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Chronique

Première nuit debout. A Paris, 4000 personnes au plus fort de l’obscurité…

Après la manifestation du 31 mars qui a réuni 1,2 millions d’étudiant.es, lycéen.nes, chômeurs.es, salarié.es dans toute la France, plusieurs milliers de personnes se sont réunies pour occuper toute la nuit différents lieux symboliques. A Paris, quelques milliers de personnes se sont rejoints place de la République à partir de 18h à l’appel des organisateurs de la Nuit Debout. Hier soir, le mot d’ordre était « on ne rentre pas chez nous ». A l’aube, les flics de Valls ont procédé à l’expulsion…

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Correspondants

Comme prévu, la soirée Nuit Debout place de la République a été rythmée par des prises de paroles, des concerts, la projection du film « Merci Patron » (dont le succès a impulsé l’organisation de la Nuit debout) ainsi que l’installation de stands divers et variés proposant de la nourriture à prix libre, des ateliers créatifs, des points de débats. Cette occupation de la place s’est ouverte avec une « assemblée citoyenne » invitant tous les gens mobilisés à s’exprimer. A l’ordre du jour, les questions étaient multiples, qu’est-ce qui unit les gens ici rassemblésau delà du « ras-le bol » général ? Comment fait-on pour rester ici ce soir ? Les échanges se sont principalement structurés, s’inspirant dans la forme et dans le fond des « indignés » espagnols et d’Occupy Wall Street, autour de la suite du mouvement : quels moyens d’action et quelles stratégies mettre en place ? Comment amplifier le mouvement à l’issue de ce premier mois de contestation de la loi travail ?

Puis, Frédéric Lordon a pris la parole depuis la scène installée pour l’occasion face à la statue de la République. Son discours était une nouvelle fois enthousiaste et incisif : « Merci vraiment El Khomri, Valls et Hollande, pour avoir poussé si loin l’ignominie que nous n’avons plus que le choix de sortir de notre sommeil politique (…) ». Adressant son soutien à ce rassemblement et plus largement au mouvement naissant, il a réaffirmé qu’il est « possible que l’on soit en train de faire quelque chose ». A la question de ce que ce « nous » réunit, pour la nuit du 31, à lui de répondre : « nous sommes maintenant bien décidés à emprunter une autre voie. La voie qui révoque les cadres, les rôles et les assignations. La voie du désir politique qui pose et qui affirme. (…) Nous sommes ici pour imaginer la catastrophe, apportons-leur la catastrophe. »

Déterminé.es à s’opposer à la loi El Khomri, à faire converger les luttes, à échanger, à parler de la société de demain, la Nuit debout propose dans les semaines et mois à venir de « ne pas rentrer chez nous » : reste à discuter tous et toutes ensemble de quelles dynamiques et selon quelles stratégies. Hier soir, l’idée était avant tout d’assurer une continuité dans la mobilisation, de poser un cadre intersectoriel pour la convergence des luttes, en parallèle des journées de grève qui ne sont pas encore reconductibles. Ainsi, l’occupation a été annoncée pour trois jours, jusqu’à samedi soir, avec l’autorisation de la préfecture et il est déjà prévu que cette action soit reproduite dès le 5 avril après la manifestation étudiante et lycéenne.

Il est à noter que ces rassemblements ont aussi fait l’objet de la répression policière. A Rennes, la préfecture a fini par interdire purement et simplement la Nuit debout. A Paris, sur les coups de 6h, une centaine de personnes a été évacuée par les forces de l’ordre. L’occupation de la place de manière durable est conditionnée par le nombre des personnes présentes et mobilisées dans les jours à venir, étant donné que la mairie de Paris n’est bien sûr pas favorable à une « privatisation de l’espace public » selon les propos d’Anne Hidalgo, et n’hésitera pas à faire intervenir les CRS.

En réponse à cette évacuation forcée, aux violences policières qui ont marqué la journée du 31, mais aussi au succès de la mobilisation du 31, La Nuit debout a annoncé ce matin qu’elle ne faisait que commencer et a appelé à un nouveau rassemblement ce soir à 18h.

Hier soir, après une nouvelle journée de mobilisation pour le retrait de la Loi Travail, Paris et nombre de ses...

Posté par Jean Segura sur vendredi 1 avril 2016


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