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Pas de pause pour les réac

Pologne. Le pouvoir profite du confinement pour voter l’interdiction de l’IVG

Ce jeudi, profitant du confinement, le parlement polonais examinait un texte visant à interdire l’avortement en cas de grave malformation de l’embryon. Des milliers de citoyens et citoyennes se sont mobilisés sur Internet et dans la rue pour protester contre ces nouvelles restrictions, malgré l’interdiction de se rassembler.

Elise Morty

16 avril 2020

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« Stop avortement », c’est le nom du texte sur lequel se penche la Diète depuis mercredi. Il vise à réduire de nouveau le recours à l’avortement, dans un des pays européens les plus restrictifs en la matière. Pour rappel, la Pologne n’autorise pour le moment le recours à l’IVG que dans trois cas de figure : Lorsqu’il s’agit d’un viol ou d’un inceste, lorsque la vie de la mère est en danger, ou bien dans le cas de malformations congénitales. Avec ce nouveau texte, il serait alors question de faire sauter cette dernière possibilité, limitant encore plus l’accès à l’avortement. Le texte faisait également mention d’une peine de prison de 5 ans aux femmes avortant illégalement, proposition retirée depuis.

Les Polonaises sur le pied de guerre malgré le confinement

Alors même que les rassemblements sont interdits en raison de l’épidémie de Covid-19, certaines polonaises n’ont pas hésité à braver la loi pour faire valoir leur droit dans la rue. Ce mardi, des dizaines de femmes ont été aperçues en voiture, à vélo et à pied protestant contre cette nouvelle attaque à leurs libertés à disposer de leur corps. Un des principaux ronds-points de la capitale (le rond-point Dmowski) a même été bloqué. « En klaxonnant pendant trois quarts d’heures, j’ai pu exprimer ma frustration » a déclaré une manifestante pour France Info.

Mais c’est surtout sur les réseaux sociaux que ces dernières se sont le plus exprimées, à coup de live facebook, et de selfies pancartes à la main.

Un projet sorti du « congélateur »

« Le pouvoir profite de l’interdiction des rassemblements pour faire passer l’interdiction de l’avortement, alors que la société ne soutient pas un tel durcissement de la loi », commente Joana Kalinska, toujours pour France-info.

Ce texte a été proposé par l’institut catholique ultra-conservateur Ordo Iuris, soutenu par le PiS, parti au pouvoir. Il s’agit en réalité d’une réhabilitation du projet de loi « stoppons l’avortement », qui avait déjà été en passe d’être voté en 2018. Suite à l’incroyable mobilisation des polonaises cette même année, le gouvernement avait placé le texte en commission parlementaire. Ce qui revient à la mise au « placard » du projet, ou au « congélateur » comme le disent les polonais.

Mais en ces temps d’épidémie, et profitant de l’interdiction de se rassembler, le PiS montre son acharnement à restreindre toujours plus les droits des femmes. Loin d’avoir « oublié » son projet de loi et la mobilisation massive qui s’en est suivis il y a 2 ans, les conservateurs profitent aujourd’hui de la difficulté des femmes à se réunir pour attaquer de nouveau leur droit à disposer de leur corps.


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