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Mépris de classe macabre

« Pensez à l’euthanasie ». La DRH de l’académie de Montpellier s’amuse du suicide des travailleurs

Devant une assemblée de professeurs en gestion et administration qui vont voir leur poste supprimés, la DRH de l’Académie de Montpellier s’est permise une « touche humoristique » en rétorquant à une des concernées « Pensez à l'euthanasie si les reconversions ne vous conviennent pas ». Une répartie cynique pour un management criminel généralisé.

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Crédit photo : PASCAL GUYOT / AFP

Présentés comme une « touche humoristique », les propos de la DRH de l’académie de Montpellier sont d’une extrême violence. La rencontre entre celle-ci et une cinquantaine de professeurs d’administration gestion avait pour but de discuter des reconversions envisageables suite à leurs futurs licenciements, dans le cadre de la réforme Blanquer et des fermetures de postes qu’elle prévoit de généraliser. En plus de perdre leurs postes, ceux-ci ont eu l’honneur de pouvoir se délecter des traits d’esprits cyniques de la DRH, qui en guise de réponse à une des professeure a déclaré : « Je vais me permettre une réponse avec de l’humour, pensez à l’euthanasie si les reconversions ne vous conviennent pas. »

Loin d’être une blague, ces propos en disent long sur le « marche ou crève » et les techniques managériales très dures imposées par les directions à l’ensemble des travailleurs. Et le patronat et ses relais directs ne lésinent pas sur le mépris des drames quotidiens : ceux des licenciements massifs, des conditions de travail intenables qui poussent au suicide des centaines de travailleurs par an – on estime en effet qu’une personne par jour se suicide à cause son travail.

« Par la fenêtre ou par la porte » : en octobre 2006, c’étaient les dirigeants de France Télécom qui expliquaient, sans filtre, aux cadres de l’entreprise réunis en convention comment atteindre l’objectif de 22 000 départs, « Il faut mettre les gens en face de la vie. On ne va pas faire dans la dentelle. ».

Le procès est ré-ouvert aujourd’hui, à l’heure où la lumière autour de la souffrance au travail et des suicides du fait de la course au rendement et des exigences de productivité à la SNCF, dans les hôpitaux, à la Poste, dans l’Éducation nationale, est également faites… Entre bien d’autres secteurs du monde du travail. Au lycée Jean Moulin de Béziers où se déroulaient la réunion, il y avait eu 6 suicides en 11 ans. Ce cynisme glaçant n’est qu’une goutte d’eau de plus à l’heure où les travailleurs se tuent littéralement à la tâche pour le profit de quelques uns.


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