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Une vaccination à deux vitesses ?

Passe-droit ? À 66 ans, Nicolas Sarkozy a déjà reçu sa première dose de vaccin

L’ancien président de la République, à 66 ans, a reçu sa première dose de vaccin dès janvier. Alors que les lignes d’attente pour se faire vacciner s’allongent en raison du manque de doses, une question se pose : Nicolas Sarkozy était-il prioritaire, pour des raisons de santé relevant du secret médical, ou a-t-il bénéficié d’un passe-droit ?

Maeva Denay

18 février 2021

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Crédits photo : AFP

Nicolas Sarkozy, 66 ans, a reçu dès janvier une première injection du vaccin. Une vaccination réalisée au sein de l’hôpital militaire PERCY, à Clamart en région parisienne. Alors que les doses viennent à manquer, l’ancien chef d’État aurait-il abusé de son statut pour avoir accès à un vaccin, au mépris des priorités de distribution ?

La liste des catégories concernées par les campagnes de vaccination s’agrandit progressivement par rapport à la vulnérabilité des groupes visés. La première campagne de vaccination date du 27 décembre dernier. Elle concernait en priorité les résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les soignants vulnérables intervenants dans ces lieux. La semaine qui suivit ont été également visés les soignants âgés de 50 ans et plus ainsi que ceux pouvant présenter des comorbidités face au virus. Le 18 janvier les plus de 75 ans et les personnes atteintes d’une maladie grave faisant partie de celles désignées par le Ministère de la santé comme justifiant une vaccination à « très haute priorité » ont pu avoir accès au vaccin.

Malgré ça, plusieurs publics pourtant fragiles ou de soignants, certes jeunes mais surexposés, sont encore en attente. L’impatience grandissante est plus que légitime, tant pour ceux qui souffrent de pathologies engendrant davantage de forme grave de la maladie, que pour les soignants en première ligne tels que ceux travaillant dans les unités de soins Covid. Ces critères de priorités sont élargis au compte-goutte, pour mieux dissimuler la véritable raison de la lenteur de la campagne de vaccination française : les problèmes d’approvisionnement dont le gouvernement est le seul responsable.

Ainsi, les personnes souffrant de diabète ou de certaines maladies respiratoires sont déclarés comme patients à risque mais pas prioritaires. Il en va de même pour les personnes obèses, alors même que Santé public France indique dans un point dédié à l’épidémiologie que 40% des patients admis en réanimation dans un panel d’établissements étaient en état obésité.

Deux possibilités donc, en ce qui concerne Sarkozy. Soit il a reçu sa dose de vaccin après le 18 janvier et souffre d’une maladie grave inconnue du grand public, et alors il est en règle ; soit il a reçu sa dose avant le 18 janvier, à l’époque où seuls les soignants et les résidents en EHPADs pouvaient en recevoir, et dans ce cas, il y a fraude.

Dans un contexte où les stocks ne peuvent pas toujours être au rendez-vous, et où il reste tant de publics vulnérables qui attendant d’être intégrés à la liste des catégories éligibles à la vaccination il serait inadmissible que des figures politique usent de leurs influences pour obtenir un passe-droit au vaccin sur simple justification de leur statut. La possibilité que Nicolas Sarkozy souffre d’une pathologie à risque ou prioritaire relève évidemment du secret médical et jusqu’ici aucune précision n’a été apportée par l’ancien président ou son entourage.

Visiblement peu concerné par les manques de stocks, Nicolas Sarkozy s’est insurgé dans l’Express contre la stratégie vaccinale d’Emmanuel Macron par pur opportunisme, en vantant son propre bilan face à la grippe H5N1 : « Pardon mais il faut créer des vaccinodromes partout ! » tempête-t-il. Il ajoute : « Vous vous rendez compte, on annule les gens pour leur deuxième injection ?! »

Oui, c’est inadmissible, mais c’est là le résultat d’une gestion capitaliste de la santé, capitalisme dont Sarkozy a été le plus grand défenseur lors de son mandat. De la part d’un ancien président qui n’a eu aucun mal à se faire vacciner, quand c’est le parcours du combattant pour d’autres, cette critique ne peut être qu’hypocrite.


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