Ce jeudi 11 mai, 70 % salariés de Tisséo se sont mis en grève pour la troisième fois et ont manifesté contre la suppression de la clause de sauvegarde, un acquis qui indexe annuellement les salaires sur l’inflation. Suite à une longue rencontre avec la direction qui ne veut rien entendre, l’intersyndicale appelle à quatre journées de grève à la fin du mois. Plusieurs soutiens étaient présents pour défiler aux côtés des grévistes, notamment le Comité toulousain du Réseau pour la grève générale et le Comité pour la gratuité des transports publics.
Alors que 52% des Toulousains affirment que les transports sont trop chers d’après une enquête Moovit réalisé en 2022, Tisséo a annoncé une nouvelle augmentation des prix des déplacements à partir du 1er juillet 2023. Une attaque particulièrement salée pour les étudiants non-boursiers qui verront ainsi leur abonnement annuel augmenter de 18 %.
Face à la direction de Tisséo qui sucre les salaires des agents et augmente les prix des transports pendant que l’inflation bat son plein, l’alliance des usagers et des salariés est primordiale pour gagner la hausse des salaires et la gratuité des transports publics.
Au delà du contexte d’inflation record, l’enjeu de défendre la gratuité des transports publics pour toutes et tous s’inscrit aussi dans une perspective écologique. Serge, gréviste de Tisséo expliquait ainsi : « La gratuité des transports ne pourra se mettre en place que si on va chercher les ressources, aller chercher dans la valeur ajoutée du capital (...) faire payer les entreprises et les grands groupes pour que les travailleurs puissent se déplacer gratuitement ».
C’est dans ce sens qu’une pétition vient d’être lancée par le Réseau pour la grève générale et que tous les usagers doivent soutenir afin d’exiger le maintien de la clause de sauvergarde pour les salariés de Tisséo, mais aussi l’augmentation de tous les salaires et la gratuité des transports publics pour toutes et tous.
« Soutien à la grève de Tisséo. Pour l’indexation des salaires et des transports gratuits !
La direction de Tisséo attaque les salaires des travailleur·euses en cherchant à remettre en cause la clause de sauvegarde. Cet acquis local important permet de réajuster les salaires en fonction de l’inflation sur l’année passée. En réponse à cette attaque, les salarié.es ont organisé des grèves massives et historiques.
Face à la mobilisation, le directeur de Tisséo n’a répondu qu’avec du mépris, et a qualifié les grévistes de « honte du service public » ! De la part de celui qui d’une main, sucre du salaire aux agent.es et qui de l’autre, augmente de nouveaux les tarifs des déplacements pour les usager.es, l’insulte sonne particulièrement fausse. Les prix vont en effet connaître une hausse significative à partir du 1er juillet - jusqu’à 18% pour l’abonnement des étudiant.es non-boursier.es – alors que l’inflation continue de peser sur nos budgets. Une politique anti-sociale dont Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole et détenteur d’une partie de l’entreprise est directement complice !
Dans un contexte de ras-le-bol généralisé, de la réforme des retraites aux bas salaires en passant par la dégradation de nos conditions de vie, la mobilisation des salarié.es de Tisséo fait écho à la colère profonde de la population qui s’exprime depuis près de quatre mois. Une victoire des agent.es contre la casse de leurs acquis sociaux constituerait ainsi une victoire pour l’ensemble du monde du travail, et toutes celles et ceux qui combattent la réforme des retraites et les projets anti-sociaux du gouvernement devraient lutter aux côtés des salarié.es de Tisséo !
Nous, usagères et usagers des transports toulousains, soutenons la grève des travailleur·euses de Tisséo et demandons le maintien de la clause de sauvegarde ainsi que l’augmentation des salaires des travailleur·euses de Tisséo, essentiels à notre quotidien !
Face à l’augmentation des prix des transports et l’inflation qui bat des records, nous demandons la gratuité des transports publics pour tous les usager.es !
Pour obtenir ces revendications, il est crucial que l’ensemble des usager.es apportent leur solidarité aux agent.es, dont la grève montre la voie à suivre pour arracher des conquêtes sociales. »
