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Benalla, de Rugy, Ghosn et les autres

Pour en finir avec la caste : reprenons le programme de la Commune et des Gilets jaunes !

L’affaire des dîners privés de De Rugy aux frais de la collectivité ouvre un nouveau scandale dans la Macronie. Après l’affaire Benalla, c’est François de Rugy et son assistante parlementaire qui illustrent à nouveau ce que la cinquième République fait de mieux, de ses secrets et de son impunité. Pour en finir avec cette caste politicienne, il est temps de reprendre le programme de la Commune et certaines des aspirations démocratiques des Gilets Jaunes !

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Il y a quelques jours, on a appris que l’ancien président de l’Assemblée Nationale, François de Rugy, avait organisé des « dîners de travail informels » avec sa femme et d’autres invités. Loin de se contenter d’un sandwich sur le coin de son bureau, ces dîners comportaient des homards et des grands crus de Bordeaux. Comme dans le cas de l’affaire Benalla, l’affaire a mis des mois à sortir, cachée dans l’obscurité et les secrets d’État.

Contre le secret des puissants

Si Macron avait fait du « nouveau monde » une marque de fabrique, force est de constater que, malgré les annonces pour plus de transparence ou pour un renouvellement politique, le constat reste le même : non seulement, l’ "ancien monde" est encore là, mais en pire !

Les parlementaires invoquent souvent mille et une excuses et nécessités pour ne pas avoir à justifier de leurs dépenses. Cette opacité quelle qu’en soit la raison ne les empêche pas de clamer presque à l’unisson que les caisses sont vides et à demander les coupures les plus vigoureuses dans les retraites, le chômage ou les salaires. C’est que ce secret est bien asymétrique. Autant nous n’avons qu’une idée assez vague de l’ensemble des avantages en nature avec lesquels se paie la caste politique, autant elle est capable de faire un inventaire détaillé des dépenses des travailleurs pour justifier les divers coups de scalpel opérés dans les budgets des services publics. Le secret et l’opacité de "ceux d’en haut" ne sert qu’à mieux désarmer l’ensemble des classes laborieuses dans la destruction de l’éducation, de la santé et des retraites.

Face à cela, la première revendication pour en finir avec cette caste politicienne et ses privilèges, est celle de l’ouverture des livres de compte à tous. Il faut aller bien au-delà des vagues déclarations d’intérêts qui ponctuent la création de chaque nouveau gouvernement et revendiquer un contrôle permanent de la répartition de l’argent public. Il faut aussi que ce contrôle n’incombe pas à la cour des comptes mais à l’ensemble des travailleurs. En effet, de quel droit l’appareil d’État pourrait-il se contrôler lui-même dans la discrétion des couloirs des palais ?

Ce contrôle sur les finances devrait être étendu à l’ensemble des grandes entreprises qu’elles soient publiques ou non. On se souvient des images de l’anniversaire démesuré de Carlos Ghosn à Versailles, des images qui montrent un patron ayant recours à mille artifices pour augmenter sa rémunération dans le secret. Une réputation qui s’est faite sur une stratégie implacable de réduction des coûts au détriment des ouvriers. Ouvrir les comptes aux ouvriers et travailleurs et les soumettre à leur contrôle est la première étape pour ne plus avoir à subir les décisions mortifères de la tête de l’État comme des grandes entreprises.

En finir avec la caste au service des patrons

Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, des revendications démocratiques occupent le mouvement. Pour beaucoup, elles se sont cristallisées autour de la question du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne). Dans sa version la plus radicale, appelée RIC « CARL » (pour Constituant, Abrogatoire, Révocatoire et Législatif) ou en « toute matière », cette revendication, si elle a certaines limites que nous discutions durant le mouvement des Gilets Jaunes inclut cependant des aspirations démocratiques qui en somme rentrent en contradiction avec le régime présidentiel de la cinquième République, comme celle exprimée sur la révocabilité des élus. On a aussi pu voir dans les 42 doléances des Gilets jaunes, une revendication particulièrement intéressante, celle du contrôle des salaires : « tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit aux tickets restaurants et aux chèques vacances. ».

Ainsi, nous reprenons cette dernière revendication à notre compte : réduire les salaires des élus et des hauts fonctionnaires au salaire moyen d’un ouvrier pourrait être un premier obstacle à la professionnalisation de politique comme corps séparé de la population. Par ces mesures, en les rapprochant matériellement du plus grand nombre, on dissuadera ceux qui ne s’intéressent aux affaires d’État que pour satisfaire leur bien-être personnel. De plus, pour garantir que les élus respectent leur mandat, il faudrait que celui-ci soit soumis à la révocabilité permanente. Sous un contrôle démocratique permanent, ils seront tenus responsables de leurs actes.

Ces idées, venues du programme de la Commune de Paris de 1871 représentent l’une des plus grandes expériences démocratiques survenue en France s’accompagnent d’un dernier élément pour pousser la démocratie jusqu’au bout : supprimer le Sénat non élu au suffrage universel. Les sénateurs sont réputés élus au suffrage universel indirect, mais une telle chose ne peut exister. On ne peut pas être élu par tous alors que tous ne peuvent pas voter. Cette chambre réactionnaire a toujours eu un rôle anti-démocratique.

Il s’agit plus en général d’en finir avec la séparation entre les pouvoirs législatif et exécutif qui ne servent qu’à donner des pouvoirs bonapartistes. Voici ce que les révolutionnaires proposaient en France en 1934 :

« Une Assemblée unique concentrant le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Les membres en seraient élus pour deux ans, au suffrage universel depuis l’âge de dix-huit ans, sans distinction de sexe ni de nationalité. Les députés seraient élus sur la base d’assemblées locales, constamment révocables par leurs mandants et recevraient pendant le temps de leur mandat le traitement d’un ouvrier qualifié ».

En 2019 comme en 1871, la clef réside dans le fait de trouver « mandataires qui ne se considéreront jamais comme vos maîtres. » L’ensemble des mesures citées plus hauts devraient tenir à l’écart du gouvernement les cliques de parvenus et d’ambitieux au service de la bourgeoisie.


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