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Bilan tragique

Près d’un millier de morts en EHPAD : les chiffres révélés pour la première fois

Jusqu’à présent, les seuls chiffres officiels des décès liés au Covid-19 étaient ceux survenus dans les hôpitaux. Ce 2 avril, pour la première fois, le directeur général de la Santé annonçait le nombre dans les EHPAD, qui s’élève au moins à 884.

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Crédit photo : AFP /Stéphane De Sakutin

Face à la pandémie, le gouvernement n’a pas fait le choix de la transparence. Depuis le début de la propagation du coronavirus, après avoir tardé à prendre des mesures et minimisé la gravité de la crise sanitaire, au sommet de l’État on refuse de se donner les moyens d’une communication claire sur les chiffres.

Chaque soir depuis l’annonce du confinement, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, annonce le décompte macabre des victimes du Covid-19. Mais ce chiffre officiel, qui suit une courbe exponentielle, est totalement sous-estimé. Ne sont pris en compte que les patients décédés à l’hôpital, occultant de fait le nombre de morts en dehors de ces établissements de santé, et en particulier les résidents des EHPAD.

Car par-delà les frontières de l’hexagone, les personnes âgées sont les premières victimes du virus. Plus exposées, plus fragiles, elles sont aussi les premières sacrifiées par le système de santé saturé, où les soignants n’ont d’autre choix que de trier en fonction de leur âge celles et ceux qu’ils vont soigner et les autres, condamnés à mourir.

Des travailleurs en EHPAD témoignaient déjà depuis longtemps de la situation que connaissent les résidents et les soignants dans ces établissements. Sous-effectif, manque de moyens, de matériel… La pandémie est venue mettre en lumière des conditions de travail et de vie qui étaient déjà particulièrement dramatiques.

Dans ce contexte, il était évident que si un résident ou un soignant était contaminé, ces lieux de vie allaient se transformer en cluster puis en véritables mouroirs. Et c’est ce qui s’est passé, alors que le gouvernement refusait de mener des campagnes de tests massives, que seuls les riches ont le droit de se faire dépister.

Les chiffres annoncés pour la première fois par Jérôme Salomon ce 2 avril sont terrifiants, et certainement en deçà de la réalité : 884 décès dans les EHPAD depuis le début de l’épidémie, qui s’additionnent aux 4503 patients morts dans les hôpitaux à ce jour et à toutes celles et ceux qui n’ont pas été comptabilisés.

Un tel drame aurait pu être évité et pourrait encore être limité, si une véritable campagne de tests était mise en place, sans attendre que patients ou soignants présentent des symptômes, si des moyens humains et financiers étaient massivement investis dans les secteurs de la santé et de l’aide à la personne. Les conséquences de l’épidémie pourraient être moins graves, d’une manière plus générale, le gouvernement et le patronat n’avaient pas décidé de faire passer les profits avant nos propres vies. Elles pourraient encore être limitées en arrêtant immédiatement toute production non essentielle, en assurant des conditions sanitaires de travail optimales à tous les travailleurs en première ligne.

Quel que soit notre âge, nous n’avons pas à mourir pour payer une crise sanitaire et sociale que l’État et les patrons sont incapables de gérer sans mettre nos vies en danger.


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