracer les lignes politiques générales pour l’année à venir. Et c’est bien là que le bât blesse.

Commençons par l’exemple le plus éloquent : le Parti Socialiste. En ruine suite au quinquennat Hollande et les deux gifles électorales de 2017, le parti se voit déserté par ses militants et nombre de ses cadres. Une difficulté majeure pour organiser mais surtout réussir une Université d’été, d’autant qu’à l’heure actuelle, la tâche d’établissement d’une ligne directrice pour l’année semble impossible à accomplir. Pour la première fois en 23 ans, le PS se retrouve dans l’impossibilité d’organiser son événement de rentrée. Pour compenser à minima, un séminaire de rentrée de sa direction collégiale se tiendra entre le 23 et le 26 août. Un procédé qui a le mérite de ne pas exposer les principaux pontes du parti aux foudres légitimes de la base militante socialiste.

Les Républicains, quant à eux, nous offrent un spectacle plus explicite en ce qui concerne la division interne du parti. Les juppéistes se retrouveront à Bordeaux du 25 au 27 août, les sarkozystes, orphelins de leur leader, se rassembleront autour du trésorier Daniel Fasquelle le 26 et le 27 août, les fillonistes se réuniront de leur côté à La Baule et les partisants de Laurent Wauquiez seront à Lyon. Enfin, les républicains « constructifs » se rassembleront à Trouville début septembre. Une situation de division explicite qui offre les contours des différentes forces politiques qui s’affronteront lors du congrès du parti, prévu en décembre prochain. Du côté du Front National, aucun substitut a l’Université d’été n’a été annoncé, mais la crise qui secoue la formation d’extrême droite, notamment autour de la question de l’euro et de la tactique de « dédiabolisation » annonce lui aussi un congrès chaud à l’hiver 2017.

Enfin, du côté de La République En Marche, la donne est légèrement différente. La base sociale de la formation d’Emmanuel Macron reste fragile et ce ne sont pas les récentes dissensions internes autour des statuts du parti qui arrangent la donne. Une situation qui débouche sur un paradoxe pour LREM, qui aurait sans doute bien besoin d’une rencontre nationale type Université d’été pour souder les rangs et fixé un cap, mais qui se retrouve face à des contradictions qui font que le scénario d’une rentrée sociale sans rencontre préalable semble être plus favorable.

La question épineuse des universités d’été des principaux partis politiques mettent ainsi en lumière l’effondrement du bipartisme traditionnel, avec le PS, qui tente de se maintenir contre vents et marées après un véritable cataclysme électoral, et LR qui font face à une crise profonde. De l’autre côté, nous avons LREM, censé permettre un dépassement du clivage gauche/droite pour les classes possédantes, mais qui peine à s’imposer et à s’enraciner en élargissant sa base sociale, notamment dans les secteurs les plus populaires. En d’autres termes, la rentrée sociale de 2017 s’amorce alors que les recompositions du champ politique faisant suite à l’effondrement des partis traditionnels sont loin d’être terminées.


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