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Si la précarité n'existait pas…

Précaires en 1ère ligne. Blanquer veut recruter des étudiants pour réaliser les tests Covid à l’école

Jean-Michel Blanquer a annoncé vouloir recruter 1 700 étudiants afin de réaliser des tests salivaires dans les écoles. Cette décision illustre le manque de moyens et l’absence de stratégie du gouvernement face à la crise sanitaire.

Natacha Lubin

3 mars 2021

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Crédit photo : Tobias Schwartz AFP

Face au besoin grandissant de personnel d’infirmiers et infirmières scolaires en pleine pandémie, le ministre de l’Education nationale a annoncé mardi matin sur France Inter vouloir recruter 1 700 étudiants en pharmacie et médecine pour réaliser les tests salivaires dans les écoles. Comme le rapporte France Bleu [https://www.francebleu.fr/infos/education/coronavirus-1-700-etudiants-recrutes-pour-aider-au-deploiement-des-tests-salivaires-dans-les-ecoles-1614674620], l’objectif annoncé est d’effectuer 300.000 tests salivaires par semaine dès mi-mars.

Cette décision tombe quelques semaines après l’allègement du protocole sanitaire dans les écoles par le gouvernement lui-même, qui met délibérément en danger les élèves et le personnel des établissement scolaires : dorénavant les élèves d’une classe où le variant anglais a été détecté ne sont plus des « contacts à risque » mais de simples « cas contacts ».

Pour Blanquer, pas de besoin de plan à la hauteur de la situation, ni une augmentation des budgets alloués à l’éducation : il suffit de mobiliser des étudiants usés par la pandémie et pour beaucoup d’entre eux en situation de précarité ! En effet, tout comme les étudiants infirmiers mobilisés au début du premier confinement, payés 1 euro de l’heure et travaillant jusqu’à 60 heures par semaine, les étudiants en médecine et pharmacie se retrouvent à la merci du gouvernement, pour qui cette main d’œuvre précaire est une aubaine. Tout comme les autres travailleurs et travailleuses en première ligne depuis le début du début de la pandémie, les étudiants sont à la fois réquisitionnés et méprisés par le gouvernement.

Pour remédier au problème du manque de personnel, et à rebours des revendications exprimées d’une embauche massive, le gouvernement masque l’incurie de sa stratégie sanitaire en utilisant les étudiants comme variable d’ajustement. Une mesure loin de répondre aux enjeux de l’éducation nationale sur le long terme et qui pourrait également reposer sur les professeurs. « Le reste des personnels de l’éducation nationale peuvent être volontaires pour aider dans la supervision vis-à-vis des enfants ou le suivi administratif de ce qui se passe » a en ce sens précisé Blanquer.

Pour lutter contre la propagation du virus et des variants dans les écoles, il faut y mettre les moyens financiers nécessaires afin de mettre en place un protocole sanitaire efficace : plus de places dans les écoles, plus de budget pour embaucher, des masques et gels hydroalcooliques gratuits pour les élèves et le personnel etc… L’organisation de ce protocole sanitaire doit se faire par le bas, car seuls les travailleurs et travailleuses de l’éducation sont les plus à même de l’élaborer selon les réalités du terrain.


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