Licencié "sans cause réelle ni sérieuse" par la RATP selon les termes du Conseil des Prud’hommes, il n’a rien lâché depuis que la RATP a décidé de le révoquer pour un accident de tramway. Un accident que ni la direction de son unité, ni l’encadrement ni même les caméras de la voierie n’ont pu démontrer. Mais c’était sans compter sur la pugnacité de Rabhi et de son avocat maître Houcine Bardi qui a conduit une plaidoirie méthodique, documentée, argumentée ne laissant ainsi place à aucune ambiguïté sur la caractère abusif du licenciement dont se dit victime Rabhi.
Respect scrupuleux des consignes d’exploitation, conduite sécuritaire et commerciale, Rabhi donne l’image d’un agent investi, fier de son métier et particulièrement soucieux du travail bien fait. Confrontés à ces éléments factuels corroborés eux-mêmes par d’excellents entretiens d’appréciation professionnels, la narration du conseil de la RATP dépeignant un agent agressif, à la conduite dangereuse et négligeant les procédures inhérentes à son métier, ont eu la plus grande peine à convaincre.
Mais ce qui a retenu l’attention de la salle d’audience sont les soupçons de discriminations au dépôt de Croix-Nivert soulevés par maître Bardi à l’encontre des salariés venant du dépôt d’Aubervilliers et de la banlieue Nord de Paris car considérés comme des salariés de seconde zone ne disposant pas de la culture professionnelle de l’entreprise. Des accusations graves qui nécessiteraient à tout le moins une véritable enquête pour faire toute la lumière sur ces pratiques, avérées ou non, mais vigoureusement dénoncées lors de cette audience.
Prochain rendez-vous fixé au 24 février prochain et si la Cour d’Appel confirme le jugement du Conseil des Prud’hommes, il résonnera alors comme le verdict de la dignité retrouvée pour Rabhi et un désaveu (de plus) pour la RATP.
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Rabhi sort ému du tribunal aux côtés de collègues de la RATP venus en soutien : « J'aimerais que la RATP soit plus honnête avec ses agents, s'il y a une victime [d'un accident de tram] il faut le prouver. Ce sont des mensonges, honte à vous la RATP, c'est criminel » pic.twitter.com/qqLUBQUxC2
— Révolution Permanente (@RevPermanente) January 13, 2021
📢@DorzileDidier de la CGT RATP Aubervilliers : « On est tous concernés par ces injustices patronales. La répression ça n'arrive pas qu'aux autres. Donc le frère on va se mobiliser jusqu'au bout pour lui, c'est un père de famille et on a tâché sa dignité mais on le lâchera pas » pic.twitter.com/OSvAd554QN
— Révolution Permanente (@RevPermanente) January 13, 2021
Djamel, conducteur de métro RATP : « Cette histoire ne tient pas debout ! Je conduis le métro donc je sais ce que c'est, à 60km/h tu la tues la dame. En plus sur le tram il y a des caméras partout, s'il avait tapé la dame il aurait finit en garde-à-vue. On fait pas ce qu'on veut ! » pic.twitter.com/h3glaKlddV
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