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Bataille du rail et écologie

Privatisation du rail : vers une catastrophe écologique

Le pacte ferroviaire, voté ce mercredi au Sénat, est un exemple de plus démontrant l’incompatibilité entre les intérêts capitalistes et l’urgence écologique, et ce malgré les discours du gouvernement de se doter d’une image plus verte notamment à travers la figure de Nicolas Hulot. La réforme du rail en France s’annonce comme une catastrophe écologique.

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Photo : O Phil des Contrastes.

Le pacte ferroviaire présenté par le gouvernement Macron prévoit la suppression de plus de 9000Km de lignes et la fermeture de plus de 190 gares, notamment dans les territoires ruraux aux infrastructures déjà précaires et dans lesquelles vivent des populations souvent au revenu modeste, il est clair que le pacte ferroviaire au travers sa logique de rentabilité qu’elle compte instaurer aura pour conséquence la fermeture de nombreuses autres lignes. Cette catastrophe annoncée pour les usagers de la SNCF et les cheminots aura des conséquences non négligeables sur l’environnement.

Le rail, transport le moins polluant par excellence

Cette politique de destruction du rail entre directement en contradiction avec les volontés émises dans les discours des capitalistes de combattre le réchauffement climatique, notamment à la cop21, sachant que le rail est, par excellence, le moyen de transport le moins polluant, en plus d’être plus sûr que les transports routier. D’après la SNCF : Pour un transport de 30 tonnes de marchandises, sur le même trajet, un camion émet 43 fois plus de CO2 que le Fret SNCF. Pour le transport de personnes : d’après l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour un trajet de 100Km, une voiture émet 6 fois plus de CO2 qu’un TER et pour un car c’est 2 fois plus qu’un TER. La fermeture des lignes aura un impact direct sur l’environnementsachant que les transports ont un impact croissant sur l’environnement. Toujours selon l’ADEME, les transports représentent 33 % de la consommation d’énergie finale en France en 2015, contre 29 % en 1990. C’est le principal émetteur de CO2, avec 39 % des émissions totales.

Comme le disent les cheminots, tout ce qui ne passe pas par le rail, passe par la route. C’est donc plus de véhicules qui seront lancés sur le réseau routier avec un impact direct sur l’environnement et la qualité de l’air dont les premières victimes ne sont pas les capitalistes mais les populations précarisées vivant souvent aux alentours de zones soumises à des pollutions, comme par exemple le périphérique. En moyenne les personnes vivant à proximité sont exposées à un niveau de pollution 3 fois supérieur au reste de la population.

Il est indéniable que le pacte ferroviaire, et plus largement la destruction du rail aura un impact direct sur l’environnement. Pourtant, les organisations et partis « écologistes » brillent par leur absence dans la mobilisation des cheminots : EELV se contente d’une timide campagne sur le net qui se résume à une prise de position et d’une liste d’arguments, mais qui ne propose rien de concret pour la bataille des cheminots. Pour Greenpeace, aucune campagne n’a été menée sur le sujet, ce qui illustre une nouvelle fois la façon dont est prise en charge la question écologique de la part de ces organisations dites « écologiques ».

Derrière les discours des classes dominantes, on constate que le capitalisme est incapable d’apporter une réponse à la question climatique, l’un des enjeux majeurs de notre siècle. Le capitalisme cherche la rentabilité à tout prix, ce qui donne des phénomènes économiquement et énergétiquement irrationnels, se traduisant par un gaspillage énorme d’énergie avec un impact considérablement néfaste sur l’environnement.

La société capitaliste est criminel pour la planète mais c’est l’unique solution pour les capitalistes d’écouler leurs marchandises, réduire les parts de marché pour le « bien de la planète » entrerait en contradiction directe avec leurs intérêts et c’est fondamentalement pour cela que le capitalisme ne pourra jamais effectuer une transition écologique qui leur est antagoniste.

Ce sont les travailleurs qui ont un intérêt commun à la protection de la planète, car ce sont les premières victimes de l’impact du réchauffement climatique sur leurs lieux de vie et de travail et ce, partout dans le monde. C’est donc une planification scientifique de l’économie sous contrôle démocratique des travailleurs qui permettra une planification écologique étant donné qu’ils en sont les premières victimes. La condition pour cela, c’est l’expropriation et la nationalisation sous contrôle des travailleurs et des usagers des grandes entreprises clé pour l’économie, à commencer par la SNCF.


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