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Mercredi 2 mars à 17H45 devait avoir lieu à l’IEP de Bordeaux une réunion publique avec Sasha Yaropolskaya, militante transféministe et co-fondatrice de XY Media afin de discuter de la place des luttes LGBTI dans des présidentielles à venir et à quelques jours du 8 mars.
Mais la direction de Sciences Po Bordeaux, après avoir accepté dans ses locaux l’échéance début janvier, a convoqué la semaine dernière les organisateur·rice·s pour notifier de sa volonté d’interdire la réunion publique, dans la cadre de l’annulation de toute échéance politique avant les élections.
Pour s’en justifier, la direction, en plus d’arguments administratifs fallacieux, met en avant le blocage de la conférence de Jordan Bardella par la mobilisation inédite de plus de 120 étudiant·e·s. Conférence qu’elle avait autorisée mais annulée grâce à la mobilisation des étudiant·e·s. Prétextant avoir peur des débordements, l’administration derrière une soi disant neutralité, décide de mettre au même niveau le refus des étudiant·e·s de voir l’extrême-droite faire campagne dans l’établissement, avec l’interdiction de la réunion publique de Sasha Yaropolskaya, militante transféministe qui, par ses positions politiques, soutient la candidature d’Anasse Kazib. On voit finalement se dessiner une volonté de la présidence de sanctionner la mobilisation de la semaine dernière et de mettre fin à la dynamique.
En plus de bloquer tout débat dans les cadres de la présidentielle qui préoccupe largement la jeunesse, elle s’accorde le droit de vouloir cadrer – et donc de refuser à sa guise - le discours d’une militante transféministe et réfugiée politique car elle décide de s’engager en tant que soutien dans une campagne présidentielle. Cette décision est une entrave démocratique importante.
De plus, le contexte actuel est saturé par les discours réactionnaires omniprésent au quotidien sur les chaines d’informations et les réseaux sociaux. De l’autre côté, les discours que peuvent porter des personnalités comme Sasha Yaropolskaya sont beaucoup plus absents, voir invisibilisés, alors même qu’ils répondent aux aspirations de nombreux jeunes largement présents dans les luttes féministes, LGBTI, anti-racistes ou encore écologistes. In fine, au travers de cette décision, l’IEP choisi de cautionner ce climat réactionnaire et empêche de la même manière l’expression de ce discours dans nos lieux d’études.
Il est aussi nécessaire de souligner le passé récent de l’établissement, en particulier concernant les questions de genres. Sciences Po Bordeaux a été l’un des établissements d’où ont émergés les premiers témoignages de la vague #SciencesPorcs, dénonçant non seulement les agressions sexistes et sexuelles répétées dans les grandes écoles, mais aussi la complicité des directions qui ont cherché à faire taire les victimes. Il ne fait aucun doute que cette même direction ne trouve aucun intérêt à voir des discussions féministes qui pourraient remettre ce scandale au cœur du débat, alors qu’elles sont un enjeu fondamental de notre société. D’une certaine manière, la direction poursuit la mise sous silence de ces questions en interdisant la venue d’une militante reconnue de la cause féministe et LGBTI.
Ainsi, la décision de la direction de Sciences Po Bordeaux d’interdire la venue de Sasha Yaropolskaya, militante transféministe, réfugiée politique et co-fondatrice de XY Média, est une attaque antidémocratique scandaleuse. Il est nécessaire de dénoncer cette offensive et d’imposer cette conférence !
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