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Rassemblement

Plus de 300 personnes en soutien à Ahmed militant CGT-RATP menacé de révocation

Plus 300 personnes et de nombreuses organisations politiques et syndicales étaient réunies pour faire front contre la répression patronale qui s'abat sur Ahmed et Alexandre, et pour préparer les luttes qui s'annoncent.

Olive Ruton

10 juin 2020

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Ce mercredi 10 juin, Ahmed et Alexandre étaient convoqués pour leurs conseils de discipline. Tous deux militants élus CGT RATP menacés de révocation pour des faits de grève, après la bataille contre la réforme des retraites de cet hiver, ils étaient convoqués le même jour. Finalement, seul le conseil de discipline d’Ahmed s’est tenu en ce jour, Alexandre ayant annoncé que le sien avait été reporté, sans que la direction n’en donne les raisons.

Au total, plus de 300 personnes étaient présentes pour ce rassemblement. Une réussite seulement quelques semaines après le déconfinement et alors que de tels rassemblements de personnes sont interdits par les règles sanitaires dictées par le gouvernement. Parmi elles, de nombreuses organisations : des délégués de Sud Rail, de SAT RATP, UD CGT 94, UD CGT de Paris, UD CGT 13, CGT Monoprix, NPA, Luttes Ouvrières, Hospitaliers de Saint-Maurice, mais aussi des élus de la France Insoumise, ou encore Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière avaient ainsi tenus à apporter leur soutien au syndicaliste.

Ahmed, une figure de la grève historique contre la réforme des retraites menacée de révocation

Au cours de l’heure qui a précédé la convocation d’Ahmed, de nombreuses prises de paroles dans lesquelles une chose était claire : la détermination à faire front pour se battre contre cette révocation. Dès le début des prises de paroles, c’est le combat de trois mois contre la réforme des retraites, dans laquelle Ahmed a été l’une des figures combatives de la bataille, qui reviennent dans toutes les bouches. Comme le revendique Mathilde Panot, députée de la France Insoumise : si la réforme n’est toujours pas passée, c’est grâce au combat quotidien de tous les grévistes. Aussi, pour l’ensemble des présents, la première revendication est simple : « la levée de toutes les sanctions qui concernent des grévistes qui ont lutté pendant trois mois ! ». Des interventions teintées de l’union entre la SNCF et la RATP, forgée dans la grève historique débutée le 5 décembre, et de retour à la première attaque contre un des ex-grévistes.

Une alliance importante en ce jour de conseil de discipline d’un militant syndical de la grève, mais bien au-delà, dans une période d’acharnement des directions contre les têtes à abattre, ceux qui ont lutté hier, et feront obstacle aux projets de la direction demain. Chacun est conscient de cette menace, que formule Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière : « ce n’est pas seulement la bataille d’Ahmed […] la direction de la RATP va chercher a les abattre » parce qu’ils « font partie de ceux qu’elle ne fera jamais marcher au pas ».

En prévision d’attaque historiques contre le monde du travail, tous unis contre la répression des militants syndicaux

« Ahmed est référent harcèlement sexuel » rappelle Philomène, du collectif féministe Du Pain et des Roses, « c’est aussi pour ça qu’il est visé, parce qu’il a défendu un grand nombre de ses collègues contre le harcèlement des chefs, mais aussi pour tout ce que les patrons utilisent contre nous pour rendre toujours plus difficile les évolutions de carrière ou pour tirer vers le bas nos salaires ou même licencier, comme les grossesses ou encore les gardes d’enfants qui reposent bien souvent sur les femmes. » Alors que la crise sanitaire qui a sévit ces derniers mois n’est pas encore refermée et que s’ouvre déjà une crise économique d’ampleur, il est ainsi une priorité pour les directions d’entreprises et le gouvernement de neutraliser eux qui se sont toujours battus et se battront pour défendre les intérêts de leurs collègues.

Être menacé de licenciement pour avoir défendu ses collègues en tant que délégué syndical pendant plus de 20 ans, c’est aussi la situation d’Eric, cheminot de Saint-Lazare. En lutte contre la direction cette foi de la SNCF qui veut le licencier pour s’être mis à genou en demandant à ses chefs si c’était la posture qu’ils attendaient de lui, Eric est venu lui aussi apporter son soutien à Ahmed. « Pas de justice, pas de paix, dans les entreprises non plus » clame le cheminot, car, ce qui menace les militants syndicaux révoqués, c’est l’impossibilité de se faire ré-embaucher ou que ce soit. Une solidarité envers les militants réprimés qu’il appelle à poursuivre pour le soutenir mardi 16 juin prochain pour un rassemblement à 11h devant Saint-Lazare.

Aux cotés d’Ahmed, la lutte contre les violences policières et le racisme d’État

Cette unité entre salariés de la RATP et cheminots de la SNCF, si précieuse durant la grève historique contre la réforme des retraites, se trouve ainsi ravivée dans la lutte contre la répression syndicale, mais contre la répression policière. « Ahmed a toujours dénoncé la répression syndicale mais aussi policière et le racisme d’État ! »,« et c’est pour ça que la jeunesse sera avec Ahmed, Alex, et tous les autres ! », souligne Elsa, militante du NPA Jeunes et de Révolution Permanente. Ayoub, lui aussi militant au NPA Jeunes ainsi qu’à l’UNEF, renchérit, ré-affirmant la lutte tous ensemble, par delà les « couleurs de peau et origines différentes », contre cet État qui « réprime et tue ».

Pas de révocation, mais 2 mois de mise à pied : la lutte continue tous ensemble dans la rue

Ainsi, et dans un moment où des épisodes explosifs de lutte de classe s’annoncent, c’est le Tous Ensemble commencé cet hiver qui s’unit à nouveau. Un danger et une pression pour les directions d’entreprises comme pour le gouvernement, alors que des attaques considérables contre le monde du travail se prépare sur fond de crise économique. Et cette pression de 300 personnes, travailleurs, étudiants, et politiques, devant Lachambeaudie semble avoir eu un effet sur la direction de la RATP qui a prononcé une sanction de deux mois de mise à pied pour Ahmed à l’issue du conseil de discipline de ce mercredi. La direction de la RATP a un délai d’un mois pour la confirmer. Une sanction lourde, qui vise à punir et intimider ceux qui voudraient s’affronter à la RATP ou au gouvernement, mais qui n’a pas pu aller jusqu’à la révocation. Le combat se poursuivra aux prud’hommes pour faire annuler la sanction.

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Comme le répètent de nombreux soutiens et Ahmed lui-même, la force de cette union des travailleurs, qui font front face aux attaques patronales comme gouvernementale, c’est dans la rue qu’elle doit s’exprimer. Ainsi les rendez-vous sont données : tous ensemble dans la rue samedi 13 juin contre les violences policières, et mardi, aux cotés soignants !


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