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Après l'armement des policiers de Béziers

Policiers de Besançon en grève pour obtenir des armes toujours plus létales

Une quarantaine de policiers municipaux a répondu à l’appel à la grève hier à Besançon, pour protester notamment contre l’interdiction du port d’armes suite à la décision prise par les autorités. Une grève qui rappelle largement celle de leurs confrère de la Police Nationale, qui ont énormément manifesté dernièrement pour plus d'impunité, plus d'armes et plus d'hommes . Alors que le gouvernement se plie aux exigences des professionnels de la répression, de plus en plus de policiers municipaux, voyant leurs collègues être armés par les maires les plus réactionnaires, demandent à leur tour le droit de pouvoir tirer.

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En ce Mercredi 16 Novembre 2016, un préavis de grève national et de manifestations devant les préfectures a été lancé par les organisations syndicales. A Besançon, la mobilisation a lieu dans un contexte particulier. Le syndicat national des policiers municipaux (SNPM) et FO ont décidé un rassemblement à 13h devant la préfecture. Celui-ci a duré environ une heure. Les revendications étaient centrées sur le port d’armes des policiers municipaux, sur la « sécurité » ou encore sur un accès facilité aux données. Leur but était d’interpeller l’État sur leurs conditions de travail et leur volonté de porter une arme pendant leur service. Le Maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret avait refusé cette réclamation car il considère que les missions de la police municipale sont moins « risquées » que celles de la police nationale. Il ajoute que ces agents ne sont pas confrontés aux « zones sensibles » la nuit. Les armes « non-létales » (flash Ball, tazer, gazeuses, etc.), dont sont déjà équipées les équipes municipales, sont déjà autant de sources de blessures, de violences et parfois de morts. Mais la police en veut plus.

Aux yeux des policiers et de leurs syndicats, les conditions actuelles des agents de police sont « insuffisantes ». En effet, Jacques Desoche, Président de la CFDT s’est positionné dans une lettre ouverte datant du 26 Aout dernier, en faveur du port d’arme des policiers dans un contexte de « guerre ouverte ». Un simple taser ou une matraque télescopique ne leur permettrait pas d’arriver à leurs fins. Dans la « guerre des civilisations » qu’on cherche à faire vivre à la police, la cité, la rue, les « délinquants » sont autant d’artefacts étrangers potentiellement très dangereux : il faut donc s’armer pour s’en défendre, et cela signifie armes à feu pour les policiers municipaux et armes de guerre pour la BAC Comme l’a précisé le délégué du SNPM : « 100 % des effectifs de la police municipale ont émis le souhait de porter une arme létale. On a eu les Taser , c’est une belle arme, mais seulement complémentaire. Ce n’est pas ce qu’on demandait. On aimerait que le maire revienne sur sa décision. »

Alors que l’outil répressif devient de plus en plus indispensable aux divers gouvernements de France ou d’ailleurs, que ce soit pour faire taire les syndicalistes défendant leurs droits, ou pour opprimer des minorités racisées ou de genre, les revendications des policiers apparaissent comme autant de revendications réactionnaires qui servent le tournant autoritaire du gouvernement. Bien que les conditions du droit à la légitime défense aient déjà été assouplies pour la Police nationale le 3 Juin dernier, Bernard Cazeneuve a annoncé dernièrement que les ministères de l’intérieur et de la justice vont étudier les conditions d’évolution de la légitime défense.

Même si faire front contre les violences policières, l’impunité et le surarmement des forces de l’ordre, n’est aujourd’hui pas chose facile, il s’agit pour nous de continuer à regrouper les secteurs qui subissent ou qui vont subir la répression étatique, des quartiers populaires à la jeunesse en passant par les travailleur(euse)s. Ces violences d’État servent des intérêts qui ne sont pas les nôtres et, de la tribune lancée dans Médiapart à la marche pour Adama le 5 novembre, il s’agit pour nous de refuser de nouveaux yeux crevés comme durant la loi-travail, ou de nouveau Zied et Bouna.


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