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#MasquesGratuits

Pourquoi participer à la campagne des #MasquesGratuits

Alors que la date du déconfinement approche, la question des masques donne une nouvelle opportunité aux capitalistes de faire croître leurs profits sur le dos des travailleurs. Dans l’aéronautique, les patrons y ont aussi vu un bon filon. Le comité virtuel aéro de Révolution Permanente te dit pourquoi participer à la campagne des #MasquesGratuits.

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Alors que la date annoncée du déconfinement approche, de nombreuses questions concernant les mesures de sécurité face au Covid-19, restent encore sans réponse. Celle des masques en particulier a connu de nombreux rebondissements depuis le début de la crise sanitaire, témoignant de la gestion erratique de celle-ci par le gouvernement.

D’abord jugé inutile par le gouvernement dans le seul but de masquer la pénurie des stocks, le port du masque sera rendu obligatoire dans les lieux publics tels que les transports en commun, les lieux de travail et les collèges... Pour rendre cela possible, Édouard Philippe a donc annoncé que les masques seraient trouvables dans toutes les grandes surfaces, les pharmacies et les bureaux de tabac sans imposer cependant de plafonnement sur les prix des masques textiles. Les masques chirurgicaux seront eux plafonnés à 95 centimes d’euro l’unité. Le 13 mars dernier, selon 60 millions de consommateurs, l’APHP avait passé commande pour des masques chirurgicaux pour 3 centimes pièces. Le plafond imposé par l’État est 3 167% plus haut que la valeur d’un masque avant la crise.

Les masques en tissu qui sont non-plafonné deviennent un marché rentable comme l’ont compris les patrons de la grande distribution qui ont stocké des millions de masques alors même que les matériels des soignants étaient rationnés, mais comme l’ont compris également les patrons de l’aéronautique, où des dirigeants d’entreprises de sous-traitance telles que Safran ou AHG ont annoncé vouloir convertir une partie de leur production pour la fabrication de masques.

Fabriquer des masques, un marché devenu rentable pour le manque à gagner des actionnaires

Car il est inutile de se leurrer sur les raisons qui poussent les patrons de l’aéronautique à vouloir fabriquer des masques. Même si la raison officielle sera sûrement de participer à l’effort d’union nationale, officieusement, les véritables raisons sont plutôt à chercher du côté du manque à gagner que la crise sanitaire a provoqué pour les actionnaires. Il n’y a qu’à voir que fin mars encore, les patrons de l’aéronautique, qui imposaient la réouverture des usines en pleine pandémie faisant fi des risques que cela engendrait pour leurs salariés, refusaient catégoriquement les revendications de certains ouvriers de convertir la production pour la lutte contre le coronavirus en fabriquant des respirateurs, du gel hydroalcoolique et des masques, plutôt que des pièces d’avion, jugées à raison par les travailleurs comme non -essentielles en période de crise sanitaire. C’est le cas de la CGT-AHG, qui le 23 mars publiait un communiqué pour dénoncer notamment le fait qu’alors même que les soignants manquaient cruellement de matériel, Airbus et ses sous-traitants bénéficiaient d’un approvisionnement en masques privilégié et facilité par les instances gouvernementales, comme le confirmera un peu plus tard une enquête publiée par Médiapart. Alors qu’est-ce qui a changé depuis fin mars ? Pas grand chose, si ce n’est que les pertes de chiffre d’affaire engendrées par la crise sanitaire se sont précisées et que la fabrication de masques est devenue un marché rentable dans lequel investir.

Ainsi, le 30 avril, la direction de l’entreprise de sous-traitance AHG annonçait avoir acheté pour 210.000 euros une machine pour fabriquer des masques. Nul doute qu’elle y voit un moyen de combler les pertes dues à la baisse de commandes de 40 à 50% annoncée par Airbus.

Fabriquer des masques oui, mais pour toutes et tous

S’il est effectivement nécessaire de réorienter la production pour la mettre au service de la crise sanitaire et des travailleurs en première ligne, tels que les travailleurs de la santé, de l’agro-alimentaire et de la distribution, cette production ne pourra cependant pas répondre efficacement aux besoin de la population tant qu’elle sera gérée et organisée par les patrons pour qui nos vies sont clairement secondaires par rapport à leurs profits. C’est ce qu’ils ont prouvé depuis le début de la crise en forçant leurs salariés à reprendre le travail malgré le confinement, en refusant de produire du matériel pour armer les travailleurs en première ligne et ce qu’ils montrent encore aujourd’hui lorsque des entreprises telles que Daher, annoncent 3300 licenciements à venir. C’est pourquoi, comme nous le revendiquions déjà lors de la campagne #StopProductionNonEssentielle, il est impératif que cette conversion de la production soit faite sous le contrôle des ouvriers, les seuls qui ont à cœur de produire des choses utiles et en quantité suffisante pour les travailleurs de la santé, de la distribution, des transports, de l’éducation, du nettoyage et pour toutes celles et ceux qui en ont besoin sans distinction, ni frontières.

Les capitalistes et le gouvernement s’apprêtent à nous faire payer la crise. Tout en précarisant toujours plus les travailleurs par la casse des services publics, les attaques sur les acquis sociaux et les droits des travailleurs, ils s’enrichissent en monopolisant la production et la distribution de matériel de protection dont nous avons tous besoin. C’est pourquoi il est essentiel d’exiger la réquisition immédiate des stocks de la grande distribution sous contrôle des autorités sanitaires puis leur distribution gratuite à la population en participant à la campagne #MasquesGratuits sur Twitter, qui aura lieu jeudi 7 à 18h. Parce que nos vies valent plus que leurs profits, réquisitionnons les stocks et les moyens de production.

Si tu souhaites rejoindre les comités virtuels de Révolution Permanente et t’organiser avec nous pour préparer les luttes à venir, contacte nous !


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